Appel du parquet de Lille après la condamnation de Claude Hermant, jugée trop légère
Figure de l'extrême-droite lilloise, il est coupable d'avoir fourni des armes à Amedy Coulibaly, auteur de l'attentat de l'Hyper Casher
Le parquet de Lille n’a pas apprécié le jugement du tribunal correctionnel de Lille qui a condamné Claude Hermant, figure du grand banditisme issu de l’extrême-droite, à 7 ans de prison ferme pour trafic d’armes en bande organisée, alors que la réquisition avait demandé la peine maximale de 10 ans d’emprisonnement.
Âgé de 54 ans, cet ancien « indic' » des douanes et des gendarmes, avait été condamné le 9 octobre à sept ans de prison et 30 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Lille pour trafic d’armes en bande organisée, dont certaines ont servi lors de l’attentat de l’Hyper Cacher.
Hermant, figure de l’extrême droite identitaire lilloise, en détention provisoire depuis janvier 2015, était le principal mis en cause de cette vaste affaire portant sur près de 500 armes, ayant nécessité plus de deux ans et demi d’instruction.
Le commerce auquel il se livrait a, en bout de chaîne, fini par équiper Amedy Coulibaly, auteur de l’attentat de l’Hyper Cacher. Six armes, dont des pistolets Tokarev, sont tombées dans les mains du jihadiste qui a assassiné en janvier 2015 quatre clients juifs – Yoav Hattab, Yohan Cohen, Francois-Michel Saada, Philippe Braham – dans ce magasin à Paris, avant d’être tué. La veille, il avait tué une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine).
Lors du procès, du 11 au 17 septembre, Hermant a plusieurs fois invoqué les nécessités de sa mission d’informateur et d’infiltré pour justifier les achats d’armes démilitarisées en provenance d’Europe de l’Est, et leur remilitarisation.
La compagne de Claude Hermant, Aurore J., a elle été condamnée à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, et 30 000 euros d’amende.
Samir Ladjali, un des intermédiaires présumés de Coulibaly et mis en examen dans le volet parisien du circuit des armes ayant fourni le jihadiste, a écopé de cinq ans de prison et 15 000 euros d’amende. Le ministère public avait requis six ans de prison et 100 000 euros d’amende.
Enfin, un agent de renseignement des douanes, Sébastien L., s’est vu infliger une peine de huit mois avec sursis.
« On peut importer par petites quantités et non pas par containers, mais nous savons malheureusement qu’avec seulement des dizaines d’armes, on peut faire des centaines de morts », avait dit le procureur Jean-Philippe Navarre lors de son réquisitoire.