Clémentine Autain : la présidente du groupe d’amitié France-Israël explique sa présence
Début novembre la députée LFI se fait refouler d'Israël alors qu'elle souhaite rendre visite au terroriste Marwan Barghouthi. Et quelques jours plus tard, elle s'inscrit au groupe d'amitié France-Israël de l'Assemblée nationale

Elise Fajgeles, la présidente du groupe d’amitié France-Israël s’est sentie dans l’obligation de publier un communiqué pour justifier la présence de Clémentine Autain à la vice-présidence dudit groupe, suite à « des interrogations » sur « les réseaux sociaux ».
Une présence qui ne cesse d’étonner. En effet : mi-novembre la députée de La France Insoumise (LFI) Clémentine Autain tentait de se rendre en Israël, accompagnée de trois autres de son groupe politique, et d’autres élus français pour visiter en prison le terroriste palestinien Marwan Barghouthi.
Barghouthi est l’ancien chef de l’aile armée Tanzim du Fatah et a été condamné en Israël pour avoir fondé la brigade des martyrs d’Al-Aqsa, un autre groupe terroriste du Fatah.
Il purge actuellement cinq peines de prison à vie dans un centre d’incarcération israélien pour avoir ourdi des attentats terroristes au cours de la Seconde intifada au début des années 2000.
Barghouthi est resté très actif au niveau politique derrière les barreaux, et est souvent désigné comme l’un des quelques successeurs probables du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Au mois d’avril, Barghouthi avait lancé une grève de la faim pour obtenir de meilleures conditions pour les prisonniers mais également, selon les experts, pour faire la démonstration de son pouvoir et de son autorité politiques.
« Nous n’autoriserons pas l’accès au territoire à ceux qui appellent activement à s’en prendre à Israël, en particulier quand ils demandent à rencontrer et à conforter un fieffé meurtrier comme Barghouthi, incitant ainsi à soutenir le terrorisme », avait alors indiqué le ministre israélien de la Sécurité publique Gilad Erdan dans un communiqué de ses services et du ministère de l’Intérieur, cité par le JDD.
On se souvient également qu’en 2010, Clémentine Autain co-signait un texte dans Le Monde intitulé « Boycotter Israël, c’est lutter pour une paix juste« , aux côtés, entre autres, d’Olivier Besancenot, en soutien à l’action du mouvement BDS qui boycotte l’état juif.
En tant que présidente du groupe d'amitié France-Israël @AssembleeNat, voici ma réponse aux interrogations sur la présence de Clémentine Autain dans le bureau de notre groupe.@julienbahloul pic.twitter.com/jkoBxVTxMb
— Elise Fajgeles (@EliseFajgeles) December 4, 2017
Tenant ces positions de manière officielle comment Clémentine Autain est-elle parvenue à la vice-présidence du groupe France-Israël ? D’autant qu’un groupe d’études à vocation internationale France-Palestine existe.
Premièrement, explique Elsa Fajgeles « que tous les députés disposent du droit de s’inscrire dans tous les groupes d’amitié qu’ils souhaitent ». Chaque groupe, selon son importance dispose du droit de nommer des membres du bureau et un ou plusieurs vice-président. Clémentine Autain a donc été nommée vice-présidente de LFI par son groupe qui avait le droit d’en designer deux.
Fajgeles note que pour le moment Clémentine Autain n’a été présente à aucun des événements organisés par le groupe d’amitié France-Israël, créé le 31 octobre dernier.
« Je comprends, ajoute-elle, que certains voient de la duplicité dans la présence de Clémentine Autain au sein de notre groupe d’amitié, compte tenu de ses positions sur Israël ».
La présidente a ainsi fixé une ligne qui servira de boussole pour les actions du groupe : « toutes les opinons peuvent s’exprimer mais il ne peut y avoir au sein du groupe, aucune position quei remette en cause la légitimité et la sécurité de l’Etat d’Israël ».