Israël en guerre - Jour 372

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Au Caire, Stéphane Séjourné « refuse » le « déplacement forcé » des Gazaouis

Le chef de la diplomatie française s'est entretenu avec son homologue égyptien Sameh Choukri lors de la première étape de sa tournée au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, donnant une conférence de presse avec son homologue égyptien Sameh Shoukri, au Caire, le 4 février 2024. (Crédit : Khaled Desouki/AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, donnant une conférence de presse avec son homologue égyptien Sameh Shoukri, au Caire, le 4 février 2024. (Crédit : Khaled Desouki/AFP)

Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a dit dimanche au Caire « refuser » tout « déplacement forcé » vers l’Égypte des Gazaouis, fuyant les bombardements de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas et s’entassant désormais aux portes du Sinaï.

Dans le cadre de la première étape de sa tournée au Proche-Orient, Séjourné s’est entretenu avec son homologue égyptien Sameh Choukri. « Vous êtes préoccupés par les déplacements forcés de population sur votre territoire. Nous comprenons parfaitement ces inquiétudes et (…) la position de la France est constante : nous condamnons et nous refuserons toute action menée en ce sens. »

Alors que les pourparlers se multiplient via les médiateurs qatari et égyptien pour une possible trêve, Paris veut « un cessez-le-feu mais également préparer le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza avec une gouvernance renouvelée », a-t-il ajouté.

Depuis 2007, les Palestiniens vivent sous deux gouvernements rivaux, celui du Hamas à Gaza et celui de l’Autorité palestinienne (AP) de Mahmoud Abbas qui tient des pans de la Cisjordanie.

Après Gaza City, dans le nord de la bande, puis Khan Younès, plus au sud, l’armée israélienne s’apprête désormais à intervenir à Rafah, la toute dernière ville palestinienne avant la frontière égyptienne où s’entasseraient, selon l’ONU, plus de 1,3 million de déplacés.

L’Égypte met en garde depuis octobre contre un « transfert forcé » des Gazaouis vers son désert du Sinaï, redoutant de créer de nouveaux réfugiés palestiniens, comme ce fut le cas en 1948 à la création d’Israël, qui ne bénéficieront pas du « droit au retour ».

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, à droite, avec le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, au Caire, le 4 février 2024. (Crédit : Khaled DESOUKI / AFP)

« Rouvrir une perspective politique » 

Interrogé sur la possibilité de reconnaître un État palestinien, Séjourné a estimé que cette étape marquerait « la finalisation d’un processus politique ».

« C’est la logique (…). Toute la question est de savoir quand, à quel moment et aussi dans quelles conditions », a-t-il encore dit, plaidant pour deux États palestinien et israélien dans les frontières de 1967 avec « la bande de Gaza rattachée au futur État palestinien ».

Fin janvier, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a plaidé pour « examiner (…) la question de la reconnaissance d’un État palestinien, y compris aux Nations unies ».

Le Premier ministre libanais Najib Mikati, à droite, et le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron lors d’une réunion au Palais du gouvernement, à Beyrouth, le 1er février 2024. (Crédit : Joseph Eïd/AFP)

Pour sa première tournée dans la région, Séjourné ira ensuite en Jordanie, en Israël, dans les Territoires palestiniens et au Liban pour « oeuvrer à un cessez-le-feu et à la libération des otages » et « convaincre de rouvrir une perspective politique » basée sur la solution à deux États, selon son ministère.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël par la frontière de Gaza pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, dont le plus jeune a un an.

En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.

132 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.

Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.

L’armée a confirmé le décès de 28 otages – notamment de deux captifs dont la mort a été annoncée mardi – qui se trouvaient encore à Gaza, citant de nouveaux renseignements et autres informations obtenues par les militaires en opération sur le terrain, au sein de l’enclave côtière. Une personne est encore considérée comme portée disparue depuis le 7 octobre et son sort reste indéterminé.

Outre les 132 otages, le Hamas détient aussi les dépouilles d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015.

Plus de 27 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 10 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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