Abbas accueille chaleureusement un terroriste libéré après 20 ans de prison
Les responsables du Fatah saluent Rajaei Haddad, complice en 1997 du meurtre de Gabriel Hirschberg, comme un « leader, héros et combattant »
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accueilli un terroriste dès sa libération d’une peine de 20 ans de réclusion pour meurtre dans une prison israélienne, au cours d’une réunion d’une heure consacrée aux prisonniers palestiniens.
Rajaei Haddad a été salué par d’autres membres du Fatah comme « un leader, un héros et un combattant ».
La télévision de l’Autorité palestinienne a montré des images de la rencontre entre Abbas et Haddad, qui a passé deux décennies en prison pour son rôle dans l’assassinat de Gabriel Hirschberg dans la Vieille Ville de Jérusalem en novembre 1997, dans un reportage télévisé datant du 10 avril. Le reportage soulignait « que notre leadership donne la priorité absolue à la question de nos prisonniers ».
Haddad a informé les téléspectateurs de la préoccupation d’Abbas pour le bien-être de tous les terroristes palestiniens emprisonnés.
« Le président m’a interrogé sur chacun d’entre eux », a déclaré Haddad. « Nous nous sommes assis ensemble pendant une heure et il m’a écouté. Il m’a interrogé sur les prisonniers, m’a écouté et a tout noté. Le président envoie ses salutations (aux prisonniers). »
Haddad a été libéré de prison le 14 mars. Il faisait le guet pendant l’attaque terroriste de la rue Hagai, signalant à Ayman al-Sharbati quand il a vu deux étudiants de yeshiva s’approcher. Al-Sharbati, qui est toujours en prison, a ouvert le feu avec un fusil d’assaut Kalachnikov, tuant Hirschberg et blessant grièvement l’autre étudiant.
Le reportage, traduit par l’Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient [MEMRI], a également montré une célébration à Jérusalem pour accueillir le terroriste libéré à laquelle ont assisté des responsables du Fatah, le parti dominant dirigeant l’Autorité palestinienne.
« En premier lieu, permettez-moi de saluer nos prisonniers qui croupissent en prison », a déclaré Adnan Ghaith, secrétaire du Conseil révolutionnaire du Fatah. « Ici, dans notre capitale Jérusalem, notre peuple accueille un leader, un héros et un combattant qui a sacrifié 20 ans [de sa vie] pour l’amour de Jérusalem, de la Palestine et de notre grand peuple. »
En plus de soutenir les autres prisonniers, le Fatah a déclaré que les célébrations étaient destinées à envoyer un message aux Israéliens que la question des prisonniers et des « martyrs » n’était pas négociable.
« Je suis très heureux de me joindre au peuple de Jérusalem, notre capitale éternelle, pour accueillir ce chevalier du Fatah, qui a passé 20 ans dans les prisons de l’occupation israélienne, pour défendre notre terre, notre peuple, notre indépendance et notre liberté », a déclaré Jamal Moheisen, membre du Comité central du Fatah. « Cet (événement) est un message de loyauté envers les prisonniers, les héros. C’est aussi un message à l’occupation que la question des prisonniers et des martyrs est là où nous tracerons la ligne. »
La rencontre entre Abbas et Haddad a eu lieu deux semaines avant la promulgation par le président américain Donald Trump d’un projet de loi qui coupe l’aide aux Palestiniens jusqu’à ce qu’ils mettent fin aux allocations accordées aux terroristes et aux familles des terroristes tués. Abbas a condamné le Taylor Force Act et a promis de continuer à payer les familles des « martyrs et prisonniers ». Yusef al Mahmoud, porte-parole du gouvernement palestinien à Ramallah, a déclaré que les Etats-Unis auraient dû « mettre fin à l’occupation et aux souffrances du peuple palestinien ».