Columbia : Un prof israélien exclu après s’être opposé aux manifestations du 7 octobre
Selon Shaï Davidaï, l'interdiction fait suite à des vidéos le montrant en train de confronter des responsables au sujet d'activités anti-Israël à l'occasion de l'anniversaire du pogrom ; Columbia : il a harcelé et intimidé le personnel
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

New York Jewish Week via JTA – Shaï Davidaï, un professeur adjoint israélien à l’école de commerce de l’Université de Columbia et militant pro-Israël revendiqué, a déclaré qu’il avait été à nouveau interdit d’accès au campus de l’école.
Dans une vidéo publiée sur Instagram mardi, Davidaï a expliqué que son avocat avait été informé que le professeur avait été interdit de campus après avoir publié des vidéos de lui-même confrontant les responsables de l’université au sujet des manifestations anti-Israël le 7 octobre, le premier anniversaire du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
« L’université a décidé de ne plus m’autoriser à être sur le campus, à faire mon travail. Pourquoi ? À cause du 7 octobre. Parce que je n’ai pas eu peur de m’opposer à la foule haineuse », a-t-il déclaré.
Un porte-parole de Columbia a indiqué que l’accès de Davidaï au campus avait été temporairement limité et que la portée de l’interdiction n’était pas claire : Davidaï enseigne à l’école de commerce, qui n’est pas située sur le campus principal de Columbia, où la confrontation du 7 octobre a eu lieu.
Davidaï ne donne pas de cours ce semestre et la restriction d’accès n’affecte pas sa rémunération ni son statut professionnel. L’établissement a également établi un lien entre la décision et les affrontements de Davidaï sur le campus.
« Columbia a toujours respecté le droit du professeur adjoint Davidaï à la liberté d’expression et à l’expression de ses opinions. Sa liberté d’expression n’a pas été limitée et ne l’est pas aujourd’hui », a affirmé le porte-parole.

« Columbia ne tolère cependant pas les menaces d’intimidation, le harcèlement ou tout autre comportement menaçant de la part de ses employés. Étant donné que le professeur adjoint Davidaï a harcelé et intimidé à maintes reprises des employés de l’université, en violation de la politique de l’université, nous avons temporairement limité son accès au campus pendant qu’il suit une formation appropriée sur nos politiques régissant le comportement de nos employés », selon le communiqué.
Davidaï, qui n’a pas répondu à une demande de commentaire, est apparu comme un partisan des étudiants juifs sur le campus peu après l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Le 7 octobre de cette année, Davidaï a posté des vidéos de lui confrontant Cas Holloway, directeur des opérations de Columbia, l’exhortant à prendre des mesures contre les manifestants anti-Israël.
« Comment avez-vous permis que cela se produise le 7 octobre ? », a demandé Davidaï à Holloway. « Vous devez faire votre travail et je ne vous laisserai pas vous reposer s’ils ne nous laissent pas nous reposer. Des étudiants israéliens pleurent et vous n’êtes pas là. »
Dans une autre vidéo, Davidaï a déclaré à Holloway : « Vous êtes indifférent et vous savez quoi ? La haine arrive quand des gens comme vous sont indifférents. »
Il a également accusé Holloway d’être responsable des manifestations. « C’est à cause de vous, ce n’est pas malgré vous », a déclaré Davidaï, en faisant référence aux étudiants qui scandaient « intifada », qu’il a décrit comme « un appel contre les Juifs et les Israéliens, des attentats-suicides ».
Dans les vidéos, Holloway s’abstient en grande partie de répondre, se contentant de dire « Je comprends » et « Merci, Shaï ».
Dans d’autres vidéos que Davidaï a publiées sur le réseau social X, il s’est confronté à un responsable de la sécurité publique de Columbia alors qu’un étudiant juif disait ne pas se sentir en sécurité sur le campus. Dans l’une de ses vidéos, Davidaï chante l’hymne national israélien tandis qu’une grande manifestation anti-Israël se tient autour de lui. Les manifestants ne semblent pas s’engager avec lui, bien que dans une autre vidéo, Davidaï se filme, se montrant manifestement gêné par la manifestation.
La politique de Columbia à l’égard de ses employés stipule que « le respect d’autrui est le principe central qui régit les interactions entre les personnes à l’Université de Columbia » et que le personnel doit « agir avec civilité ».
— Shai Davidai (@ShaiDavidai) October 7, 2024
La politique précise que « les gens ont le droit d’être en désaccord, même fortement en désaccord ; cependant, il y a aussi une responsabilité d’être civilisé et de maintenir le respect même en cas de désaccord ».
Le 7 octobre, deux manifestations ont eu lieu à Columbia pour marquer cet anniversaire. Un manifestant anti-Israël a été vu tenant une pancarte sur laquelle était écrit « Vive le déluge d’Al-Aqsa », le nom donné au pogrom du 7 octobre par le Hamas et ses complices, avec plusieurs des symboles du groupe terroriste. Les militants ont également distribué de faux journaux sur lesquels on pouvait lire « victoire de la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes anti-Israël] » à côté d’une image de Palestiniens pénétrant en Israël.
Les étudiants pro-Israël ont organisé un service commémoratif et ont mis en place une installation commémorant les otages enlevés et toujours détenus par le Hamas avec des briques de lait géantes portant les visages et les noms des captifs. À l’extérieur des portes du campus, des militants pro-Israël qui, pour la plupart, n’étaient pas des étudiants, ont organisé leur propre manifestation.
Davidaï s’était déjà vu interdire l’accès à une partie du campus de Columbia en avril, au milieu du campement anti-Israël de l’établissement, après avoir déclaré qu’il comptait entrer sur le campus principal de l’université pour tenir un « sit in pacifique » au milieu des tentes. Il a rejeté un autre lieu proposé par l’administration, estimant qu’il s’agissait de la « poursuite de six mois de gaslighting [technique d’abus et de manipulation] et d’avilissement de la communauté juive ».

Davidaï a prononcé un discours devenu viral sur l’antisémitisme sur le campus peu après le pogrom du 7 octobre et s’est souvent heurté aux administrateurs de Columbia, exigeant qu’ils prennent des mesures contre les étudiants militants et les professeurs qui, selon lui, ont créé une atmosphère hostile et menaçante pour les étudiants juifs et israéliens. En avril, faisant référence à Holloway, il avait écrit sur X « F- YOU CAS ».
Les restrictions imposées à Davidaï sont intervenues alors que les tensions autour d’Israël à Columbia sont de retour. La semaine dernière, la coalition anti-Israël la plus importante du campus est revenue sur les excuses qu’elle avait présentées à un étudiant qui avait déclaré que « les sionistes ne méritent pas de vivre ». La déclaration de Columbia University Apartheid Divest, une alliance de plus de 100 groupes d’étudiants, affirmait également que « la violence est la seule voie à suivre ».
L’année dernière, Columbia a été secouée par des manifestations anti-Israël, dont le point culminant a été le campement d’étudiants à la fin du semestre de printemps, donnant lieu à un mouvement de campements similaires dans des écoles à travers les États-Unis.
L’université a appelé la police sur le campus après que les manifestants ont occupé de force un bâtiment administratif, ce qui a donné lieu à des dizaines d’arrestations, dont la plupart ont été classées sans suite, et a suscité une vaste controverse. En avril, des étudiants ont organisé une manifestation non autorisée intitulée « Résistance 101 », au cours de laquelle sont intervenus des représentants de Samidoun, un groupe d’activistes anti-Israël basé au Canada, qu’Ottawa et Washington ont sanctionné cette semaine en raison de ses liens avec un groupe terroriste palestinien.
L’agitation s’est poursuivie depuis lors. La présidente de Columbia a démissionné en août, après que trois doyens eurent démissionné sous les critiques pour avoir envoyé des SMS largement condamnés comme antisémites au cours d’une table ronde sur la lutte contre l’antisémitisme.
Le groupe de travail sur l’antisémitisme de l’université a signalé en août que les étudiants juifs étaient victimes d’une discrimination « écrasante » qui « affectait l’ensemble de la communauté universitaire ». Une commission du Congrès enquête sur l’antisémitisme à l’université.
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