Israël en guerre - Jour 430

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Commentaire sur le Hamas : LFI esseulée, la NUPES fragilisée

La fracture de l'alliance devrait être visible lors du rassemblement organisé en solidarité avec Israël. PS, PCF et EELV ont indiqué qu'ils y seraient représentés, contrairement à LFI

Jean-Luc Mélenchon, invité de l'émission "Bourdin Direct" diffusée sur BFMTV et la radio RMC, en juillet 2020. (Crédit : capture d’écran BFMTV)
Jean-Luc Mélenchon, invité de l'émission "Bourdin Direct" diffusée sur BFMTV et la radio RMC, en juillet 2020. (Crédit : capture d’écran BFMTV)

La NUPES survivra-t-elle aux dissensions internes exacerbées par la flambée de violences au Proche-Orient? En mettant sur le même plan le Hamas et le gouvernement israélien, La France insoumise s’est plus que jamais aliénée ses partenaires de gauche, en premier lieu les socialistes « dégoûtés » ou qui demandent des comptes.

Le patron du PS Olivier Faure, qui a toujours défendu l’union des partis de gauche, a estimé lundi que les déclarations de LFI « laisseront des traces », exigeant des « explications ».

La veille, le député Jérôme Guedj (PS), autre grand avocat jusqu’ici de la NUPES, s’est dit « dégoûté » par les prises de position des Insoumis. Pire, il a jeté un pavé dans la mare, posant la question du maintien de son parti au sein de cette coalition.

L’aile anti-NUPES du parti, minoritaire mais influente, donne aussi naturellement de la voix.

« Il est temps de mettre un terme à la mésalliance avec Jean-Luc Mélenchon qui n’a rien d’une union », a déclaré Anne Hidalgo, farouche opposante à LFI.

Sur son blog, Mélenchon s’est indigné contre ce qu’il a décrit comme une « lapidation médiatique désormais permanente » à l’encontre de son mouvement. « Il s’agit clairement d’une incitation au passage à l’acte violent contre l’un d’entre nous », a-t-il estimé.

Depuis son communiqué initial, qui avait établi un parallèle entre le Hamas et la politique israélienne, la position du mouvement de gauche radicale s’est légèrement infléchie.

Dans un contexte extrêmement tendu, où chaque mot est pesé, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard n’a toujours pas employé le terme de « terroriste » à l’égard du mouvement islamiste palestinien, préférant évoquer plutôt des « crimes de guerre » commis par les deux parties.

« C’est bien qu’il mette ces mots-là », note Cyrielle Chatelain, cheffe du groupe EELV à l’Assemblée, qui parle, elle, d' »actes terroristes inqualifiables et injustifiables ».

Comme beaucoup d’élus, elle refuse de se « regarder le nombril » et de s’avancer sur l’avenir de la NUPES, sujet trop dérisoire par rapport à la gravité de la situation au Proche-Orient.

L’alliance de gauche « fonctionne à l’Assemblée », estime-t-elle. « Parce qu’on a un programme clair, on sait ce qu’on défend ensemble. Des points de désaccord ont été actés auparavant, notamment sur les questions internationales », relève l’élue écologiste à l’AFP.

Photo d’illustration : L’assemblée nationale, à Paris, le 7 décembre 2021. (Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP)

« Pas le sujet »

« Ce que pensent MM. Guedj ou Faure de la question stratégique de la NUPES ne m’intéresse absolument pas. C’est dramatique de parler de ça aujourd’hui, ce n’est pas le sujet », balaie pour sa part le député apparenté LFI Aymeric Caron.

« La NUPES est un instrument, ce n’est pas une fin en soi. Je suis pro-NUPES mais ce n’est pas le Graal », rappelle l’élu de Paris qui se dit par ailleurs « engagé depuis de nombreuses années pour le respect des droits des Palestiniens ».

Concernant les premières déclarations du groupe LFI et le changement syntaxique qui s’en est suivi, Aymeric Caron estime qu’il s’agit d’ « un communiqué équilibré avec tous les éléments dont on disposait à ce moment-là ».

Depuis, « on sait que des crimes de guerre ont été commis par le Hamas. Il est de notre devoir de les dénoncer. Personne dans notre groupe ne cautionne ce genre de choses », précise-t-il.

Côté communistes, même si Fabien Roussel a bien évoqué une attaque « terroriste », le député du Nord s’est pour une fois gardé de porter des coups aux Insoumis, avec qui il entretient pourtant une relation très difficile.

« Se servir de tout ça pour instruire le procès de LFI, ce n’est pas à la hauteur, même si je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête », soupire un responsable communiste, reconnaissant qu’il existe « historiquement des similitudes » sur la question palestinienne entre le PCF et LFI.

Chez les communistes, la question de l’avenir de la NUPES ne semble même plus se poser : on a déjà basculé dans l’après.

« La gauche sous hégémonie LFI c’est l’échec assuré. Contrairement à Guedj, on n’a pas attendu ces évènements pour défendre cette option », indique le responsable communiste.

La fracture devrait être visible lundi soir lors du rassemblement à l’initiative du Crif, en solidarité avec Israël. PS, PCF et EELV ont indiqué qu’ils y seraient représentés, à l’inverse de LFI.

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