Des familles de victimes israéliennes du terrorisme poursuivent le Hamas
Fait sans précédent, la plainte concerne également trois agents de change de Gaza qui ont aidé à financer le terroriste et dont les avoirs ont été gelés par les US

Les familles de cinq victimes du terrorisme porteront plainte contre les gouvernants du Hamas, à Gaza, et contre trois agents de change détenteurs d’avoirs américains et qui auraient aidé à financer des attaques contre des Israéliens. Les familles demanderont des indemnisations à hauteur d’un demi-milliard de shekels, a fait savoir un article dans la journée de vendredi.
L’inclusion de ces agents de change de Gaza dans la plainte – qui devrait être officiellement déposée dimanche devant la Cour de district de Jérusalem – établit un précédent, a indiqué le quotidien Yedioth Ahronoth. Le trio – il s’agirait de Mohammed Alai, de Fawaz Nasser et de Kamel Awwad — est accusé de travailler pour le Hamas et d’avoir transmis de l’argent au groupe terroriste depuis l’Iran, via une entreprise appelée Beit al-Mal.
Si normalement, les taux d’indemnisations versées de manière effective dans de tels dossiers sont médiocres, cela pourrait être différent cette fois-ci, les agents de change disposant de comptes bancaires et autres actifs aux Etats-Unis, qui ont été gelés par les autorités sous les dispositions prévues par des sanctions annoncées par le département du Trésor.
Un jugement en faveur des plaignants pourrait être au moins partiellement appliqué en raison d’accord bilatéraux conclus entre Jérusalem et Washington.
Les plaignants sont les familles de Shir Hajaj et Erez Orbach, deux des quatre soldats de l’armée israélienne tués lorsqu’un terroriste originaire de Jérusalem-Est avait projeté son camion dans un groupe de soldats sur la promenade Armon Hanatziv, dans la capitale, au mois de janvier 2017 ; du rabbin Nehemia Lavi, tué au mois d’octobre 2015 dans un attentat à l’arme blanche dans la Vieille ville de Jérusalem ; d’Elhai Taharlev, un soldat tué dans une attaque à la voiture-bélier en avril 2017 ; et d’Amiad Ish-Ran, un bébé né prématurément lorsque sa mère avait été grièvement blessée dans une fusillade en Cisjordanie, au mois de décembre 2018, et mort quelques jours plus tard.

Dans tous les cas, clame la plainte, les auteurs étaient liés au Hamas, le groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza depuis qu’il en a pris le contrôle lors d’un coup d’Etat sanglant en 2007 et qui cherche ouvertement la destruction d’Israël – obtenant pour ce faire des financements de l’Iran.
« En tant que société et en tant que nation, nous devons combattre les terroristes et ceux qui leur viennent en aide par tous les moyens possibles », commente le rabbin Raphael Ish-Ran, le grand-père d’Amiad. « Ces terroristes méprisables doivent savoir que nous les heurterons de toutes les façons possibles, et notamment financièrement. C’est l’argent qui permet les attentats terroristes et nous voulons donc nous assurer que ceux qui ont permis l’approvisionnement de ces fonds seront blessés financièrement ».
« Le Hamas est constitué de terroristes, tous ses membres sont des terroristes », a continué Herzl Hajaj, le père de Shir. « La bataille contre eux est nécessaire. Le Hamas est à la tête d’une industrie financière toute entière bâtie sur le meurtre des Juifs ».

« C’est une bataille qui ne se termine jamais mais le seul moyen d’affaiblir les groupes terroristes, c’est de frapper leurs canaux de financement », explique Nitsana Darshan-Leitner, avocate des plaignants et présidente de Shurat HaDin, un groupe d’aide juridique à l’origine de la plainte et qui a, dans le passé, lancé des poursuites en justice similaires.
« L’argent, c’est ce qui permet au Hamas de gouverner la population de Gaza, de produire des roquettes et des mortiers et de tenir une armée entière de meurtriers prêts à passer à l’action. Si nous asséchons ses fonds et ses mécanismes de financement, nous pouvons leur nuire et causer leur effondrement », ajoute-t-elle.