Israël en guerre - Jour 532

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Commémorer le Vel d’Hiv, l’occasion pour Netanyahu et Macron de s’apprivoiser ?

La politique du président français à propos de questions majeures, telles que la paix entre Israéliens et Palestiniens, le programme nucléaire iranien ou la guerre en Syrie, reste encore floue

Le président français Emmanuel Macron (au milieu) avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et son épouse Sara (à gauche) au Parlement européen à Strasbourg, en France, le 1er juillet 2017 (Crédit : AFP Photo / Patrick Hertzog)
Le président français Emmanuel Macron (au milieu) avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et son épouse Sara (à gauche) au Parlement européen à Strasbourg, en France, le 1er juillet 2017 (Crédit : AFP Photo / Patrick Hertzog)

Invité dimanche à Paris pour commémorer la rafle du Vel d’hiv, arrestation massive de juifs par la police française en 1942, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontrera Emmanuel Macron et testera ses positions sur le conflit israélo-palestinien ou sur l’Iran.

M. Netanyahu quitte Jérusalem en proie à un fort regain de tension, après une attaque terroriste vendredi dans la Vieille ville qui a entraîné la mort de deux policiers et la fermeture du mont du Temple.

Le dirigeant israélien, déjà sous le coup de deux enquêtes, laisse également derrière lui des ennuis qui s’amoncellent, notamment une affaire de corruption présumée liée à l’achat de sous-marins allemands qui impliquerait ses proches.

Sa venue en France pour commémorer le 75e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, une des taches les plus sombres de l’histoire contemporaine française, fait grincer quelques dents, certains dénonçant « un mélange des genres » ou « une instrumentalisation » des juifs français.

L’association UJFP (Union juive française pour la paix) se dit ainsi « choquée » qu’un dirigeant israélien soit convié à la commémoration d’un « crime contre l’humanité franco-français ». Le Parti communiste a également protesté, estimant entre autres que M. Netanyahu n’était pas porteur d’un « message de paix ».

Serge Klarsfeld (Capture d'écran YouTube)
Serge Klarsfeld (Capture d’écran YouTube)

D’autres comme l’historien de 81 ans, Serge Klarsfeld, affirment que le Premier ministre de l’état juif a toute sa place lors de cette commémoration.

Les 16 et 17 juillet 1942, la police française a raflé plus de 13 000 juifs à Paris, y compris des milliers d’enfants que les nazis n’avaient pas réclamés. Entassés pendant 4 jours dans des conditions inhumaines au Vélodrome d’Hiver, un stade de cyclisme situé dans le 15e arrondissement de la capitale, ils furent déportés à Auschwitz. Moins d’une centaine de personnes en revinrent.

A l’issue de la cérémonie dimanche matin, Netanyahu, qui n’est pas venu en France depuis la grande marche contre le terrorisme après les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper Casher en janvier 2015, aura un entretien bilatéral avec M. Macron.

L’occasion pour le dirigeant israélien de tester son interlocuteur sur les intentions de la France concernant le rôle qu’elle entend jouer sur le dossier israélo-palestinien, ou sur son attitude vis-à-vis de l’Iran, bête noire d’Israël.

Dans une « note » à destination de la presse, l’Elysée a indiqué samedi que cette visite devait permettre de « rappeler l’importance de la laïcité et la lutte inconditionnelle contre toute forme d’antisémitisme ».

L’Elysée a indiqué que l’entretien permettrait de « signifier notre absence de complaisance envers l’Iran, en particulier concernant la position iranienne sur Israël ».

La maire de Paris Anne Hidalgo, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président de l'Union européenne Donald Tusk, le président palestinien Mahmoud Abbas, la reine de Jordanie Rania, le roi de Jordanie Abdullah II, la présidente suisse Simonetta Sommaruga, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et le président ukrainien Petro Porochenko (Crédit ERIC FEFERBERG/AFP)
La maire de Paris Anne Hidalgo, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président de l’Union européenne Donald Tusk, le président palestinien Mahmoud Abbas, la reine de Jordanie Rania, le roi de Jordanie Abdullah II, la présidente suisse Simonetta Sommaruga, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et le président ukrainien Petro Porochenko (Crédit ERIC FEFERBERG/AFP)

‘Redoutable animal politique’

« Sur le conflit israélo-palestinien, la ligne est encore assez floue », estime Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne.

M. Macron, qui a reçu récemment à l’Elysée le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a bien réitéré le soutien de la France à la solution à deux Etats et sa condamnation de la « colonisation israélienne », deux axes traditionnels de la diplomatie française sur ce sujet, – sans évoquer le terrorisme – et en qualifiant le chef de l’AP comme un homme ayant un « engagement constant en faveur de la non-violence ».

Il n’a pas dit s’il entendait relancer l’initiative française de son prédécesseur François Hollande, qui prônait une approche internationale du conflit et avait organisé en janvier 2017 une conférence internationale sur le Proche-orient, provoquant l’ire d’Israël.

Texte complet de la déclaration conjointe de l’entrevue entre Abbas et Macron

« Netanyahu est un redoutable animal politique et veut s’assurer que la France n’interviendra pas davantage », analyse M. Chagnollaud, qui rappelle également que les prédécesseurs de M. Macron, Nicolas Sarkozy puis François Hollande, « ont espéré avoir de bons rapports avec M. Netanyahu et ont déchanté assez vite ».

Jeudi, l’historien israélien Zeev Sternhell a publié dans le quotidien Le Monde une tribune intitulée : « M. Macron, soyez ferme face à M. Netanyahu », dans laquelle il exhortait Paris à « prendre ses responsabilités ».

Les négociations entre Israéliens et Palestiniens n’ont jamais repris depuis l’échec d’une médiation américaine au printemps 2014, et, si le conflit reste de basse intensité, l’explosion menace en permanence.

Abbas : le paiement des terroristes condamnés constitue une « responsabilité sociale »

Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas à l'Élysée le 5 juillet 2017 (Crédit : AFP / Martin BUREAU)
Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas à l’Élysée le 5 juillet 2017 (Crédit : AFP / Martin BUREAU)

« Il faut que la France et l’Europe se saisissent de la question. Il y a peut-être une opportunité étant donné l’état dans lequel se trouve la Maison Blanche en ce moment et les ‘plans’ de Donald Trump qui restent bien vagues et mystérieux », déclare à l’AFP l’ancien ambassadeur de France en Israël, Elie Barnavi.

Le président américain, qui a un moment laissé planer le doute sur l’engagement des Etats-Unis pour une solution à deux Etats, a assuré lors d’une visite en mai en Israël et dans les territoires que la paix était possible, sans en dire plus.

L’Iran devrait également être abordé au cours de l’entretien, tout comme la Syrie, qui inquiète de plus en plus Israël compte tenu de l’implication iranienne dans le conflit.

« Nous sommes concernés par ce qui se passe en Syrie. Et Macron a eu des contacts avec la Russie, a rencontré Poutine, Trump, a des liens étroits avec Merkel », souligne de son côté Tsilla Hershco, chercheuse à l’université Bar Ilan.

Poignée de main entre le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron, à Bruxelles, le 25 mai 2017. (Crédit : capture d'écran YouTube/AFP TV)
Poignée de main entre le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron, à Bruxelles, le 25 mai 2017. (Crédit : capture d’écran YouTube/AFP TV)

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