Des centaines de personnes à Umm al-Fahm contre la reconnaissance de Jérusalem
Les Etats-Unis sont désormais à "l’avant-garde" dans l’opposition à la paix, selon un député arabe israélien
Ce vendredi, des milliers d’Arabes israéliens ont manifesté dans la ville d’Umm al-Fahm, dans le nord du pays, afin de protester contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.
Sur les pancartes brandies, on pouvait notamment lire « Al-Quds est la capitale de la Palestine » et « A bas Trump ».
Yousef Jabareen, député israélo-arabe de la Liste commune, a déclaré que le changement de politique de l’administration américaine concernant Jérusalem revenait à cracher à la figure de la communauté internationale. « Nous n’avons jamais attendu quoique ce soit de la part des Etats-Unis, mais Trump a placé son pays à l’avant-garde de l’opposition aux efforts mondiaux pour la paix », a-t-il déclaré.
Au même moment, après la prière de midi, environ 3 000 manifestants palestiniens ont paradé et affronté les forces de sécurité israéliennes à travers une trentaine d’endroits en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Des responsables palestiniens ont déclaré qu’un manifestant avait été tué à la frontière avec Gaza. Le ministère de la Santé de Gaza a également déclaré qu’un deuxième homme avait été tué mais s’est rétracté par la suite, affirmant qu’il se trouvait dans un état grave.
L’armée israélienne a déclaré avoir tiré sur deux « instigateurs » à la barrière de séparation avec Gaza. Selon les militaires, les manifestants se sont rassemblés à six endroits le long de la clôture où ils ont brûlé des pneus. Le Croissant-Rouge à Gaza a signalé que 15 personnes avaient été blessées par des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc.
Les responsables palestiniens ont rapporté que plus de 200 personnes avaient été blessées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la grande majorité d’entre elles seulement légèrement, par inhalation de gaz lacrymogènes. Sept ont été touchés par balles réelles et 45 par des balles en caoutchouc, a annoncé le service d’urgence du Croissant-Rouge palestinien.
A Jérusalem, des centaines de Palestiniens se sont rassemblés après les prières du vendredi près de la mosquée al-Aqsa, un point de tension dans la Ville sainte qui, avec le Dôme du Rocher, se situe sur le mont du Temple. Lieu le plus sacré du judaïsme, le mont est connu des musulmans sous le nom de « Haram al-Sharif ». Des drapeaux turcs et des drapeaux de l’OLP ont été brandis lors des prières du vendredi à al-Aqsa.
Parmi les milliers de fidèles, la plupart se sont dispersés de façon pacifique après les prières du vendredi dans la Vieille Ville. Néanmoins, des centaines d’autres ont brûlé des drapeaux israéliens et ont scandé : « La guerre approche, Al-Quds Arabiya », utilisant le nom arabe de Jérusalem et en la déclarant ville « arabe ». Les manifestants ont aussi scandé : « Mourrons en martyrs ; il n’y a pas de place pour l’Etat d’Israël. »
Une manifestation a brièvement démarré à la porte de Damas, à Jérusalem, mais a vite été dispersée par la police. Les manifestants ont lancé des objets sur les forces de sécurité déployées. La radio israélienne a déclaré que des membres arabes de la Knesset avaient été vus dans la foule.
Dans un discours prononcé ce mercredi à la Maison Blanche, Trump a, malgré les nombreux avertissements de ses homologues étrangers, reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et insisté sur le fait que, après plusieurs années d’échec, une nouvelle approche était impérative afin de régler le conflit.
La décision du président a été saluée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et par la plupart des dirigeants du spectre politique israélien. Trump a néanmoins souligné qu’il ne souhaitait pas spécifier les limites de la souveraineté israélienne dans la ville et a appelé à ne pas changer le statu quo concernant les lieux saints.