Belgique : Le parti Ecolo accusé d’antisémitisme par un responsable juif
Le président de la LBCA rapporte notamment que la ministre Zakia Khattabi n’a un temps pas qualifié le Hamas d’organisation terroriste, avant de se raviser face à la polémique
En Belgique comme dans d’autres pays européens et aux États-Unis, l’antisémitisme connait une forte hausse depuis les attaques terroristes palestiniennes menées le 7 octobre dans le sud d’Israël.
Si, en France, le parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI) est régulièrement accusé d’attiser l’antisémitisme de gauche, en Belgique, le parti Ecolo est lui aussi visé par de telles accusations, notamment par Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA).
Le responsable communautaire cite ainsi plusieurs faits troublants. Comme la députée LFI Danièle Obono en France, Zakia Khattabi, ministre fédérale de l’Environnement et du Climat, n’a un temps pas qualifié le Hamas d’organisation terroriste, avant de se raviser face à la polémique.
Il ajoute qu’en 2021, Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo, a partagé sur Instagram la chanson « Wein Al Malayeen », interprétée par une chanteuse liée au Hezbollah, qui appelle le peuple arabe à lutter contre « les fils de Sion ». Il accuse le député fédéral Simon Moutquin, qui a par le passé dirigé le mouvement BDS Belgique, considéré comme antisémite par l’Allemagne, d’être toujours proche de cette organisation. Il rappelle également que l’élue Sihame Haddaoui a effectué une « quenelle », geste antisémite popularisé par le polémiste Dieudonné, en 2012.
Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l'antisémitisme, est l'invité du "Café sans Filtre" https://t.co/MiXES0jtrf
— LN24 (@LesNews24) November 28, 2023
Face à ces accusations, les responsables d’Ecolo affirment qu’ils n’ont « aucune remarque à recevoir d’un sympathisant à l’extrême-droite », comme l’a dit Rajae Maouane à l’agence Belga. Ils reprochent en effet au responsable communautaire d’avoir été un temps vice-président du Parti populaire. Si Joël Rubineld ne nie pas, il explique que le parti était alors, en 2010, de droite libérale, et qu’il n’y est resté qu’une très courte durée.
@Ecolo s'émeut du fait que la @LBCAbe désigne ce parti comme étant devenu l'un des principaux vecteurs politiques de l'antisémitisme contemporain dans notre pays. Plutôt que d'agir avec puérilité en me bloquant sur X (à l'instar de la ministre fédérale @KhattabiZakia, du député… pic.twitter.com/eYzWFlV5mD
— Joël Rubinfeld (@joelrubinfeld) November 5, 2023
Au moins 4 000 personnes, selon les chiffres de la police de Bruxelles-Capitale, ont marché le 10 décembre dernier dans la capitale belge contre l’antisémitisme, dont des membres et responsables du parti Ecolo.
En Belgique, parmi d’autres actes de haine, des tags antisémites ont été découverts à travers le pays depuis le 7 octobre.
Le cimetière juif de Kraainem (Brabant flamand), géré par la Mutuelle juive d’inhumation et la commune, ainsi que ses abords ont été tagués de croix gammées et d’étoiles de David dans la nuit de lundi 18 décembre à mardi.
Mi-octobre, des tags antisémites avaient été découverts sur des boutiques et des habitations de Bruxelles.
En novembre, au moins 85 tombes du carré juif d’un des cimetières de Charleroi, dans le sud du pays, ont été dégradées et des objets et étoiles de David en bronze volés.