Israël en guerre - Jour 350

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Au nord d’Israël, les soldats déterminés face à la menace du Hezbollah

La trêve entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur vendredi et qui a été reconduite, semble avoir réduit la tension sur le front nord, mais les troupes restent en état d'alerte

Des soldats israéliens dans une zone de rassemblement près de la frontière israélienne avec le Liban, dans le nord d'Israël, le 22 octobre 2023. (Crédit : David Cohen/Flash90)
Des soldats israéliens dans une zone de rassemblement près de la frontière israélienne avec le Liban, dans le nord d'Israël, le 22 octobre 2023. (Crédit : David Cohen/Flash90)

Ils ont beau avoir leurs godillots dans la boue depuis des jours, des soldats israéliens déployés dans le nord du pays restent intarissables sur leur détermination alors que les échanges de coups de feu avec le Hezbollah au sud-Liban sont quasi-quotidiens.

« On est super motivés, on sait que ce qu’on fait est très important », raconte à l’AFP le capitaine Yoshiahu, 27 ans. « On restera aussi longtemps qu’il le faudra ».

Ce réserviste de 27 ans, père d’un petit garçon, a quitté famille et études d’ingénieur pour rejoindre le front dès le 7 octobre, lorsque 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées au cours d’une attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas en Israël.

Depuis, il parcourt la région de la « ligne bleue », cette démarcation des Nations unies entre le Liban et Israël qui s’étend sur près de 80 kilomètres. Loin des déluges de roquettes de 2006 lors de la guerre du Liban, l’affrontement est fait d’échanges sporadiques mais fréquents.

La capitaine de réserve Yoshiahu donne une interview à l’AFP au kibboutz Manara, le 27 novembre 2023. (Crédit : Jalaa marey / AFP)

Les craintes se concentrent sur les incursions de drones et de terroristes, ce qui s’est déjà produit, selon l’armée israélienne.

Pour la première fois dans l’histoire du pays, presque tous les civils de la région frontalière ont été évacués. Manara, une des localités les plus proches de la frontière, en Haute-Galilée, ressemble à un village fantôme.

« L’ADN » du Hezbollah

Personne n’a ramassé les avocats qui pourrissent au pied des arbres, ni rangé les vélos des enfants dégoulinant de pluie sur les perrons. Au moins deux habitations ont été touchées par des tirs.

La première a les vitres soufflées et a été partiellement endommagée après qu’une voiture a pris feu le 17 novembre. Les soldats dépêchés pour l’éteindre ont été la cible d’au moins un tir selon l’armée israélienne.

Un soldat marche parmi les décombres d’une maison endommagée lors d’une frappe du Hezbollah au kibboutz Manara, dans le nord d’Israël, près de la frontière libanaise, le 27 novembre 2023. (Crédit : Jalaa Marey / AFP)

La seconde s’est effondrée sur elle-même après avoir été touchée le 23 novembre par un missile antichar.

Le Hezbollah affirme ne viser que des cibles militaires. « Tirer un missile antichar contre une maison où habitent des civils, ça vous donne exactement l’ADN de ce qu’est le Hezbollah », dénonce pourtant Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée, qui a invité l’AFP dans la zone.

« Israël ne peut pas continuer comme ça ».

Le porte-parole de l’armée israélienne Olivier Rafowicz donne une interview à l’AFP au kibboutz Manara, le 27 novembre 2023. (Crédit : Jalaa marey / AFP)

Une trêve entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur vendredi et qui a été reconduite deux jours à partir de mardi matin, semble avoir réduit la tension sur le front nord.

Sous l’épaisse brume qui enveloppe Houla, le village libanais en miroir de Menara, le silence est troublant : pas de sirènes anti-attaque aérienne, ni bourdonnement de drone, ni explosions.

« Le calme en apparence peut toujours cacher quelque chose », tempère le colonel Rafowicz. « Ca ne veut pas dire que le Hezbollah n’est pas là avec des hommes, avec des armes ».

« Oui, on restera »

Les soldats rencontrés par l’AFP l’assurent : ils ne sont pas à l’initiative de l’affrontement avec le Hezbollah mais veulent « défendre » leur pays.

« Nous avons failli le 7 octobre, nous étions naïfs et arrogants et ça me peine de le dire, moi qui porte l’uniforme », déclare un officier sous couvert de l’anonymat. « Mais on ne faillira pas deux fois ».

Dans les affrontements frontaliers, plus de 109 personnes ont péri côté libanais, pour la plupart des combattants du groupe terroriste chiite pro-iranien Hezbollah, mais aussi trois journalistes et au moins neuf Israéliens dont six soldats, selon un décompte de l’AFP.

En sept semaines de conflit, les frappes de l’armée israélienne sur les infrastructures du Hamas dans la bande de Gaza ont fait près de 15 000 morts, selon le gouvernement du Hamas. Les bilans des morts publiés par le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent à la fois des civils et des membres du Hamas tués à Gaza, y compris à la suite de tirs de roquettes ratés par le groupe terroriste lui-même. Israël affirme avoir tué quelque 1 500 terroristes du Hamas à l’intérieur du pays le 7 octobre et après cette date.

Au moins 70 soldats israéliens sont morts dans les combats à Gaza.

L’officier décrit les échanges avec les très rares habitants restés chez eux, pour la plupart des agriculteurs qui ne veulent abandonner leur champs ni leurs bêtes.

« Ils nous regardent dans les yeux pour savoir si nous allons les protéger et on leur dit: ‘oui, on restera ici pour vous défendre. Qu’on doive rester dans la boue ou dans la neige, on ne lâchera rien' ».

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