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Bennett : l’enseignement de la Torah est un atout pour les sciences et les maths

Quelques mois après avoir abandonné la demande des ultra-orthodoxes sur l’enseignement des matières principales, le ministre de l'Education met en garde contre un Israël qui ne serait qu'une "nation start-up"

Naftali Bennett (à gauche), ministre de l'Education et dirigeant du parti HaBayit HaYehudi, dans une école ultra-orthodoxe de Tel Aviv, le 10 mai 2016. (Crédit : Yaacov Cohen/Flash90)
Naftali Bennett (à gauche), ministre de l'Education et dirigeant du parti HaBayit HaYehudi, dans une école ultra-orthodoxe de Tel Aviv, le 10 mai 2016. (Crédit : Yaacov Cohen/Flash90)

Les études juives sont plus importantes que les mathématiques ou la science, a affirmé lundi soir le ministre de l’éducation Naftali Bennett.

S’exprimant à Césarée à l’occasion de la conférence de la Fondation pour l’éducation TALI, promouvant l’enseignement des études juives dans les écoles publiques, Bennett a insisté sur l’importance de l’éducation juive aux dépens de l’enseignement général.

« Apprendre le judaïsme et l’excellence à travers ces thématiques est plus important à mes yeux que d’apprendre les sciences ou les mathématiques » a déclaré Bennent, tout en ajoutant « c’est difficile pour moi de dire cela ».

Ces propos surviennent quelques mois après la polémique survenue suite à la décision du gouvernement de ne pas donner suite à la demande faite aux ultra-orthodoxes d’enseigner les sciences et les mathématiques ainsi que d’autres matières principales et voir ainsi une augmentation du budget qui leur est alloué.

La yeshiva Mir à Mea Shearim, à Jérusalem. Illustration. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash 90)
La yeshiva Mir à Mea Shearim, à Jérusalem. Illustration. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash 90)

Bennet avait d’abord insisté pour abandonner l’enseignement des matières essentielles avant de finalement s’incliner devant la pression de la coalition.

« Si tant est qu’Israël détient un super pouvoir dans le domaine du high-tech, que le pays exporte son savoir et l’innovation dans le reste du monde, nous devons [également] exporter notre savoir en spiritualité. Ceci représente le prochain chapitre de notre vision du sionisme » a affirmé Bennett.

« C’est comme cela que nous redeviendrons la lumière des nations. Et ainsi depuis Sion, la voix de la Torah divine s’étendra au monde depuis Jérusalem. »

En réponse au tollé face à ces déclarations, le ministère de l’éducation a vanté les mesures prises par Bennett pour améliorer l’enseignement des sciences et des mathématiques dans les écoles.

« Au regard de la révolution engagée par Bennett autour de l’enseignement des mathématiques et des sciences, il n’y a rien à dire » a déclaré un porte-parole du ministère de l’éducation, selon le quotidien Yediot Ahronot.

Mardi, Bennett a ajouté à ses propos de la veille qu’il était « étonné de constater qu’il y ait une telle phobie, une peur de connaitre l’œuvre de Shalom Aleikhem, de savoir ce que c’est qu’un Kiddoush ou quelle est la signification de l’allumage des bougies de Shabbat » va-t-il déclaré, se référant au rituel de la Kabalat Shabbat.

« Nous sommes juifs, a-t-il affirmé. Ce n’est pas suffisant d’être seulement la nation start-up. Nous devons également être le peuple de la Bible » a-t-il ajouté.

Elazar Stern (photo credit: Kobi Gideon/Flash90)
Elazar Stern, ancien général de l’armée israélienne et député de Yesh Atid. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)

Mais mardi, le député Elazar Stern (Yesh Atid) a reproché à Bennet sur Facebook de vouloir préférer une matière sur une autre. Les deux sont vitales, a-t-il souligné.

« Il n’y a pas d’ordre de préférence- les études juives sans mathématiques ne suffiront pas pour renforcer l’Etat juif. Et les mathématiques sans le judaïsme (sous toutes ses formes) enverront nos mathématiciens et nos scientifiques dans la Silicon Valley ou à Berlin, a-t-il écrit.

La position de Bennett a été approuvée par certains, y compris par l’ancien ministre Michael Melchior, actuellement rabbin à Jérusalem ainsi que Grand rabbin de Norvège.

« Malgré le fait que je ne vienne pas de la famille politique du ministre Naftali Bennet, je ne peux que soutenir ses déclarations », a indiqué Melchior, selon Israel National News. « Elles ne sont pas uniquement l’expression d’un sionisme religieux contemporain, mais sont les déclarations mêmes de l’ancien dirigeant sioniste Berl Katznelson ainsi que celles de David Ben Gurion. Ils ont tous senti que nous devions venir dans ce pays précisément à cause de cette spiritualité Juive. »

« Ce n’est pas possible d’accuser le ministre de l’Education de ne pas vouloir que les élèves israéliens ne réussissent pas en mathématiques ou en anglais. »

Le rabbin Benjamin "Benny" Lau. (Crédit : Israel Democracy Institute)
Le rabbin Benjamin « Benny » Lau. (Crédit : Israel Democracy Institute)

Benny Lau, autre dirigeant spirituel de Jérusalem actif sur le terrain du social s’est également exprimer pour conforter les propos de Bennett.

« Nous rencontrons des craintes à chaque extrême de la société israélienne et ces craintes ressenties par les franges les plus extrêmes d’un bout à l’autre de la société paralysent la vie de tout le monde, a posté Lau sur Facebook. La réponse adressée à Bennett fait partie de ce syndrome. Tout ce qu’il a dit était le mot ‘Bible’ et l’importance de créer une identité israélienne, et il a immédiatement été attaqué. »

« Quelle tragédie pour une société se disant libérale et qui a chaque fois qu’elle entend un mot provenant de son propre héritage, est saisie de panique. Au lieu d’adopter sereinement cet héritage spirituel de cette nation florissante, ces gens le repoussent et l’abandonnent à sa communauté religieuse. »

Le mois dernier, la Knesset a repoussé une loi visant à promouvoir un enseignement plus varié en réduisant les budgets des écoles qui n’enseignent pas les matières principales.

Soumise par le parti Yesh Atid, Bennet l’avait alors soutenue. Elle annonçait des coupures de budget pour les écoles du secteur orthodoxe ne mettant pas au programme le minimum requis de l’enseignement des matières principales comme l’anglais ou les mathématiques.

Cependant, les ultra-orthodoxes ont demandé, lors des accords de la coalition suivant les élections en 2015, que cette loi soit abandonnée. Bennet était alors la personne pouvant amender cette loi.

Au lieu d’exiger des écoles ultra-orthodoxes d’assurer l’enseignement des matières principales (non religieuses) sur 10 à 11 heures par semaine, comme il était stipulé par le parti Yesh Atid, la nouvelle administration a donné un pouvoir discrétoire à Bennett pour financer ces institutions.

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