Israël en guerre - Jour 431

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Abbas : ‘Il est temps de vivre en paix, dans l’harmonie, la sécurité et la stabilité’

Des milliers de personnes manifestent pour la paix à Tel Aviv

Herzog appelle Koulanou et Yesh Atid à rejoindre “un grand bloc politique” ; la gauche fustige l’inaction diplomatique du gouvernement

Manifestation pour la paix sur la place Rabin de Tel Aviv, le 27 mai 2017. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Manifestation pour la paix sur la place Rabin de Tel Aviv, le 27 mai 2017. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Plusieurs milliers d’Israéliens se sont réunis samedi soir à Tel Aviv pour soutenir la solution à deux états pour deux peuples à l’approche du 50e anniversaire de la conquête de la Cisjordanie.

Selon les estimations, il y avait entre 15 000 et 20 000 personnes. Les organisateurs affirment avoir assemblé environ 30 000 manifestants.

Sur l’estrade, une grande banderole avait été déployée proclamant : « deux états, un espoir » lors de ce rassemblement organisé notamment par La Paix Maintenant, une ONG israélienne hostile à la politique d’implantation du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu.

Le directeur général de La Paix Maintenant, Avi Buskila, a affirmé que cette manifestation visait à protester « contre l’absence d’espoir que nous offre un gouvernement qui perpétue l’occupation, la violence et le racisme ».

Il a déclaré que 50 années de politique pro-implantation avaient « mis en danger notre futur et enterré le rêve sioniste », tout en compromettant la démocratie israélienne.

Avi Buskila, président de la Paix Maintenant, interrogé à la Fondation Jean Jaurès lors de sa tournée européenne, en janvier 2017. (Crédit: Fondation Jean Jaurès/Youtube)
Avi Buskila, président de la Paix Maintenant, interrogé à la Fondation Jean Jaurès lors de sa tournée européenne, en janvier 2017. (Crédit: Fondation Jean Jaurès/Youtube)

« Pendant des années, nous avons autorisés des responsables creux, irresponsables et hors de contrôle à nous plonger dans les abysses, a dit Buskila. Aujourd’hui, nous mettons fin à ceci […], aujourd’hui, les citoyens d’un Israël démocratique se relèvent pour défendre notre foyer. »

« Le moment est venu de prouver aux Israéliens, aux Palestiniens et au monde qu’une importante proportion des Israéliens s’oppose à l’occupation et veut parvenir à une solution à deux états, a-t-il souligné. Un message clair sera transmis depuis la place Rabin : oui à l’espoir, oui à deux états, non à l’occupation, non à l’annexion, et oui à un meilleur futur pour les Israéliens et les Palestiniens. »

Isaac Herzog, chef de l’opposition, s’est lui aussi livré à un plaidoyer en faveur de cette solution, tout en dénonçant la politique du gouvernement.

Il a appelé les dirigeants des partis Yesh Atid et Koulanou à « mettre l’égo de côté et à rejoindre un grand bloc politique » qui pourrait remplacer le gouvernement actuel. (Yesh Atid, parti centriste, siège dans l’opposition, tandis que Koulanou, centre droit, appartient à la coalition.)

« Ensemble, ensemble uniquement […] nous pouvons gagner, et parvenir au pouvoir », a-t-il dit. En montant sur scène, Herzog, qui risque de perdre le 4 juin son poste de chef du Parti travailliste, a été hué par une partie de la foule.

Herzog a parlé des efforts de l’année précédente pour tenter de faire progresser en secret un accord de paix régionale, dont il a affirmé qu’ils avaient échoué en raison des insécurités politiques de Netanyahu.

Le chef de l'opposition Isaac Herzog pendant la conférence pro-implantation B'Sheva de Jérusalem, le 12 février 2017. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)
Le chef de l’opposition Isaac Herzog pendant la conférence pro-implantation B’Sheva de Jérusalem, le 12 février 2017. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)

« Il n’y a pas si longtemps, Israël avait une opportunité historique. Nous aurions pu lancer des négociations régionales sans précédent, qui auraient renforcé la sécurité d’Israël, qui nous auraient sortis de l’isolement, qui auraient créé une coalition régionale sans précédent et auraient mené à la paix », a-t-il affirmé.

« Et pourquoi cette opportunité a-t-elle été ratée ? Parce que le dirigeant d’Israël est aujourd’hui motivé principalement par la peur, la peur du changement, la peur de l’audace, la peur de l’initiative et la peur de l’espoir. »

Lors du rassemblement, les organisateurs ont lu un message de soutien adressé par le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas.

« Il est temps de vivre en paix, dans l’harmonie, la sécurité et la stabilité. Notre devoir envers les générations à venir est de mettre fin au conflit et de conclure une paix des braves », a affirmé Abbas, cité par les organisateurs.

« Le seul moyen de mettre fin au conflit et de combattre le terrorisme dans la région et dans le monde est une solution à deux états basée sur les lignes de juin 1967, la Palestine aux côtés d’Israël », a dit Abbas.

Zehava Galon, présidente du Meretz, devant la Knesset, le 5 juillet 2016. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Zehava Galon, présidente du Meretz, devant la Knesset, le 5 juillet 2016. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Zehava Galon, présidente du Meretz, a dit que le Premier ministre Benjamin « Netanyahu ment quand il nous dit, depuis dix ans maintenant, qu’il peut gérer le conflit. Qu‘il n’y a pas d’autre choix’, et ‘aucun partenaire’. Il joue la victime, ne montre aucun courage, aucune initiative diplomatique, et fuit ses responsabilités et la prise de risque. Ce mensonge doit être éliminé, parce qu’il ne sert que sa survie politique. »

« Malgré les mensonges de Netanyahu, la population israélienne soutient le compromis, la fin de l’occupation et dit oui à deux états pour deux peuples », a-t-elle ajouté.

Ayman Odeh, qui dirige la Liste arabe unie à la Knesset, a déclaré : « j’ai choisi d’être ici aujourd’hui, parce que je crois que nous devons trouver un moyen de combattre ensemble. »

« Maintenant, face à un gouvernement de droite de plus en plus radical, un gouvernement qui utilise les minorités comme défouloir, un gouvernement qui incite encore et encore [à la haine ; …], nous devons former un camp démocratique public autour de nos principes communs, avec un appel clair à la fin de l’occupation, à l’égalité, à la démocratie et à la justice sociale pour tous les citoyens. »

Ayman Odeh, tête de la Liste arabe unie, à la tribune de la Knesset, le 28 mars 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Ayman Odeh, tête de la Liste arabe unie, à la tribune de la Knesset, le 28 mars 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Odeh a affirmé que, pour que la coexistence soit possible, « je dois respecter et accepter votre identité nationale. Vous devez en faire de même avec la mienne. Ce partenariat ne peut être construit que sur le respect mutuel et en accord avec les identités de chacun d’entre nous. »

« Pour apporter le changement, nous avons besoin de courage. Nous devons avoir le courage de combattre ensemble pour le futur auquel nous croyons », a-t-il ajouté.

Vendredi soir, la Deuxième chaîne a annoncé que, comme le président américain Donald Trump souhaitait des négociations de paix, Netanyahu cherchait à nouveau à élargir sa coalition en s’ouvrant à des politiciens de centre-gauche.

La chaîne indiquait que Netanyahu et Herzog s’étaient parlés à la veille de la visite de Trump en Israël la semaine dernière, et s’étaient mis d’accord pour se rencontrer après son départ. Herzog, qui a brièvement rencontré Trump mardi, a dit plusieurs fois ces derniers jours qu’il soutiendrait Netanyahu, depuis l’extérieur de la coalition, si le Premier ministre progressait dans le processus de paix avec les Palestiniens.

Le président Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à l'aéroport Ben Gurion, à la fin de la visite de Trump en Israël, le 23 mai 2017. (Crédit : Koby Gideon/GPO)
Le président Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à l’aéroport Ben Gurion, à la fin de la visite de Trump en Israël, le 23 mai 2017. (Crédit : Koby Gideon/GPO)

Netanyahu cherche à élargir sa coalition car il veut avoir une marge de manoeuvre si les négociations israélo-palestiniennes directes reprenaient, a indiqué la chaîne, dont les informations n’ont pas été confirmées.

Avant le rassemblement de samedi, Herzog a démenti toute discussion sur la possibilité que l’Union sioniste rejoigne la coalition.

« S’il y a un processus [de paix] et qu’il est sérieux, interrogez-moi sur le soutien à l’initiative depuis l’opposition, pas dans le gouvernement », a-t-il dit.

Un nouveau sondage a également montré que les Israéliens qui soutiennent une solution à deux états sur la base des lignes pré-1967, ajustées pour inclure les grands blocs d’implantations, sont majoritaires : 47 % des Israéliens sont favorables à cette solution, 39 % s’y opposent et 14 % ne se prononcent pas.

Jared Kushner, conseiller du président américain Donald Trump, pendant une réunion avec des dirigeants d'entreprises à la Maison Blanche, le 23 janvier 2017. (Crédit : Nicholas Kamm/AFP)
Jared Kushner, conseiller du président américain Donald Trump, pendant une réunion avec des dirigeants d’entreprises à la Maison Blanche, le 23 janvier 2017. (Crédit : Nicholas Kamm/AFP)

Jared Kushner, gendre et conseiller de Trump, qui a été chargé par le président américain de relancer le processus de paix avec Jason Greenblatt, envoyé de la Maison Blanche pour les négociations internationales, aurait dit mardi à Herzog : « nous prévoyons d’agir vite pour commencer un processus diplomatique afin de conclure un accord. »

Des ministres haut placés ont été cités par la Deuxième chaîne, selon eux il était évident que Trump ferait pression sur Israël pour un compromis, et les célébrations de la droite en rapport avec le fait que Trump n’a pas mentionné l’état palestinien pendant sa visite et n’a pas critiqué les implantations, étaient déplacées. « Nous dansons tous sur le Titanic », a déclaré un ministre anonyme.

Des ministres israéliens qui ont rencontré Trump et son équipe auraient dit à la Deuxième chaîne que le président américain et ses conseillers avaient tiré de leur voyage trois conclusions sur le processus de paix : les progrès sur le front israélo-palestinien sont cruciaux pour progresser au Moyen Orient ; Abbas, que Trump a rencontré deux fois, est un partenaire viable ; et l’idée que Netanyahu ne peut pas faire de compromis car il est contraint pas sa coalition de droite est fausse, puisque le centre gauche le soutiendra.

L’AFP a contribué à cet article.

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