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Doutes sur l’authenticité de la plus ancienne table de la loi en vente aux enchères

Une tablette en paléo-hébreu, censée porter la version samaritaine des Dix Commandements et estimée à plus d’un million de dollars, est sujette à caution, selon le NYT

Sharon Liberman Mintz, spécialiste des livres et manuscrits de Sotheby's Judaica, discute de la plus ancienne tablette complète des Dix Commandements, exposée chez Sotheby's, à New York, le 9 décembre 2024. (Crédit : Richard Drew/AP)
Sharon Liberman Mintz, spécialiste des livres et manuscrits de Sotheby's Judaica, discute de la plus ancienne tablette complète des Dix Commandements, exposée chez Sotheby's, à New York, le 9 décembre 2024. (Crédit : Richard Drew/AP)

Une tablette de pierre, présentée comme la plus ancienne copie connue des Dix Commandements, doit être mise aux enchères mercredi chez Sotheby’s à New York. Cependant, certains experts expriment des doutes quant à son authenticité, rapporte un article publié vendredi dans le New York Times (NYT).

« Les objets provenant de cette région du monde regorgent de faux », a déclaré Brian I. Daniels, directeur de la recherche et des programmes au Penn Cultural Heritage Center de Philadelphie, au NYT, sans pour autant totalement écarter la possibilité que l’objet soit authentique. « Il est possible qu’il soit authentique et qu’il s’agisse d’une véritable découverte historique », a-t-il ajouté.

« Selon Sotheby’s, cette inscription samaritaine des Dix Commandements date d’environ 1 500 ans », a déclaré Christopher Rollston, directeur du département des langues et civilisations classiques et proche-orientales à l’université George Washington, « mais il n’y a aucun moyen de le vérifier ».

« Après tout, cet objet n’a pas été découvert lors d’une fouille archéologique. Nous ne savons même pas qui l’a trouvé », a-t-il ajouté.

La tablette, en marbre, pèse 52 kilogrammes et mesure environ 60 centimètres de haut. Elle aurait été sculptée à la fin de la période romaine ou byzantine (vers 300-800 de notre ère) et comporte une version des Dix Commandements proche de celle qui figure dans la Bible hébraïque actuelle.

Selon Selby Kiffer, expert international en livres et manuscrits chez Sotheby’s, l’âge supposé de la pierre s’appuie sur l’usure et l’altération de la tablette, ainsi que sur l’utilisation de l’alphabet paléo-hébraïque dans l’inscription.

L’article du NYT précise que l’inscription diffère de celle de la Bible hébraïque : elle omet le troisième commandement (« Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ») et ajoute une injonction à adorer sur le mont Guerizim, un site sacré pour les Samaritains. Cette communauté, qui partage une ascendance commune avec le peuple juif contemporain, s’en est séparée il y a environ 2 000 ans.

« Les faussaires des 150 dernières années ajoutent souvent des éléments surprenants à leurs créations pour attirer davantage d’attention sur leurs faux », a confié Rollston au NYT.

Il note toutefois, que le texte de cette tablette correspond à la tradition samaritaine, encore préservée par une petite communauté vivant principalement en Cisjordanie et possédant à la fois la citoyenneté israélienne et palestinienne.

Le NYT souligne que l’inscription est rédigée dans une version du paléo-hébreu, un alphabet remplacé par une variante de l’alphabet araméen chez les Juifs il y a plus de 2 000 ans.

Des Samaritains prient pendant un pèlerinage célébrant la fête de Pessah sur le mont Gerizim aux abords de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 11 mai 2012 (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90/File)

L’utilisation de cet ancien alphabet correspond aux origines samaritaines, ce groupe ayant continué à utiliser un alphabet dérivé du paléo-hébreu. Cependant, la presse israélienne ne précise pas si l’inscription est rédigée dans une forme spécifique du paléo-hébreu ou dans une version proprement samaritaine.

La tablette aurait été découverte en 1913 lors de la construction d’une voie ferrée sur la côte sud d’Israël. Initialement négligée, elle fut achetée par un particulier qui l’utilisa comme pavé dans sa cour, selon Heritage Auctions, qui l’a vendue lors d’une précédente transaction.

En 1943, la pierre a été achetée par un certain M. Y. Kaplan, dont on ne sait pas grand-chose d’autre. Kaplan a rédigé un article scientifique sur la tablette en 1947, en collaboration avec Yitzhak Ben-Zvi, un archéologue qui devint plus tard président d’Israël.

Dans les années 1990, la tablette a été achetée par le marchand d’antiquités Robert Deutsch, avant d’être acquise par le rabbin Saul Deutsch pour son Living Torah Museum à Brooklyn, New York.

Elle sera mise aux enchères le 18 décembre et devrait se vendre entre 1 et 2 millions de dollars.

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