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Certification : Le Grand rabbinat devra revoir l’éviction de l’un de ses concurrents

La Haute-cour a statué en faveur du groupe rabbinique Tzohar, qui dénonçait son éviction de la liste des groupes autorisés à certifier les produits importés comme étant casher

Des inspecteurs de casheroute dans un entrepôt de fruits et légumes, le 16 mars 2016; (Crédit : Yaakov Naumi/FLASH90)
Des inspecteurs de casheroute dans un entrepôt de fruits et légumes, le 16 mars 2016; (Crédit : Yaakov Naumi/FLASH90)

La Haute-cour de justice a ordonné au Grand rabbinat de réexaminer l’éviction de l’un de ses concurrents, le groupe rabbinique Tzohar, de la liste des organismes autorisés à certifier les produits importés comme étant casher.

Cette décision, dont la teneur a été révélée lors d’une audience organisée mercredi à Jérusalem, est la plus récente dans le cadre de poursuites judiciaires qui auront duré deux ans suite à la plainte de Tzohar, une organisation à but non-lucratif réunissant des rabbins orthodoxes désireux de défier le monopole du Grand rabbinat et les politiques strictes que ce dernier fait appliquer dans de nombreux domaines – et notamment dans celui de la certification casher.

« Le Grand rabbinat a accepté de réexaminer son positionnement sur la certification casher apportée par Tzohar sur les produits importés et il donnera sa réponse à la Cour à ce sujet dans les trente jours », a confié le rabbin David Stav, l’un des fondateurs de Tzohar, au Times of Israel.

« Ce faisant, la Cour a surtout donné un avertissement au Grand rabbinat, lui demandant de réexaminer sa mise à l’écart de Tzohar en tant qu’organisme de certification casher s’il ne veut pas que le tribunal intervienne et qu’il émette un jugement qui lui forcerait la main », a-t-il ajouté.

Ces dernières années, le Grand rabbinat a approuvé une dizaine d’organismes de certification de produits importés, a dit Stav. Le Grand rabbinat a choisi ces organismes – avec parmi eux plusieurs agences haredim à but non-lucratif – de manière à ce qu’elles puissent émettre des certificats de casheroute reconnus par le Grand Rabbinat, qui est l’organe d’État responsable de la régulation des services religieux pour les Juifs.

Mais le Grand Rabbinat avait tenu Tzohar à l’écart de cette liste des certificateurs reconnus de manière permanente, citant devant les juges les échecs présumés des rabbins de l’organisation. Le Grand Rabbinat avait, entre autres, évoqué l’exemple d’un vignoble qui avait obtenu une certification rétroactive pour un vin qui avait été produit avant la certification, sans que Tzohar n’exerce un travail de supervision.

Rabbi David Stav (photo credit: Flash90)

Tzohar avait rejeté ces accusations, disant qu’elles étaient mensongères et qu’elles entraient dans le cadre d’une guerre politique menée par le Grand rabbinat contre le mouvement qui a ouvertement défié ce dernier devant les juges et ailleurs depuis son établissement, en 1995.

En plus de la certification casher, Tzahor a établi des partenariats avec l’organisation à but non-lucratif ITIM pour remettre en question l’ancien monopole du Grand rabbinat sur les conversions au judaïsme et lors des mariages.

« Dans le contexte de cette lutte, les arguments avancés par le Grand rabbinat contre le travail de certification casher mené par Tzohar ne sont pas convaincants, ce que l’audience a confirmé », a noté Stav.

Le tribunal a par ailleurs ordonné au Grand rabbinat de payer les dépenses liées à l’audience.

Si Tzohar obtient l’autorisation de certifier des produits importés, les frais prélevés aux producteurs pour ce service permettront de baisser les frais versés par les entreprises locales à Tzohar pour leur certification casher, a expliqué Stav. Des frais qui peuvent atteindre jusqu’à 500 dollars par mois.

Tzohar avait commencé à émettre des certifications de supervision aux entreprises locales il y a plusieurs années, se présentant comme une alternative aux certificats de casheroute accordés par le Grand rabbinat. Ce qui avait également entraîné une querelle devant les tribunaux – avec un jugement rendu par la Haute cour, en 2017, qui avait autorisé les entreprises placées sous la supervision de Tzohar d’en faite la publicité tant que la dite publicité n’incluait pas le mot « casher », « Halakha », la loi juive orthodoxe, ainsi que « mehadrin » et « hashgahah, » les mots en hébreu signifiant « extra-strict » et « supervision casher ».

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