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Corruption: après le 12e interrogatoire, Netanyahu parle d’enquêtes « vides »

L'interrogatoire aurait porté sur les informations transmises par le témoin de l'État Nir Hefetz, ancien conseiller du Premier ministre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et son épouse Sara à Jérusalem, le 16 mai 2018 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et son épouse Sara à Jérusalem, le 16 mai 2018 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été à nouveau entendu par la police vendredi à Jérusalem dans deux des affaires de corruption présumée menaçant son mandat, ont rapporté les médias.

L’interrogatoire devrait porter sur des enregistrements et des informations fournis par son ex-conseiller Nir Hefetz, devenu témoin de l’accusation.

C’est la 12e fois que Netanyahu est interrogé par les enquêteurs en tant que suspect, selon les médias. Il a en outre été entendu, mais en qualité de témoin, dans une autre affaire portant sur l’acquisition de trois sous-marins allemands par Israël.

La télévision a montré des images des policiers arrivant à la résidence du Premier ministre. La police et les services du chef du gouvernement israélien ne confirment jamais ces auditions tant qu’elles sont en cours.

L’ancien conseiller en communication du Premier ministre Nir Hefetz arrive pour une audience de renvoi dans l’affaire 4000 au tribunal de district de Tel Aviv, le 22 février 2018. (Flash90)

Cet interrogatoire a lieu deux jours avant le procès prévu dimanche de son épouse Sara.

Mise en examen pour « fraude » et « abus de confiance » présumés, elle doit répondre à l’accusation d’avoir payé près de 100 000 dollars (85 000 euros) de repas aux frais du contribuable israélien.

Les policiers avaient prévu vendredi d’interroger Benjamin Netanyahu dans les affaires dites « 1 000 » et « 2 000 », selon les médias. Si tel est le cas, c’est la première fois qu’il est entendu depuis que la police a recommandé le 13 février son inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance dans ces affaires.

Sara Netanyahu, épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 22 janvier 2018. (Yonatan Sindel / Flash90)

Le Premier ministre ne devrait pas être interrogé cette fois-ci sur « l’Affaire 4 000 ».

Pour l’heure, Netanyahu n’a fait l’objet d’aucune inculpation.

A l’issue des cinq heures d’interrogatoire, un porte-parole de M. Netanyahu a affirmé dans un communiqué que les dossiers étaient vides.

« Il est maintenant définitivement clair que dans les enquêtes contre le Premier ministre, il n’y a pas de chair sur l’os, et qu’il n’y a même pas d’os du tout », dit le communiqué.

« Le Premier ministre a répondu en toute confiance aux questions qui lui ont été posées, sachant qu’il n’y avait rien (dans ces affaires) et qu’il n’y aura rien », ajoute-t-il.

Dans l’Affaire « 1 000 », la police soupçonne le Premier ministre et des membres de sa famille d’avoir reçu pour un million de shekels en cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux de la part de richissimes personnalités, en échange de faveurs financières ou personnelles.

Dans l’affaire « 2 000 », les enquêteurs suspectent Netanyahu d’avoir tenté de conclure avec le propriétaire du Yediot Aharonot un accord pour une couverture plus favorable de la part du plus grand quotidien israélien payant. En retour, Netanyahu aurait évoqué avec Arnon Moses la possibilité de faire voter une loi qui aurait limité la diffusion d’Israel Hayom, un quotidien gratuit principal concurrent du Yediot.

L’épouse de Netanyahu, Sara, et son fils Yair sont également suspects dans l’affaire « 2 000 ».

Netanyahu, 68 ans, se défend vigoureusement contre les soupçons et se dit victime d’une chasse aux sorcières, affirmant que les cadeaux lui avaient été remis par des amis, qu’ils n’étaient pas des pots-de-vin et qu’il n’a jamais eu l’intention de mettre à exécution l’objet de ses conversations avec Mozes.

Le directeur de la rédaction et propriétaire du journal Yedioth Aharonoth, Arnon « Noni » Mozes, arrive pour interrogatoire à l’unité d’enquête Lahav 433, à Lod, le 17 janvier 2017 (Crédit : Roy Alima / Flash90)

Le Premier ministre a également insisté sur le fait que toutes les décisions de régulation touchant Bezeq ont respecté les recommandations émises par les professionnels du ministère des Communications.

Le dernier interrogatoire de Netanyahu remonte au mois d’août. Il avait dû répondre pendant quatre heures aux questions des policiers sur l’affaire « 4 000 ». Des médias avaient alors fait savoir que les enquêteurs songeaient à recommander une inculpation pour pot-de-vin dans ce dossier.

La police a d’ores et déjà recommandé l’inculpation du Premier ministre israélien pour corruption dans l’affaire « 1 000 ».

La décision d’inculper ou non Netanyahu est depuis des mois entre les mains du procureur général, Avichai Mandelblit. Ce dernier devrait examiner les trois dossiers en même temps – ce qui ne sera possible qu’après réception des recommandations du Procureur général, qui seront basées sur les rapports de police finaux.

Le destin judiciaire du Premier ministre pèse sur la politique israélienne, les spéculations allant bon train sur l’intérêt qu’il trouverait à provoquer des élections législatives anticipées avant l’échéance prévue de novembre 2019.

Netanyahu, sans rival apparent, n’est pas légalement tenu de démissionner s’il est inculpé. Totalisant plus de 12 ans au pouvoir – en deux fois -, il pourrait battre le record de longévité de l’historique David Ben Gurion.

Raoul Wootliff a contribué à cet article.

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