Devant l’ambassade d’Espagne à Tel Aviv, des militants saluent la reconnaissance d’un État palestinien
Plusieurs organisations de gauche étaient présentes, notamment le groupe de la société civile israélo-palestinienne Combatants for Peace, le parti communiste binational Hadash et la Ligue des jeunes communistes d'Israël
Une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade d’Espagne dans le centre de Tel-Aviv vendredi pour féliciter le pays d’avoir reconnu l’existence d’un État palestinien.
Les manifestants portaient des pancartes et scandaient en hébreu, en arabe et en espagnol, appelant l’Espagne à « arrêter de réfléchir et à reconnaître » un État palestinien indépendant, la décision de Madrid n’étant pas encore entrée en vigueur.
Plusieurs participants arboraient également des pancartes appelant les autres pays de l’UE à suivre l’exemple de l’Espagne.
La reconnaissance par l’Espagne du statut d’État palestinien, annoncée en début de semaine en même temps que les gouvernements norvégien et irlandais, devrait entrer en vigueur le 28 mai.
Plusieurs organisations de gauche étaient présentes, notamment le groupe de la société civile israélo-palestinienne Combatants for Peace, le parti communiste binational Hadash et la Ligue des jeunes communistes d’Israël.
À un moment donné, une passante a agressé des militants en leur disant qu’elle venait du kibboutz Reim, l’une des communautés frontalières de Gaza attaquées lors de l’assaut terroriste du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, au cours duquel près de 1 200 personnes ont été assassinées et plus de 250 ont été prises en otage, déclenchant ainsi la guerre actuelle qui ravage la bande de Gaza.
Le rassemblement s’est achevé sur un refrain de El pueblo unido jamás será vencido (un peuple uni ne sera jamais vaincu), une chanson de protestation chilienne en espagnol.
Some 20 Israeli protesters outside the Spanish embassy in central TLV Fri morning:
'Good morning dear ambassador, recognize Palestine now!' pic.twitter.com/LGoyBZhYrS
— Noam Lehmann (@insomniacalpaca) May 24, 2024
Eli Gozansky, un militant de Hadash, a expliqué au Times of Israel que les manifestants espéraient convaincre les États membres de l’UE « de faire un geste diplomatique pour pousser Israël, qui a le gouvernement le plus extrémiste qui soit », à accepter une règlement politique créant un État palestinien aux côtés d’un État israélien, avec Jérusalem comme capitale commune, et à se pencher sur le sort des réfugiés palestiniens.
« Ce type de démarche donne de l’espoir, et lorsqu’il y a de l’espoir, les gens réagissent », a indiqué Gozansky.
« Les deux peuples se trouvent aujourd’hui dans un fossé très profond », a poursuivi Gozansky, déplorant ce qu’il décrit comme la « psychologie de la vengeance » qui s’est enracinée en Israël.
« Œil pour œil nous rendra tous aveugles », ajoute-t-il.
Un employé de l’ambassade d’Espagne est venu parler aux manifestants « pour comprendre qui nous sommes politiquement », a fait remarquer Gozansky.