Ces hommes d’affaires qui offrent des récompenses pour sauver les otages du Hamas
10 millions de dollars pour récupérer les otages : "On se fiche des messages que l'ennemi nous envoie", répond un Gazaoui de 33 ans

Dix millions de dollars pour récupérer les otages : des entrepreneurs israéliens offrent des récompenses pour convaincre les geôliers du Hamas à Gaza de libérer les dizaines de personnes retenues dans le territoire palestinien après plus d’un an de guerre et de captivité.
L’ancien PDG de SodaStream, Daniel Birnbaum, a dit lundi à l’AFP avoir reçu une centaine d’appels après avoir annoncé sur le réseau social X qu’il verserait 100 000 dollars à « quiconque de Gaza livre un otage israélien vivant ». Cette offre est valable jusqu’à mercredi minuit.
Parmi ces appels, « 10 à 20 pourraient être légitimes » et ils ont été transférés aux autorités israéliennes pour vérification, a-t-il expliqué, soulignant que ses interlocuteurs « se souciaient plus de sortir [de Gaza] que de l’argent ».
« C’est impossible qu’avec tant d’otages les gens de Gaza gardent pour eux des informations » sur leur lieu de détention, a-t-il dit, assurant s’adresser « aux Gazaouis, pas au Hamas. Il y a sûrement des civils qui se disent ‘ça suffit’ et qui veulent avoir une vie normale ».

« Je ne m’attends pas à faire revenir tout le monde (mais) je serais heureux si on récupère ne serait-ce qu’un otage », a-t-il affirmé.
Birnbaum assure ne pas avoir « demandé la permission » au gouvernement israélien. « La récompense financière doit venir du secteur privé, on verra si ça marche. De toute façon, tout ce qu’on a tenté jusqu’ici n’a pas marché », dit-il.
Tracts
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

David Hager, un promoteur immobilier israélo-américain, a également annoncé une récompense dimanche, assurant sur la chaîne N12 qu’il avait déjà réuni 400 000 dollars grâce à des amis.
« Chacun a mis 100 000 dollars », a dit cet homme qui a fait fortune aux Etats-Unis, appelant d’autres hommes d’affaires à mettre au pot pour atteindre la somme de 10 millions de dollars.
« Il y a ici des gens de la tech qui gagnent gros et pour eux ce n’est rien », a-t-il expliqué, espérant « ramener une centaine d’otages à la maison » même si « on sait qu’un grand nombre d’entre eux sont morts ».
Après l’élimination du chef du Hamas Yahya Sinwar, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis jeudi aux Palestiniens qui déposeraient les armes et libèreraient les otages qu’ils auraient la vie sauve.
Des tracts qui auraient été largués dans les jours suivants par l’armée israélienne au-dessus de Gaza assurent également que « quiconque dépose les armes et rend les otages pourra quitter [Gaza] et vivre en paix ».
Ces appels ont toutefois peu de chances d’aboutir, selon Michael Milshtein, expert du Centre Moshe Dayan à l’Université de Tel Aviv. « Il pourrait y avoir un, deux ou trois cas, mais on ne va pas voir les routes remplies de gens se disant prêts à accepter cette offre », dit-il à l’AFP, soulignant « qu’elle existe depuis le premier jour de la guerre ».
Muhammad Al-Najjar, qui a fui le nord de la bande de Gaza pour Khan Younès, dans le sud, a assuré à l’AFP que l’offre israélienne était vouée à l’échec. « On se fiche des messages que l’ennemi nous envoie », dit cet homme de 33 ans, estimant qu’Israël « ne tiendra pas ses promesses ».
« Le Hamas ne libérera pas les otages sans quelque chose en retour », dit-il.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’un accord de trêve d’une semaine fin novembre, en échange de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël. Mais depuis, toutes les tentatives de parvenir à un nouvel accord de « trêve contre libération d’otages » ont échoué.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.