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Cannes : Une Israélienne met en lumière la vie des migrants travaillant comme domestiques

Pour Or Sinaï, réaliser "Mama" malgré la guerre à Gaza et en Ukraine relève du "miracle" ; c'est l'histoire d'une femme de ménage qui découvre des changements dramatiques à son retour chez elle

De gauche à droite : l'actrice israélienne Chelli Goldenberg, l'actrice israélienne d'origine biélorusse Evgenia Dodina et la réalisatrice et scénariste israélienne Or Sinaï poent lors d'une séance photo pour le film « Mama » à la 78ᵉ édition du Festival de Cannes, à Cannes, dans le sud de la France, le 18 mai 2025. (Crédit : Sameer al-Doumy/AFP)
De gauche à droite : l'actrice israélienne Chelli Goldenberg, l'actrice israélienne d'origine biélorusse Evgenia Dodina et la réalisatrice et scénariste israélienne Or Sinaï poent lors d'une séance photo pour le film « Mama » à la 78ᵉ édition du Festival de Cannes, à Cannes, dans le sud de la France, le 18 mai 2025. (Crédit : Sameer al-Doumy/AFP)

Cannes, France — La cinéaste israélienne Or Sinaï n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver le sujet de son premier film encensé par la critique, qui traite de la vie secrète de millions de femmes qui subviennent aux besoins de leur famille restée au pays en travaillant comme employées de maison à l’étranger.

C’est en discutant avec cette « merveilleuse Ukrainienne » qui s’occupe de sa mère atteinte de la maladie de Parkinson que la réalisatrice a trouvé l’inspiration. Alors que la femme de ménage lui racontait l’histoire de son amant, le film a pris forme dans son esprit.

« J’ai réalisé que notre vision des femmes migrantes était complètement fausse », a-t-elle déclaré à l’AFP lors du Festival de Cannes, où « Mama » est présenté en sélection officielle.

« Nous les considérons comme des femmes pauvres qui se sacrifient pour tout faire pour leur famille. »

« Mais en réalité, au fur et à mesure de mes recherches, j’ai compris qu’elles se créaient des identités éphémères », pour trouver un peu de réconfort là où elles le pouvaient.

Lorsque l’aide ménagère ukrainienne « a commencé à travailler pour mes parents, ils étaient gênés par sa présence et faisaient comme si elle n’était pas là. C’était dingue », a raconté la réalisatrice.

La réalisatrice et scénariste israélienne Or Sinaï lors d’une séance photo pour le film « Mama » à la 78ᵉ édition du Festival de Cannes, à Cannes, dans le sud de la France, le 18 mai 2025. (Crédit : Sameer al-Doumy/AFP)

« J’ai donc commencé à lui parler et je suis immédiatement tombée sous son charme, car elle est vraiment très drôle. »

« Elle n’a que trois ans de plus que moi et elle a une vie tellement dramatique. Cela contraste de manière absurde avec le nombre de personnes comme elle qui vivent dans l’ombre de notre société », menant une existence cachée.

Un film réalisé par « miracle »

Ce n’est pas la première fois que Sinaï met à mal les idées reçues.

Elle avait remporté le prix du court métrage au Festival de Cannes en 2016 avec « Anna », l’histoire d’une mère surmenée qui part à la recherche d’une aventure sexuelle dans une petite ville après avoir obtenu un après-midi de congé inattendu alors qu’elle avait la garde de son fils.

« Mama » raconte l’histoire d’une femme de ménage qui, après avoir travaillé pour un couple riche en Israël, rentre dans son pays et découvre que les plans qu’elle avait soigneusement élaborés pour sa famille, qu’elle entretenait financièrement, ont été bouleversés pendant son absence.

« En essayant d’offrir quelque chose d’important à sa fille, elle s’est en réalité privée de toutes ces années pendant lesquelles elle a grandi et elle s’est privée de la possibilité de créer des liens avec ses enfants », a expliqué Sinaï, 40 ans.

Elle découvre ainsi que son mari, passif et oisif, l’a supplantée dans le rôle de confident de leur fille.

Evgenia Dodina (à gauche) et la réalisatrice Or Sinaï pour des photos portrait pour le film « Mama » lors de la 78ᵉ édition du Festival de Cannes, à Cannes, dans le sud de la France, le 19 mai 2025. (Crédit : Joel C Ryan/Invision/AP)

Mais les plans soigneusement élaborés par Sinaï ont été bouleversés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la guerre qui a suivi, obligeant la réalisatrice à transposer l’histoire dans le pays voisin, la Pologne.

Evgenia Dodina, née en Biélorussie, qui joue le rôle de la domestique – mieux connue comme la mère de Villanelle dans « Killing Eve » – a reçu des critiques élogieuses pour sa « performance soigneusement calibrée ».

Selon le magazine Screen : « Elle ne se contente pas de transmettre sa joie et sa tristesse, elle parvient également à exprimer le déchirement émotionnel de son personnage. »

La guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a jeté une ombre sur « Mama » et d’autres films israéliens présentés à Cannes.

Des centaines de personnalités du cinéma ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils condamnent Israël pour avoir commis un « génocide » à Gaza et où ils dénoncent l’industrie cinématographique pour sa « passivité ».

Sinaï a déclaré qu’il était important de faire la distinction entre le gouvernement et le peuple israélien.

« Le gouvernement fait des choses horribles », a-t-elle déclaré à l’AFP, ajoutant que beaucoup de gens s’y opposaient.

« Je souhaite que la guerre se termine au plus vite. Je porterai toujours ce poids sur mes épaules. »

Entre l’Ukraine et Gaza, « c’est vraiment un miracle que nous ayons réussi à réaliser ce film en cette période horrible », a ajouté Sinaï.

« Ce film parle du désir d’amour que les gens éprouvent pour les autres, et c’est la seule chose que je peux faire : répandre l’amour plutôt que la guerre. »

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