Israël en guerre - Jour 346

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Columbia ajourne la date limite pour lever le camp anti-Israël ; 550 arrestations aux USA

Invoquant des "progrès" dans les discussions avec les étudiants, la présidente de Columbia Minouche Shafik, annonce son revirement ; le drapeau du Hezbollah repéré à Princeton

Des manifestants pro-palestiniens se rassemblent dans un campement sur le campus de l'Université Columbia, à New York, le 25 avril 2024. (Crédit : Leonardo Munoz/AFP)
Des manifestants pro-palestiniens se rassemblent dans un campement sur le campus de l'Université Columbia, à New York, le 25 avril 2024. (Crédit : Leonardo Munoz/AFP)

Jeudi en fin de journée, l’université de Columbia a annulé la date butoir qui avait été fixée le soir même pour que les manifestants anti-Israël quittent leur campement, tandis que d’autres universités américaines cherchent à empêcher ce type d’occupation.

La police a procédé à des arrestations de masse dans les universités à travers le pays, utilisant parfois des irritants chimiques et des tasers pour disperser les manifestations contre la guerre d’Israël avec le groupe terroriste palestinien du Hamas. Selon Reuters, il y aurait eu 550 arrestations dans tout le pays.

Le bureau de la présidente de l’université de Columbia à New York, Minouche Shafik, a publié un communiqué à 23h07 (03h07 GMT vendredi), revenant sur la date butoir fixée à minuit pour le démantèlement d’un vaste campement de tentes où se trouvaient environ 200 étudiants.

« Les pourparlers ont progressé et se poursuivent comme prévu », indiquait le communiqué. « Nous avons nos revendications, ils ont les leurs ».

Le communiqué démentait que la police de la ville de New York avait été appelée sur le campus. « Cette rumeur est fausse. »

Une étudiante, qui s’est identifiée sous le nom de Mimi, a indiqué à l’AFP qu’elle campait là depuis sept jours.

Une personne assise parmi les tentes d’un campement installé par des manifestants anti-Israël sur le campus de l’université Columbia à New York, le 25 avril 2024. (Crédit : Leonardo Munoz / AFP)

« Ils nous traitent de terroristes, et nous accusent de violence. Mais… ce sont eux qui ont appelé la police alors que les étudiants étaient assis en cercle », a-t-elle affirmé. « C’est la police qui a des fusils, c’est la police qui a des tasers, nous n’avons que nos voix ».

La législatrice démocrate et représentante du Squad Ilhan Omar a été vue rendant visite à sa fille lors de la manifestation à Columbia.

Une vidéo téléchargée sur son compte Instagram la montrait saluant des amis d’Isra Hirsi, dont un militant juif pro-palestinien portant une kippa.

Hirsi faisait partie des nombreux étudiants qui ont été suspendus après l’arrestation par la police de plus de 100 manifestants anti-Israël la semaine dernière à Columbia.

Les étudiants qui protestent assurent vouloir exprimer leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza, où le bilan de la guerre entre Israël et le Hamas s’élève à 34 305 morts, selon le ministère de la Santé dirigé par le groupe terroriste – un chiffre qui ne peut être vérifié de manière indépendante et qui inclut les 13 000 terroristes armés du Hamas qu’Israël dit avoir tués au combat.

Israël a également indiqué avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre, jour de l’assaut mené par le Hamas qui a déclenché la guerre actuelle et durant lequel le groupe terroriste a assassiné près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, dans des communautés du sud du pays. Ils ont également pris 253 otages à Gaza.

261 soldats de Tsahal ont été tués lors de l’offensive de Gaza.

Plus de 200 personnes protestant contre la guerre ont été arrêtées mercredi et au début de la journée de jeudi dans les universités de Los Angeles, Boston et Austin (Texas), où quelque 2 000 personnes se sont à nouveau rassemblées jeudi.

Sur le campus de l’université de Princeton, dans le New Jersey, des policiers ont investi un campement nouvellement installé, comme l’ont montré des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Certaines images montraient des manifestants brandissant des drapeaux du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, qui depuis le 8 octobre mène des attaques contre Israël en soutien au Hamas dans la bande de Gaza.

Dans l’État de Géorgie, au sud du pays, des policiers anti-émeutes ont utilisé des irritants chimiques et des tasers pour disperser des manifestations à l’université Emory d’Atlanta.

Les registres de la prison montrent que 22 personnes arrêtées par la police d’Emory ont été accusées de trouble à l’ordre public. L’université Emory a déclaré avoir été informée de l’arrestation de 28 personnes, dont 20 membres de la communauté universitaire, certaines ayant été relâchées dans la nuit.

Des photographies montraient des policiers brandissant des tasers aux prises avec des manifestants sur des pelouses soigneusement entretenues.

Le département de la police d’Atlanta a indiqué que les agents qui ont répondu à l’appel à l’aide de l’établissement ont été « confrontés à des violences » et ont utilisé des « irritants chimiques » lors de leur intervention.

Les premières actions de protestation ont eu lieu à l’université de Columbia, qui est restée l’épicentre du mouvement de protestation des étudiants.

La liberté d’expression ?

Les manifestations posent un défi de taille aux administrateurs des universités, qui tentent de trouver un équilibre entre leur attachement au principe de la liberté d’expression et les plaintes selon lesquelles les rassemblements ont franchi certaines limites.

Les partisans anti-Israël et ceux qui s’inquiètent de la sécurité sur les campus ont pointé du doigt les incidents antisémites et allégué que les campus encouragent l’intimidation et l’incitation à la haine.

« Je n’ai jamais eu autant peur d’être juif en Amérique », a affirmé Skyler Sieradsky, 21 ans, étudiant en philosophie et en sciences politiques à l’université George Washington. « Il y a des étudiants et des enseignants qui soutiennent des messages de haine et des messages qui appellent à la violence ».

Les manifestants, parmi lesquels figurent un certain nombre d’étudiants juifs, ont nié toute accusation d’antisémitisme et ont critiqué les responsables qui assimilaient antisémitisme et opposition à Israël.

« Les gens, de toutes origines, sont ici pour soutenir le peuple palestinien… (mus par) leur sens général de la justice », a déclaré à l’AFP un étudiant de 33 ans, diplômé de l’université du Texas à Austin, qui s’est dit juif et a donné son nom, Josh.

Malgré les promesses des militants, des vidéos et des témoignages ont fait état d’incidents antisémites évidents liés aux manifestations.

Des images téléchargées vendredi montraient un manifestant portant un drapeau palestinien criant « Retournez en Biélorussie, retournez en Pologne, foutez le camp d’ici » à des étudiants juifs portant des drapeaux israéliens à Columbia.

D’une côte à l’autre

À l’université de Californie du Sud (USC), à Los Angeles, 93 personnes ont été arrêtées pour violation de domicile mercredi, selon les autorités, et l’université a annulé les événements de la cérémonie de remise des diplômes du 10 mai.

La cérémonie, qui attire habituellement 65 000 personnes, a fait la une des journaux ce mois-ci lorsque les administrateurs ont annulé un discours prévu par une étudiante suite à des plaintes émanant de groupes juifs qui dénonçaient ses liens avec des groupes antisémites. L’étudiante a nié ces accusations.

Des militants anti-Israël et des étudiants de l’Emerson College bloquent une allée où ils ont installé un campement alors que la police intervient pour le dégager, à Boston, Massachusetts, le 25 avril 2024. (Crédit : Joseph Prezioso / AFP)

A l’Emerson College de Boston, les médias locaux ont rapporté que les cours avaient été annulés jeudi après les affrontements entre la police et les manifestants pendant la nuit, durant lesquels un campement anti-Israel a été démantelé et 108 personnes arrêtées.

À Washington, des étudiants de Georgetown et de l’université George Washington (GW) ont établi jeudi un campement dit de solidarité sur le campus de la GW.

Des manifestations et des campements ont également vu le jour à l’université de New York et à Yale, où des dizaines d’étudiants ont été arrêtés en début de semaine, ainsi qu’à Harvard, à l’université Brown, au MIT, à l’université du Michigan et ailleurs encore.

L’université polytechnique de l’État de Californie, à Humboldt, a annoncé que son campus pourrait rester fermé jusqu’à la semaine prochaine en raison de l’occupation de bâtiments par des manifestants.

Dimanche, le président américain Joe Biden a dénoncé « l’antisémitisme flagrant » qui n’a « pas sa place sur les campus universitaires ». Mais la Maison Blanche a également déclaré que le président soutenait le principe de liberté d’expression au sein des universités américaines.

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