Borrell : La mort de Sinwar ouvre une « nouvelle perspective » pour l’accord des otages
"La FINUL ne peut pas agir seule, son rôle est certainement limité. On pourrait envisager d'élargir ce rôle, mais cela nécessite une décision du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il aussi dit

Le vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a déclaré vendredi estimer que l’élimination du chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Yahya Sinwar, cette semaine à Gaza, a ouvert une « nouvelle perspective » sur un accord visant à mettre fin à la guerre en cours dans cette région et à libérer les otages israéliens enlevés et détenus par le groupe terroriste depuis plus d’un an.
« Il est certain qu’après l’élimination de Yahya Sinwar, une nouvelle perspective s’est ouverte et nous devons l’utiliser pour parvenir à un cessez-le-feu, à la libération des otages restants et à la recherche d’une perspective politique », a déclaré Borrell aux journalistes en marge d’un sommet du G7 consacré à la défense.
Il a également estimé que la mission de la FINUL, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban, « doit être revue » et éventuellement renforcée, alors qu’Israël y combat le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
« La FINUL ne peut pas agir seule, son rôle est certainement limité. On pourrait envisager d’élargir ce rôle, mais cela nécessite une décision du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il suggéré.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni avait elle estimé vendredi depuis Beyrouth qu’il était « inacceptable » de viser les Casques bleus déployés dans le sud du Liban, sous les feux croisés du Hezbollah et d’Israël et qui ont dénoncé plusieurs attaques de l’armée israélienne.
Première cheffe d’Etat ou de gouvernement à se rendre au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes fin septembre, Mme Meloni a plaidé pour que la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul), forte actuellement de 10 000 hommes, « soit renforcée ».
« Ce n’est qu’en renforçant la Finul et en maintenant son impartialité, que nous pourrons tourner la page » de la guerre, a ajouté Mme Meloni, dont le pays est le deuxième plus grand contributeur à la Finul, et qui assure aussi la présidence tournante du G7.
A ses côtés, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé à ce que « la solution diplomatique l’emporte sur la guerre ». « Le cessez-le-feu est la priorité numéro un », a-t-il poursuivi, pour faire cesser « les attaques contre les civils et les destructions de villages ».
Mme Meloni est arrivée à Beyrouth en provenance de Jordanie où elle a rencontré le roi Abdallah II avec lequel elle a discuté « des efforts communs visant à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages israéliens », selon un communiqué de ses services.
Les deux dirigeants ont réitéré la nécessité d' »un processus politique qui porterait à la solution de deux Etats », selon la même source.