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Des envoyés Habad se réunissent au Maroc, berceau du projet des émissaires

Des rabbins et leurs épouses, venus d'une quarantaine de pays, célèbrent le 70e anniversaire du projet des "shlouchim", qui vise à renforcer la vie juive à travers le monde

Des rabbins de Habad visitent la vieille ville de Fès, au Maroc, le 18 mai 2023. (Crédit : Avi Winner/Merkos 302)
Des rabbins de Habad visitent la vieille ville de Fès, au Maroc, le 18 mai 2023. (Crédit : Avi Winner/Merkos 302)

Le Maroc pourrait ne pas sembler le choix le plus évident pour un congrès célébrant le projet des émissaires du mouvement Habad, qui comprend des milliers de rabbins au service de communautés dans des dizaines de pays.

En effet, le Maroc ne compte qu’environ 3 000 Juifs et une poignée de rabbins, alors que des pays comme la France, la Russie et les États-Unis ont des centaines d’émissaires, ou shlou’him, que la direction mondiale du mouvement Habad a commencé à envoyer il y a 73 ans pour renforcer la vie juive à travers le monde.

Et pourtant le choix du pays hôte – qui a accueilli une quarantaine de rabbins et leurs épouses venus de toute l’Afrique et du Moyen-Orient dans la ville de Fès, au nord du pays – se justifie d’un point de vue historique : C’est au Maroc que le projet des shlou’him a vu le jour en 1950, alors que le pays comptait encore l’une des plus grandes communautés juives de la diaspora.

« Il y a une histoire ici. C’est ici que tout a commencé », a raconté au Times of Israel le rabbin Mendy Chtrik, émissaire du Habad basé en Turquie et président de l’Alliance des rabbins dans les États islamiques, en parlant de la conférence de trois jours qui s’est achevée jeudi.

Le rabbin Yosef Yitzchak Schneersohn, l’avant-dernier chef du mouvement hassidique Habad, a indiqué peu avant sa mort en 1950 que « la communauté juive du Maroc – qui comptait alors 350 000 personnes – avait un besoin urgent d’aide spirituelle », selon un article que Shmuel Butman, un éminent rabbin Habad de New York et journaliste, a écrit sur le site web HabadInfo.com.

Le successeur de Schneersohn, feu Menachem Mendel Schneerson, connu par beaucoup comme le Rabbi de Loubavitch, a envoyé le rabbin Michoel Lipsker pour établir des écoles de Torah au Maroc. Lipsker et son épouse se sont installés à Meknès et y ont fondé des écoles pour les jeunes et des cours de Torah pour les adultes.

Des rabbins de Habad posent pour une photo de groupe sur le toit de la Maison Maïmonide à Fès, au Maroc, le 18 mai 2023. (Crédit : Avi Winner – Merkos 302)

Ils ont été les premiers des quelque 5 600 émissaires que compte aujourd’hui le Habad, et qui appartiennent à ce que beaucoup considèrent comme la plus grande organisation juive au monde, avec des représentants dans des lieux aussi éloignés des centres de la vie juive que l’île de Sainte-Lucie, dans les Caraïbes, Kobe, au Japon, Luanda, en Angola, et Bariloche, dans le sud de l’Argentine.

Le modus operandi de ses émissaires est non partisan, pragmatique et très pratiquant, mais orienté vers la sensibilisation de tous les Juifs et très axé sur l’éducation. Leur présence a transformé le panorama du monde juif, en faisant des mariage dans des lieux improbables, en introduisant des Israéliens dans le giron des communautés juives locales et en faisant revivre des communautés juives en dépit de circonstances difficiles.

Les 70 ans du projet des émissaires au Maroc n’ont pu être célébré à temps à cause du COVID, mais la fête a tout de même eu lieu avec trois ans de retard, dans ce que le Bureau des Shlouchim, le département de l’organisation hôte du Habad qui coordonne le programme des émissaires, a déclaré être le plus grand rassemblement rabbinique qui se soit tenu dans le monde arabe depuis des dizaines d’années.

L’Afrique, où les rabbins de Habad travaillent avec de nombreux touristes israéliens, hommes d’affaires et autres expatriés juifs, était bien représentée à la conférence, grâce aux émissaires venus d’Angola, des îles Canaries, du Congo, d’Ouganda et de Zambie. L’événement a également célébré la signature des Accords d’Abraham en 2020, par lesquels le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan ont accepté de normaliser leurs relations avec Israël.

Des rabbins d’autres petites communautés, comme l’Islande, le Luxembourg et Malte étaient aussi au rendez-vous.

« En fait, pour être accepté à la conférence, il faut être un schlepper« , a déclaré Chitrik, en utilisant le mot yiddish pour désigner quelqu’un qui porte des choses. « Si vous faites partie de ceux qui doivent transporter de la nourriture casher et des livres parce qu’il n’y en a pas dans le pays dans lequel vous vivez, alors vous faites partie du club ».

Les rabbins ont profité de l’occasion pour partager leurs expériences sur des aspects liés à leur situation spécifique. « Nous avons discuté, par exemple, de la manière d’éduquer nos enfants, qui grandissent dans des conditions très différentes des nôtres », a déclaré Chitrik. « Nous sommes allés à la yeshiva, alors que beaucoup de nos enfants suivent des cours particuliers en ligne. Il y a des défis, et aussi des méthodes recommandées, sur lesquelles nous avons discuté ».

Le point culminant de l’événement a été la visite et la prière dans une maison où a vécu Maïmonide, l’un des érudits de la Torah les plus influents du Moyen-Âge.

« Nous avons eu une réunion d’étude à la maison de Maïmonide à Fès, dont le premier étage abrite maintenant un café appelé Café Maïmonide », a déclaré Chitrik en parlant de l’événement de clôture de la conférence, jeudi. « Nous avons été accueillis par le maire et d’autres représentants du gouvernement, qui ont démontré une fois de plus que les autorités et le peuple marocain considèrent l’histoire juive comme faisant partie intégrante de leur propre histoire.

Le fait que le Maroc a accueilli l’événement est révélateur d’une ouverture croissante au judaïsme et à Israël, qui s’est également manifestée au travers des Accords d’Abraham, a-t-il ajouté.

« Alors que nous étions en train de prier sur le toit de la terrasse de la Maison Maïmonide à Fès, l’appel du muezzin a retenti, invitant les musulmans à prier, en arrière-plan de nos propres prières « , a déclaré Chitrik. « C’était un moment magnifique. »

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