Antisémitisme : 3 organisatrices de la « Marche des femmes » écartées
L'organisation a annoncé avoir nommé 17 nouvelles personnalités à son conseil d'administration, issues d'une "large diversité"
Trois membres fondatrices de la « Marche des femmes », accusées d’antisémitisme depuis des mois, ont quitté cette organisation à l’origine de manifestations monstres contre Donald Trump, en janvier 2017 notamment.
Dans un communiqué publié lundi, le mouvement a annoncé le départ de Tamika Mallory, Bob Bland et Linda Sarsour, qui se consacreront désormais à d’autres projets « au sein de leurs organisations respectives ».
Une quatrième membre fondatrice, Carmen Perez-Jordan, qui était aussi appelée à la démission, « continuera a apporter son expertise » au sein du groupe, ajoute le communiqué.
L’organisation a annoncé du même coup mardi avoir nommé 17 nouvelles personnalités à son conseil d’administration, issues d’une « large diversité », ethniques et religieuses notamment.
« Je suis prête à jouer un rôle clé en apportant une voix juive » à la « Marche des femmes », a déclaré l’une d’entre elles, Ginna Green, citée dans le communiqué.
Bénéficiant d’une mobilisation extrêmement rapide et très vaste sur les réseaux sociaux, la « Women’s March », avait été à l’origine d’une manifestation géante à Washington au lendemain de l’investiture de Donald Trump, en janvier 2017.
Le mouvement fait face depuis des mois à des accusations d’antisémitisme.
En novembre dernier, Teresa Shook, première femme à avoir émis l’idée d’une « marche », avait appelé à la démission des quatre co-présidentes.
En cause notamment, la participation de Tamika Mallory à un meeting du leader du mouvement « Nation of Islam », Louis Farrakhan, aux propos régulièrement antisémites. Mme Mallory s’en est également pris sur les réseaux sociaux à l’Anti-Defamation League (ADL), une des grandes organisations américaines de lutte contre l’antisémitisme.
La controverse avait rebondi en décembre avec de nouvelles informations de presse, portant sur des propos tenus en novembre 2016, à la création du mouvement.
Tamika Mallory et Carmen Perez auraient dit à une autre organisatrice, Vanessa Wruble, que les Juifs avaient une responsabilité particulière dans l’exploitation et l’esclavage des personnes de couleur aux Etats-Unis.
D’origine juive, Mme Wruble avait quitté la « Marche des femmes » pour créer avec d’autres un mouvement parallèle, « March on », en 2017.
Les deux organisations ont défilé séparément partout dans le pays en janvier dernier, pour la troisième édition de cette marche connue pour ses emblématiques « bonnets roses ».