Deux activistes pro-israéliens arrêtés pour une contre-manifestation violente à l’UCLA, au printemps dernier
Eyal Shalom et Malachi Joshua Marlan-Librett sont accusés de crimes ; deux mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre de deux individus supplémentaires

LOS ANGELES (JTA) — Deux activistes pro-israéliens ont été arrêtés suite aux affrontements violents survenus au printemps dernier au sein du campement anti-israélien et pro-palestinien qui était installé sur le campus de l’UCLA.
Vendredi, Adam Tfayli, président de l’organisme gouvernemental étudiant à l’université de Californie, sur le campus de Los Angeles, a fait savoir sur Instagram que deux personnes avaient été arrêtées, accusées de délits majeurs – en réponse à un acte d’accusation qui avait été émis au début du mois d’août – et qu’elles paraîtraient rapidement devant les juges lors d’une audience préliminaire. L’auteur de la publication parue sur le réseau social a ajouté que deux personnes supplémentaires faisaient l’objet de mandats d’arrêts – l’une pour délit majeur et l’autre pour délit mineur (elle devait initialement, elle aussi, répondre d’infraction criminelle avant que l’accusation soit reclassifiée et revue à la baisse).
Le dossier d’un cinquième individu est actuellement en cours d’examen.
Le post publié sur Instagram n’a pas cité de noms – mais, selon le journal étudiant de l’UCLA Daily Bruin, les deux individus qui ont été appréhendés s’appelleraient Eyal Shalom Malachi Joshua Marlan-Librett. L’UCLA et les services de maintien de l’ordre, sur le campus, n’ont pas répondu à nos demandes de commentaire.
Ces arrestations ont eu lieu presque six mois après qu’un groupe d’activistes pro-israéliens – Shalom et Marlan-Librett étaient présents — a attaqué le campement pro-palestinien qui avait été installé sur le campus, le 30 avril. De nombreuses altercations violentes avaient eu lieu à cette occasion, les manifestants jetant des objets et des pétards en direction des activistes pro-palestiniens. Les gardiens de sécurité avaient été déployés mais la police n’avait dispersé la zone que plusieurs heures après le début des émeutes.
Les violences de ces manifestants pro-israéliens avaient attiré l’attention des médias de tous les États-Unis – en particulier dans un contexte où les étudiants juifs, sur les campus de tout le pays, déploraient un environnement hostile et antisémite dans le sillage de l’installation de ces campements. Les cours avaient été annulés à l’UCLA suite à ces incidents violents qui avaient été condamnés avec vivacité – notamment par les responsables de la communauté juive locale et par les étudiants et les personnels juifs de l’UCLA. Pour sa part, la maire de Los Angeles, Karen Bass, avait dénoncé des violences « absolument immondes et inexcusables ».
« Nous restons déterminés à défendre la sécurité de tous les étudiants sur le campus et à garantir que notre communauté restera informée de ce qui surviendra à l’avenir », a noté le président dans sa publication écrite vendredi. « Nous continuerons à réclamer des mesures qui protègeront tous les étudiants et qui feront assumer leurs responsabilités à tous les auteurs de violences ou de discrimination ».
Selon le site d’information local Westside Today, Shalom a été mis en examen pour usage illégal de gaz lacrymogène. Les images de l’incident du 30 avril montrent un homme portant un sweat à capuche marron, avec dans une main un tuyau en métal, en train de pulvériser du gaz lacrymogène, hurlant des insultes. Shalom a été formellement identifié par Dolores Quintana, une journaliste qui était présente sur les lieux. Il est difficile de dire dans quelle mesure Shalom est lié à l’UCLA.

Marlan-Librett, qui avait obtenu son diplôme à l’université de Santa Cruz en 2020 – et qui n’est donc pas étudiant à l’UCLA – est visé par quatre chefs d’accusation, dont agression avec une arme, un crime assorti d’une catégorisation supplémentaire de crime de haine. Ils devra aussi répondre de coups et blessures pour un incident distinct qui était survenu le 28 avril, le jour d’un grand rassemblement pro-israélien qui était resté largement pacifique et qui s’était tenu sur le campus de l’UCLA. L’audience préliminaire de Marlan-Librett est fixée au 22 novembre.
Quelques jours après les affrontements, le 2 mai, plus de 200 personnes avaient été arrêtées lorsque la police avait dispersé le campement, dans le cadre d’une vague d’actions menées dans tout le pays par la police dans le but de mettre un terme au mouvement des campements pro-palestiniens qui se multipliaient dans les universités.
Selon le Los Angeles Times, un grand nombre d’entre elles avaient été appréhendées parce qu’elles étaient soupçonnées de ne pas s’être dispersées – ce qui est un délit mineur. Quelques heures plus tard, elles avaient été libérées de cellule, dans le centre-ville, avec leurs effets personnels et elles avaient été accueillies par une foule en liesse, sous les cris de « Free Palestine ».
La première arrestation d’un militant pro-israélien impliqué dans les affrontements avait eu lieu quelques semaines plus tard, lorsque la police avait arrêté Edan On, 18 ans, à Beverly Hills, le 23 mai. Mais le bureau du procureur du comté de Los Angeles avait refusé de mettre Edan On en examen, renvoyant l’affaire au bureau du procureur de la ville de Los Angeles pour qu’il examine la possibilité de déposer plainte pour délit mineur.
Le campement de l’UCLA avait également donné lieu à d’autres actions en justice. Au mois d’août, le juge de district américain Mark Scarsi avait émis une injonction temporaire sommant l’UCLA de faire davantage pour protéger les étudiants juifs. Quelques étudiants juifs de l’UCLA avaient intenté un procès à l’université, affirmant que les manifestants pro-palestiniens leur interdisaient l’accès à certaines zones du campus.
« En 2024, aux États-Unis d’Amérique, dans l’État de Californie et dans la ville de Los Angeles, des étudiants juifs ont été exclus de certaines parties du campus de l’UCLA parce qu’ils refusaient de dénoncer leur foi », avait écrit Scarsi.
Un porte-parole de l’UCLA avait critiqué la décision prise par le juge auprès du Los Angeles Times, affirmant qu’elle « entrave de manière inappropriée notre capacité à répondre aux événements sur le terrain ».