Indignation dans la communauté juive après les propos de Danièle Obono sur le Hamas
Les propos de la députée LFI apporte "une caution à ceux qui légitiment le Hamas et cherchent à brouiller la nature génocidaire de son action", a notamment affirmé la Licra.
Plusieurs représentants de la communauté juive en France ont dénoncé les propos « irresponsables » et « dramatiques » de la députée LFI Danièle Obono qui a estimé mardi que le Hamas « résiste à une occupation ».
« Des propos irresponsables » et « qui continuent de justifier la haine et qui souillent la mémoire des victimes » a estimé sur X (ex-Twitter) le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) selon qui « certains élus LFI franchissent le Rubicon ».
Mardi matin sur Sud Radio, poussée à plusieurs reprises à dire si le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et a conduit des massacres en Israël lors d’une attaque lancée le 7 octobre, est « un mouvement de résistance », Danièle Obono a fini par répondre: « oui ». « C’est un mouvement de résistance qui se définit comme tel », a-t-elle poursuivi.
Après cette interview, Gérald Darmanin a saisi la justice pour « apologie du terrorisme » contre la députée La France Insoumise.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a annoncé qu’elle déposait une plainte contre la députée. « Nous demandons par ailleurs à la justice la levée immédiate de son immunité parlementaire », a ajouté l’association.
« Vos circonlocutions sont dramatiques. Vous apportez une caution à ceux qui légitiment le Hamas et cherchent à brouiller la nature génocidaire de son action. Notre commission juridique se saisit de vos propos », a de son côté affirmé la Licra.
Par ailleurs, dans une tribune au Monde, 47 personnalités, dont le président de la Licra Mario Stasi, le grand rabbin de France Haïm Korsia et l’ancien Premier ministre Manuel Valls, ont estimé que « le 7 octobre, le Hamas a commis des actes constitutifs de crimes contre l’humanité ».
« Nous exhortons le gouvernement français, qui jusqu’à présent a réagi avec lucidité et fermeté face à ces événements, à ne pas percevoir ces actes comme un énième acte terroriste mais comme un massacre d’une ampleur inédite, qualifiable de crime contre l’humanité », affirment-ils dans ce texte également signé par les philosophes Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner ainsi que par l’écrivain Boualem Sansal.