Casque bleu tué au Liban: le Hezbollah nie l’implication de ses membres
Un responsable du groupe terroriste a assuré que "l'acte d'accusation ne fait aucun lien avec le Hezbollah", et s'est dit surpris par les "déclarations de la source judiciaire"
Le groupe terroriste libanais Hezbollah a démenti vendredi les propos d’une source judiciaire faisant état de l’implication de membres de cette formation dans une attaque meurtrière en décembre contre les Casques bleus irlandais dans le sud du pays.
Une source judiciaire avait indiqué jeudi à l’AFP, en se basant sur un acte d’accusation, que cinq membres du Hezbollah étaient accusés dans cette attaque.
Un soldat irlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait été tué et trois autres blessés le 14 décembre lorsque leur véhicule avait été attaqué près du village d’Al-Aqbiya, dans le sud du Liban, où le Hezbollah est fortement implanté.
Une dizaine de jours plus tard, le Hezbollah avait remis aux autorités un homme soupçonné d’être le « principal » auteur de l’agression, selon une source de sécurité.
La source judiciaire avait indiqué jeudi que cinq personnes – l’homme remis par le Hezbollah et quatre autres personnes en fuite – avaient été accusées d' »homicide volontaire ».
Les images des caméras de surveillance près du lieu de l’attaque montrent « clairement la patrouille attaquée de toutes parts par des hommes armés », a indiqué la source.
Certains des assaillants ont été « entendus disant ‘Nous sommes du Hezbollah' », d’après l’acte d’accusation lu par la source.
Ce document judiciaire n’affirme pas cependant formellement que les hommes accusés appartiennent au Hezbollah.
Interrogé par l’AFP, un responsable du Hezbollah a assuré vendredi que « l’acte d’accusation ne fait aucun lien avec le Hezbollah », et s’est dit surpris par les « déclarations de la source judiciaire, alors que l’acte d’accusation est clair et explicite. »
Le responsable, qui a refusé d’être nommé, a ajouté que sa formation « n’était nullement impliquée dans le problème entre les habitants et la patrouille irlandaise » en décembre.
Au contraire, « le Hezbollah a joué un rôle majeur dans l’apaisement des tensions lors de l’incident. Il avait mené à l’époque les contacts nécessaires avec le commandement de l’armée libanaise et de la Finul », et avait « incité les habitants à coopérer avec l’armée et la justice militaire », a-t-il ajouté.
La Finul, composée de quelque 10 000 Casques bleus, est déployée depuis 1978 pour faire tampon entre le Liban et Israël, qui restent techniquement en état de guerre.
Des incidents ont opposé par le passé des patrouilles des Casques bleus à des partisans du Hezbollah.