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Biden promulgue une loi sur le budget, évitant un shutdown

Le président a ratifié la loi de financement de l'État américain jusque fin septembre, évitant à la première puissance mondiale une paralysie de ses services publics

Le président américain Joe Biden peu avant de s’exprimer sur le coût de la vie lors d'un discours au YMCA Allard Center, à Goffstown, dans le New Hampshire, le 11 mars 2024. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)
Le président américain Joe Biden peu avant de s’exprimer sur le coût de la vie lors d'un discours au YMCA Allard Center, à Goffstown, dans le New Hampshire, le 11 mars 2024. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Joe Biden a promulgué samedi la loi de financement de l’État américain jusque fin septembre, adoptée quelques heures plus tôt par le Congrès et évitant à la première puissance mondiale un « shutdown », la paralysie de ses services publics.

« Cette loi bipartite que je viens de signer permet au gouvernement de continuer à gouverner, investit dans le peuple américain et renforce notre économie et notre sécurité nationale », a salué dans un communiqué le président des États-Unis.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat à majorité démocrate avait laissé passer l’échéance fatidique de minuit censée déclencher ce shutdown. Mais les sénateurs se sont mis d’accord sur l’adoption finale de cette loi de finances de 1 200 milliards de dollars.

« Cela n’a pas été facile, mais notre persévérance valait la peine », s’était félicité le chef de file de la majorité démocrate du Sénat, l’élu de New York Chuck Schumer, depuis l’hémicycle, après des heures d’intenses négociations avec les élus républicains.

Illustration : Le chef de la majorité au Sénat des États-Unis, Chuck Schumer. (Crédit : Capture d’écran X)

« C’est bien pour les Américains que nous ayons conclu un accord », a-t-il ajouté, avant l’approbation finale du texte.

Ce petit retard devrait être sans grande conséquence sur les ministères américains qui risquaient de se voir priver de financements, faute d’accord.

Une année de pagaille 

Plus qu’un grand danger pour les États-Unis, ces rebondissements de dernière minute illustrent la pagaille qui règne au Congrès américain.

L’extérieur du Capitole américain, le 22 mars 2024. (Crédit : Pedro Ugarte/AFP)

Au cours de la dernière année, l’institution a destitué l’un de ses leaders, échoué à envoyer des fonds pour l’Ukraine et évité, seulement de justesse, la banqueroute de la première puissance économique mondiale.

Vendredi matin, le vote du budget de l’État fédéral à la Chambre des représentants, qui devait elle aussi approuver ce texte, a d’ailleurs été le théâtre de rebondissements spectaculaires.

Quelques minutes après le vote, l’élue controversée Marjorie Taylor Greene, proche de Donald Trump, a déclaré avoir déposé une motion pour évincer le dirigeant de l’institution, le Républicain Mike Johnson, qu’elle a accusé de « trahison ».

Une poignée d’élus ultra-conservateurs reprochent au Républicain, en poste depuis octobre, d’avoir fait un trop grand nombre de concessions budgétaires aux Démocrates.

« Il nous faut un nouveau speaker », a affirmé l’élue, connue pour ses frasques, ses provocations et ses remarques injurieuses, à des journalistes.

Ce coup de théâtre a aussi un air de déjà vu.

L’ancien « speaker » de la Chambre, Kevin McCarthy, avait été destitué il y a seulement quelques mois dans un scénario très similaire.

Johnson sera-t-il le deuxième leader républicain à faire les frais de tractations budgétaires ?

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s’exprimant lors d’un rassemblement pro-Israël, à Washington, le 14 novembre 2023. (Crédit : Capture d’écran YouTube)

La tension qui règne autour de l’adoption de ces lois de finances est telle que les États-Unis ne sont pas parvenus jusqu’ici à adopter un quelconque budget pour 2024 – une situation à laquelle aucune autre grande économie mondiale n’est confrontée.

Ils ont à la place fonctionné durant des mois via l’adoption de mini-budgets, expirant au bout de quelques semaines, un casse-tête pour les ministères américains.

Fonds coupés pour l’UNRWA

La loi, finalement adoptée, prolonge le budget américain jusqu’à la fin de l’exercice financier, soit le 30 septembre.

Ce texte de 1 012 pages, fruit de tractations très acrimonieuses, contient des mesures qui pourraient avoir de fortes répercussions à l’étranger.

Le texte interdit ainsi tout financement direct des États-Unis à l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), au cœur d’une controverse depuis qu’Israël a accusé fin janvier douze employés de l’agence onusienne à Gaza d’avoir participé à l’assaut barbare du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

La loi contient aussi des centaines de millions de dollars pour Taïwan, mais ne débloque aucun financement pour l’Ukraine, l’enveloppe pour Kiev faisant l’objet de négociations séparées.

Cette dernière est bloquée par les Républicains de Trump qui veulent la conditionner à l’immigration aux États-Unis – un point chaud de la campagne présidentielle – et le président Biden a averti samedi les deux chambres du Congrès que « le travail n’est pas terminé ».

« La Chambre doit adopter des dispositions supplémentaires bipartites sur la sécurité nationale pour faire avancer nos intérêts en la matière. Et le Congrès doit adopter l’accord bipartite sur la sécurité à la frontière [du Mexique], la réforme la plus stricte et la plus juste depuis des décennies », a déclaré le dirigeant démocrate dans un communiqué.

Le texte adopté contient aussi une litanie de dispositions pas forcément liées au budget.

Comme l’interdiction aux ambassades américaines de faire flotter le drapeau arc-en-ciel, étendard de la communauté LGBT+, contrairement à ce que certaines avaient coutume de faire à l’occasion du « mois des fiertés ».

Un premier texte adopté le 9 mars avait déjà permis de boucler une autre partie du budget de 2024.

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