Corbyn se défend d’avoir été payé pour apparaître à la télévision iranienne
Le dirigeant du Labour affirme que ses passages sur Press TV lui ont permis d’aborder les droits de l’Homme
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Jeremy Corbyn, le controversé dirigeant du Labour britannique, s’est défendu mercredi d’avoir reçu 20 000 livres sterling (23 766 euros) pour plusieurs apparitions sur une chaîne de télévision iranienne.
Parallèlement, un nouveau sondage le place loin devant son concurrent pour l’élection à la tête du parti, dont le résultat sera annoncé le 24 septembre.
Le sondage YouGov, publié mercredi, lui accorde 62 % des votes parmi les membres du Labour, contre 38 % pour son rival, Owen Smith, ancien ministre fantôme du Travail et des Retraites.
Corbyn a déclaré mercredi à Pink News que les paiements pour ses cinq apparitions sur une chaîne publique iranienne entre 2009 et 2012, révélés dans le registre des intérêts financiers des députés britanniques, n’était « pas un montant énorme ».
Interrogé sur ses apparitions sur Press TV en raison de la politique de l’Iran envers la communauté LGBT (l’homosexualité est un crime passible de prison, de châtiment corporel et de la peine de mort dans le pays), Corbyn a déclaré que ses apparitions lui avaient permis de « soulever plusieurs problèmes sur les droits de l’Homme ».
« J’ai présenté d’autres programmes dans lesquels j’ai pu aborder plusieurs problèmes sur les droits de l’Homme, pas seulement en Iran, mais aussi dans d’autres pays, et l’argent que j’ai reçu, qui n’était d’ailleurs pas un montant énorme, est allé au bureau de ma circonscription », a-t-il déclaré.
C’était sur Press TV que Corbyn a notamment déclaré en 2012 que le fait que les Etats-Unis aient tué Oussama Ben Laden au lieu de le juger était une « tragédie ».
Press TV est une chaîne de télévision anglophone liée à la compagnie de radiodiffusion publique de l’Iran.
En 2011, Ofcom, le régulateur britannique des médias, avait ordonné à la compagnie de payer une amende de 100 000 livres sterling pour avoir diffusé un entretien du journaliste iranien emprisonné Maziar Bahari, déclarant qu’il avait été organisé sous la contrainte et après des tortures pendant que Bahari, à présent résident britannique, était en prison pour sa couverture des élections présidentielles iraniennes de 2009.
L’élection de Corbyn à la tête du Labour en 2015 avait été saluée par un responsable iranien, qui avait déclaré qu’il avait une « approche différente », et comprenait les capacités à faire la paix de l’Iran, avait annoncé le Telegraph britannique, citant des médias iraniens.
Le responsable, décrit par le quotidien comme un conseiller du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, s’était exprimé sur le site d’informations Raja News, qui a d’après le journal des liens avec Mahmoud Ahmadinejad, l’ancien président iranien tenant d’une ligne dure.
Pendant un discours de 2009 en tant que dirigeant de la Campagne de solidarité avec la Palestine, Corbyn avait invité des membres du Hamas et du Hezbollah, deux groupes terroristes ayant juré de détruire Israël et qu’il a appelé ses « amis », à s’exprimer devant le Parlement britannique.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.