Bitan : Israël ne va pas se suicider pour le transfert de l’ambassade américaine
Le député du Likud affirme que le gouvernement soutient le déplacement de l’ambassade à Jérusalem, mais n’est pas prêt à en payer un prix diplomatique trop élevé

Un important député du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’Israël ne soutiendrait pas le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem si le prix diplomatique à payer était trop élevé.
David Bitan, porte-parole de la coalition perçu comme le porte-parole officieux de Netanyahu, a tenu ces propos alors que la veille, le Premier ministre avait déclaré que le transfert controversé aiderait à apporter la paix, en réponse aux remarques de Rex Tillerson, secrétaire d’Etat américain, qui expliquait que le sujet était toujours étudié pour savoir s’il pouvait nuire aux perspectives de paix dans la région.
Tout en répétant que le gouvernement souhaite que le déplacement soit effectif, Bitan a dit à la radio publique israélienne que « nous ne sommes pas prêts à payer un prix diplomatique pour le transfert de l’ambassade. »
« Les Américains se retiennent et le Premier ministre ne va pas se suicider maintenant », a-t-il ajouté.

Les propos de Tillerson, les plus récents d’une série de déclarations de responsables américains sur le sujet, auraient irrité Sheldon Adelson, milliardaire juif américain et magnat des casinos.
Adelson a rejeté l’affirmation de Tillerson, selon qui le déplacement de l’ambassade devait être lié au processus de paix, a annoncé le site d’information Axios.
Adelson, l’un des soutiens les plus importants des candidats républicains, avait déjà dit à Trump que les Palestiniens n’étaient pas des partenaires pour la paix et que leurs demandes étaient impossibles à accepter pour Israël.
Uri Ariel, ministre de l’Agriculture du parti HaBayit HaYehudi, a indiqué qu’il attendait que le président américain Donald Trump déplace l’ambassade.
« La personne qui a demandé [le déplacement de l’ambassade] est le président Trump lui-même, a dit Ariel à la radio militaire. Il est attendu que l’on tienne sa promesse. »

Ariel a déclaré qu’il n’était pas nécessaire de réagir à chaque déclaration de chaque politicien américain sur le déplacement de l’ambassade, une référence à Tillerson.
« Je n’ai pas entendu le président [s’exprimer sur le sujet], a-t-il dit. Tout est du commentaire. Et je suis obligé de répondre à ces commentaires comme s’ils étaient la parole de Dieu. »