Chelsea Clinton, une cause de l’attentat de Christchurch, selon des étudiantes
Des militantes israélienne et palestinienne ont asséné à la fille de l'ex-président américain que le terrorisme "est nourri par des personnes comme vous"
JTA — Une militante palestinienne et une autre Américano-isralienne ont pris à partie Chelsea Clinton lors d’une veillée d’hommage aux 50 musulmans tués au cours d’une fusillade dans une mosquée de Nouvelle-Zélande, et l’ont accusée d’être responsable de ce massacre à cause de sa critique d’un tweet antisémite de la représentante Ilhan Omar.
La veillée avait été organisée à l’université de New York vendredi soir.
« Vous avez ici le résultat direct d’un massacre nourri par des personnes comme vous et par les paroles que vous énoncez au monde », a déclaré Leen Dweik, musulmane, à Chelsea Clinton durant la veillée. Cet échange a été filmé par Rose Asaf, étudiante juive. Les étudiantes se sont connues au groupe Students for Justice in Palestine, selon le Washington Post.
« Je suis désolée que vous ressentiez cela, cela n’a jamais été mon intention, je pense que les mots comptent », lui a répondu la fille des Clinton.
https://youtu.be/PaMnmgZ9zSA
Après qu’Omar a tweeté : « Tout tourne autour des Benjamins, baby », renforçant le cliché antisémite accusant les Juifs d’être riches et de s’en servir pour diriger le monde, Chelsea Clinton avait déclaré que « nous nous attendons à ce que les élus, quel que soit leur parti, et tous les personnages publics, ne se mêlent pas à l’antisémitisme ».
« Benjamin » est un mot d’argot désignant les billets de cent dollars à l’effigie du père fondateur des Etats-Unis, Benjamin Franklin.

Chelsea Clinton avait ensuite remercié Omar pour ses excuses et souligné qu’elle était impatiente de rencontrer l’élue afin qu’elles puissent échanger sur l’antisémitisme et l’islamophobie.
Clinton n’est pas juive mais son mari, Mark Mezvinsky, l’est. Elle dénonce régulièrement l’antisémitisme et autres formes de haine.
Samedi, les étudiantes ont rédigé un papier sur Buzzfeed au sujet de cet échange.
« Nous avons dû y regarder à deux fois quand nous avons remarqué [la présence] de Chelsea Clinton à la veillée. Quelques semaines avant la tragédie, nous avons été témoins d’une vendetta anti-musulmane contre la représentante Ilhan Omar, qui a énoncé des vérités sur le lobby israélien dans ce pays », ont-elles écrit, ajoutant qu’il était « déplacé » de la part de Clinton de se présenter à la veillée étant donné qu’elle ne s’est pas excusée auprès d’Omar « pour la diffamation publique dont elle a fait l’objet ».
« Chelsea a porté atteinte à notre lutte contre la suprématie blanche quand elle a défendu ceux qui se servent de l’antisémitisme, sans prendre en compte la représentante Omar et la haine dont elle a fait l’objet », ont-elles ajouté.

Dans un message dirigé contre la fille de Bill et d’Hillary Clinton, elles ont noté : « nous voulons que vous sachiez qu’il est dangereux de qualifier les critiques valides d’Israël et de son lobby d’antisémitisme. Nous savons qu’il s’agit d’une tactique pour nous réduire au silence et nous priver de notre liberté d’expression ».
Chelsea Clinton avait tweeté vendredi qu’elle était « brisée et horrifiée » par l’attaque et avait appelé à « une réponse internationale à cette menace internationale qu’est le nationalisme blanc ».
De nombreuses personnalités publiques ont pris sa défense, notamment le maire de New York, Bill de Blasio et Donald Trump Jr., qui a tweeté que « cela rend malade de voir les gens blâmer Chelsea Clinton pour l’attentat de Nouvelle-Zélande parce qu’elle s’est élevée contre l’antisémitisme. Nous devrions tous condamner l’antisémitisme et toutes formes de haine. Chelsea devrait être félicitée pour ses propos. Ceux qui ne le comprennent pas font partie de ce problème ».
Dweik a déclaré au Washington Post que cette confrontation n’était pas prévue et qu’elle avait été attendue que la veillée soit terminée pour parler à Clinton.
Cette dernière avait été invitée à la veillée par le Of Many Institute, une organisation multi-confessionnelle à NYU qu’elle a contribué à fonder, a déclaré la porte-parole de Chelsea Clinton, Sara Horowitz, au Washington Post.
Cet échange a également fait l’objet de centaines de tweets et de menaces sur Twitter. Asaf, qui a publié la discussion sur Twitter, a supprimé son compte samedi après-midi après avoir reçu des menaces à son encontre et celle de Dweik, selon le quotidien.