Israël en guerre - Jour 429

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Contredisant un ancien général, Netanyahu affirme que le PKK est un groupe terroriste

Le Premier ministre a réprimandé la Turquie, qui ne reconnaît pas le Hamas comme groupe terroriste, et a par ailleurs exprimé son soutien à l'indépendance des Kurdes

Des manifestants kurdes manifestent avec des panneaux disant "Non à la dictature" et le portrait du chef du parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK,  Abdullah Ocalan, au centre ville de Francfort, à l'ouest de l'Allemagne, le 18 mars 2017 (Crédit : AFP Photo/dpa/Boris Roessler)
Des manifestants kurdes manifestent avec des panneaux disant "Non à la dictature" et le portrait du chef du parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, Abdullah Ocalan, au centre ville de Francfort, à l'ouest de l'Allemagne, le 18 mars 2017 (Crédit : AFP Photo/dpa/Boris Roessler)

Israël soutient l’indépendance des Kurdes mais considère le groupe insurgé du PKK comme une organisation terroriste, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu mardi, contredisant une déclaration d’un ancien général, tout en froissant probablement également certains esprits en Turquie.

En réponse à un discours prononcé par l’ancien vice-chef d’Etat-major de l’armée israélienne Yair Golan la semaine dernière, au cours duquel il avait dit qu’il ne considérait pas le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, comme un groupe terroriste, Netanyahu a affirmé que la politique israélienne avait une autre opinion.

« Israël s’oppose au PKK et estime qu’il s’agit d’une organisation terroriste, contrairement à la Turquie, qui soutient le groupe terroriste du Hamas », a-t-il indiqué lors d’une visite d’état en Argentine.

« Alors qu’Israël s’oppose à toutes les formes de terrorisme, l’Etat juif soutient par ailleurs les moyens légitimes qui sont à disposition du peuple kurde pour obtenir son propre état. »

Yair Golan, ancien vice-chef d'état-major de l'armée israélienne, devant l'Institut de Washington, le 10 septembre 2017. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Yair Golan, ancien vice-chef d’état-major de l’armée israélienne, devant l’Institut de Washington, le 10 septembre 2017. (Crédit : capture d’écran YouTube)

Le 7 septembre, Golan avait répondu à un journaliste kurde lors d’une session de questions-réponses à Washington qu’il soutenait l’indépendance kurde et qu’il considérait le PKK comme un allié naturel de Jérusalem.

« Je pense que les Kurdes sont, par nature, un élément modéré avec une influence positive sur les populations qui les entourent. Et de mon point de vue personnel, le Parti des travailleurs du Kurdistan n’est pas une organisation terroriste », avait-il expliqué lors d’un événement organisé par l’Institut de Washington pour la politique du Proche Orient.

Golan avait souligné que cette position lui était propre et ne reflétait pas celle de Jérusalem. Après ces commentaires, le chef de l’Institut de Washington, Robert Satloff, avait plaisanté en disant qu’il ne serait pas applaudi par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Des soldats turcs montent la garde sur le site d'une explosion à la voiture piégée attribuée aux rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Diyardakir, le 15 août 2016. (Crédit : Ilyas Akengin/AFP)
Des soldats turcs montent la garde sur le site d’une explosion à la voiture piégée attribuée aux rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Diyardakir, le 15 août 2016. (Crédit : Ilyas Akengin/AFP)

Des milliers de personnes ont été tuées depuis que le PKK a lancé son insurrection contre l’état turc en 1984, demandant initialement l’indépendance des Kurdes dans le sud-est, puis réclamant une plus grande autonomie et davantage de droits.

Le groupe figure dans la liste des organisations terroristes non seulement de la Turquie, mais également de l’Union européenne et des Etats-Unis.

Même si Israël et la Turquie ont ré-établi des liens au cours de l’année passée, le soutien apporté par Ankara au groupe terroriste du Hamas est resté un point de friction entre les deux anciens alliés.

Les propos de Netanyahu viennent faire écho à des déclarations similaires faites dans le passé, au cours desquelles il avait condamné le terrorisme en Turquie et appelé Erdogan, critique ouvert du Premier ministre, à faire de même concernant le terrorisme en Israël.

« Israël condamne tout acte terroriste en Turquie et attend que la Turquie condamne tous les attentats terroristes en Israël », avait déclaré Netanyahu après une attaque à la bombe meurtrière commise au mois de décembre à Istanbul.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au centre, aux côtés du président argentin Mauricio Macri à la résidence présidentielle Casa Rosada de  Buenos Aires, le 12 septembre 2017. (Crédit : Juan Mabromata/AFP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au centre, aux côtés du président argentin Mauricio Macri à la résidence présidentielle Casa Rosada de Buenos Aires, le 12 septembre 2017. (Crédit : Juan Mabromata/AFP)

« La lutte contre le terrorisme doit être mutuelle. Elle doit être mutuelle en termes de condamnation et de contre-mesures et c’est ce que l’Etat d’Israël attend de tous les pays avec lesquels il est en contact, notamment de la Turquie. »

Netanyahu n’a pas dit mardi si le soutien apporté par son gouvernement à l’indépendance des Kurdes s’étendait jusqu’au référendum prévu à la fin du mois au Kurdistan irakien, auquel Ankara, Bagdad et Téhéran s’opposent avec véhémence.

Un Kurdistan indépendant est considéré comme un candidat potentiel à une alliance avec Israël dans une région où peu de pays souhaitent tisser des relations avec l’Etat juif. Israël aurait acheté plus d’un milliard de dollars de pétrole au Kurdistan irakien ces dernières années.

Les Kurdes irakiens prévoient de tenir le référendum le 25 septembre dans les trois gouvernorats qui constituent leur région autonome ainsi que dans des zones placées sous le contrôle des forces kurdes mais qui sont revendiquées par Bagdad, notamment dans la province riche en pétrole de Kirkouk.

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