Des élus de droite visitent Kafr Qassim, où des policiers ont été agressés
Itamar Ben Gvir et May Golan, qui ont été hués par la foule, affirment que leur présence est un soutien à la police, après une agression contre des agents la semaine dernière
Des dizaines d’habitants de Kafr Qasim ont protesté mardi contre la visite dans cette ville arabe du centre d’Israël des députés de droite Itamar Ben Gvir et May Golan, en réponse à une agression contre la police à la fin de la semaine dernière.
« Nous sommes venus ici pour apporter notre soutien à la police et dire qu’elle ne doit pas être abandonnée », a déclaré à la presse le député Ben Gvir, membre du Parti sioniste religieux, à son arrivée dans la ville mardi, sous les huées et les chants des habitants.
« La police doit avoir carte blanche pour s’occuper des criminels et des terroristes », a-t-il ajouté.
La police a arrêté quatre suspects au cours du week-end, après que plusieurs agents ont été agressés tôt vendredi par des agents de sécurité privés travaillant pour Kafr Qasim. Les agents avaient cherché à entrer dans la municipalité de la ville après avoir reçu une information selon laquelle une personne avait été violemment emmenée dans le bâtiment, mais les gardes leur ont refusé l’entrée. Une échauffourée a éclaté et plusieurs policiers ont été frappés et ensanglantés.
Les gardes feraient partie d’une organisation engagée par les dirigeants locaux pour maintenir l’ordre dans la ville dans un contexte de crimes violents au sein de la communauté arabe.
S’exprimant aux côtés de Ben Gvir, la députée Golan du Likud a déclaré lundi : « Il est facile pour les médias et les organisations de gauche de qualifier notre visite de tentative d’attiser les tensions, mais je tiens à préciser que chaque sioniste et patriote qui a vu les images de vendredi a eu l’impression d’être celui qui a été frappé en personne. »
Elle a déclaré que la menace de troubles ne la dissuaderait pas de visiter les villes arabes israéliennes.
« Si nous perdons la souveraineté et le pouvoir de dissuasion et de gouvernance – nous n’avons pas le droit d’exister dans ce pays », a-t-elle accusé.
En réponse à l’attaque contre les officiers, le Premier ministre Naftali Bennett a condamné samedi la « violence dans la société arabe », qui a selon lui « atteint un niveau intolérable ».
« Nous allons la combattre de toutes nos forces. J’attends de la communauté arabe, qui a demandé à l’État d’intervenir, qu’elle apporte son soutien total aux policiers », a-t-il tweeté.
L’incident est survenu alors que la police tente de faire face à une vague croissante de crimes violents dans la communauté arabe. Un homme arabe de 40 ans a été abattu dans une rue de Haïfa vendredi soir, le 95e décès dû à la violence rampante dans la société arabe cette année.
Ben Gvir est entré à la Knesset lors des élections de mars après avoir fusionné son parti d’extrême droite Otzma Yehudit avec Parti sioniste religieux, dans le cadre d’un accord négocié par le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu.
Otzma Yehudit est composé d’adeptes du rabbin raciste Meir Kahane, ancien député dont le parti Kach a été banni de la Knesset dans les années 1980 – le premier cas d’interdiction d’un parti pour racisme.
Otzma Yehudit encourage l’émigration des non-juifs d’Israël et l’expulsion des Palestiniens et des Arabes israéliens qui refusent de déclarer leur loyauté à Israël et d’accepter un statut réduit dans un État juif élargi dont la souveraineté s’étend à toute la Cisjordanie.