Des habitants de Tel Aviv sans abri suite aux importants dégâts occasionnés par des missiles iraniens
Des explosions se sont également produites à Petah Tikva, Bnei Brak et Haïfa, qui ont réduit des bâtiments en cendres et fait des vicitmes

A Tel Aviv, des bâtiments situés à trois pâtés de maisons du point d’impact d’un missile iranien ont montré lundi des signes de dégâts, notamment des fissures au niveau des vitres.
Plus près du point d’impact, commerces et logements ont directement subi les effets des bombardements. Dans la tour de 15 étages qui surplombe le point d’impact, au-dessus d’un parking, aucune vitre n’a résisté.
Malgré le faible taux d’équipement en mamads dans les environs, quatre personnes seulement ont été blessées : elles sont actuellement prises en charge pour des blessures allant de légères à modérées, a indiqué l’hôpital Ichilov de Tel Aviv.
Deux bâtiments ont été complètement détruits par l’explosion. Lundi en début d’après-midi, les services d’urgence s’affairaient toujours pour fouiller les décombres, aidés par des policiers, des soldats et des civils. Non loin, un centre de commandement municipal mobile coordonnait l’évacuation vers des hôtels des habitants concernés.
Tandis que des habitants visiblement angoissés attendaient sur le trottoir, avec auprès d’eux des sacs et des valises, un riverain chargé d’une grande valise noire a demandé à pénétrer dans la zone bouclée, face aux bâtiments en train d’être rasés, pour récupérer chez lui des objets de valeur. L’agent de sécurité lui a dit que ce serait impossible tant que la démolition ne serait pas terminée.
« Cela pourrait prendre 20 minutes comme trois heures »,lui a dit le garde.
Dorit et Ofer, qui vivent cinq bâtiments plus loin que le point d’impact du missile, expliquent avoir entendu une énorme explosion alors qu’ils se trouvaient dans leur abri communautaire, bondé au moment de l’attaque. Leur appartement s’en tire relativement bien, estiment-ils.

« Certaines fenêtres se sont brisées, certains murs se sont fissurés », explique Dorit. « Mais rien à voir avec ça », ajoute-t-elle en montrant, de l’autre côté de la rue, un immeuble tout récent, sans fenêtres.
Les commerçants du quartier balaient les éclats de verre et font le point sur les dégâts. Un sex-shop, un magasin d’alcool et un restaurant russe ont été presque totalement détruits.
Ailleurs, huit personnes ont été tuées et des dizaines ont été blessées pendant la nuit lorsque des missiles iraniens se sont abattus dans le centre et le nord d’Israël, pour la troisième nuit d’affilée, avec des frappes directes à Petah Tikva, Bnei Brak et Haïfa, en plus des dégâts importants causés au centre-ville de Tel Aviv.
Les missiles ont brisé les vitres, fait des trous dans des immeubles et jonché les rues d’éclats de verre et de débris.
À Petah Tikva, quatre personnes ont été tuées par un missile tombé sur un immeuble résidentiel, dont la structure s’est effondrée sous le choc, sans compter l’incendie qui s’est déclenché et qui a ravagé plusieurs étages.
« Heureusement, nous nous trouvions dans la mamad : nous n’avons pas été blessés physiquement », confie à Ynet Dor Tzun, qui vivait avec sa famille dans cet immeuble. « Soudain, nous avons entendu une énorme déflagration. Nous avons compris que le bâtiment avait été touché. J’ai tout de suite dit à ma mère : ‘On a été touchés’ , parce que l’appartement flottait littéralement. »
« J’ai fait une crise de panique pendant une demi-heure au moins – il m’a fallu un certain temps pour retrouver mes repères. Je tremblais – cela ne m’était jamais arrivé. Le salon est détruit. Comme la salle de bain et tout le couloir. »

Leur mamad n’a eu aucun dégât, explique-t-il. « Rien du tout. »
Une autre victime est à déplorer dans la ville voisine de Bnei Brak : l’homme a été touché par des éclats d’obus provenant d’un missile intercepté, non loin de son domicile.

Le même missile s’est écrasé sur le campus de réhabilitation ALEH à Bnei Brak – le principal centre d’Israël pour les enfants souffrant de graves handicaps physiques et cognitifs.
Le souffle de l’explosion a brisé les vitres, fait s’effondrer des parties entières des infrastructures et détruit des salles et équipements de thérapie essentiels. L’établissement est totalement hors-service.
L’abri anti-bombes public du bâtiment, destiné à protéger les résidents, était verrouillé au moment de l’attaque, ce qui a forcé des dizaines de personnes à trouver refuge ailleurs en urgence et échapper de justesse à l’effondrement.

« Il y a des dégâts considérables absolument partout », explique le rabbin Yehuda Marmorstein, fondateur et PDG d’ALEH, qui prend en charge 300 enfants.
« Salles de classe, équipements de mobilité, salles de thérapie : tout a disparu. Mais le plus triste est de savoir que ces enfants, qui ont besoin d’un traitement 24 heures sur 24, n’ont plus rien. »

Les bombardements de la nuit portent à 24 le bilan humain des attaques en Israël depuis le début des tirs de missiles iraniens, vendredi dernier.
La plupart des projectiles ont été interceptés mais le système de défense aérienne multicouche d’Israël n’est pas en mesure d’empêcher tous les dégâts.
Les autorités ont indiqué que de nouvelles attaques pourraient suivre et pressé les habitants à rester à proximité des abris, tandis que le travail des services de sauvetage se poursuit.
Israël a pris pour cible des installations nucléaires iraniennes, des usines de missiles balistiques et de hauts gradés de l’armée vendredi matin, en prélude à ce qu’il a présenté comme une guerre de longue durée destinée à empêcher Téhéran, qui s’est juré de détruire Israël, de se doter de l’arme nucléaire. L’Iran a riposté par des tirs nourris et meurtriers de plusieurs centaines de missiles balistiques et de drones.