Écosse : Un élu exclu de son parti pour avoir refusé d’accuser Israël de « génocide »
John Mason avait affirmé que "si Israël avait voulu commettre un génocide, il en aurait tué dix fois plus"
Un député membre du Scottish National Party (« Parti national écossais », en français) a été exclu de son parti suite à un commentaire sur les réseaux sociaux, selon Ynet.
Le député avait répondu, samedi 17 août, aux critiques adressées par son parti au secrétaire aux Affaires étrangères écossais pour avoir rencontré l’ambassadeur adjoint d’Israël pour un entretien diplomatique standard.
Alors que le SNP accuse Israël de « génocide » à Gaza, John Mason écrit que « si Israël avait voulu commettre un génocide, il en aurait tué dix fois
plus ».
Ce commentaire a conduit le jour-même au limogeage « immédiat » de Mason par décision de son parti, comme rapporté par le journal écossais The Herald.
Le porte-parole du SNP justifie son exclusion en affirmant « qu’il est totalement inacceptable de minimiser avec désinvolture la mort de plus de 40 000 Palestiniens. Il ne peut y avoir de place au sein du SNP pour ce genre d’intolérance ».
If Israel wanted to commit genocide, they would have killed ten times as many.
— John Mason (@JohnMasonMSP) August 16, 2024
Le député, qui devra désormais siéger au parlement écossais sous étiquette indépendante, a déclaré qu’il était « évidemment déçu » par sa suspension, mais maintient sa position sur la guerre en cours à Gaza.
Dans une publication partagée sur son compte Facebook, Mason explique que « trop de vies ont déjà été perdues en Israël, à Gaza et au-delà et, comme je l’ai dit lors de mon discours au Parlement, beaucoup de gens ont le sentiment qu’Israël est passé d’une position de légitime défense à une position de vengeance ».
« Cependant, je ne crois pas personnellement qu’Israël ait tenté de commettre, ait commis ou commette un génocide. Ils ont certainement la capacité de tuer beaucoup plus de Palestiniens qu’ils ne l’ont fait. Cela ne veut pas dire que les pertes en vies humaines ne sont pas déjà trop nombreuses », a-t-il ajouté.
En réponse à la prise de position de Mason, l’ancien chef du parti SNP, Ian Blackford, a commenté sur son compte X : « Plus de 40 000 morts à Gaza et vous tweetez cela. Vous n’êtes pas digne d’exercer une fonction publique. » Et d’ajouter : « Vous glorifiez le meurtre et l’assassinat avec votre commentaire obtus. »
Forty thousand plus dead in Gaza and you tweet this. You are not fit for public office. You are an embarrassment and not fit to represent anyone. You glorify killing and murder with your obtuse comment. Just go and do it now. https://t.co/7sjWhAsIcV
— Ian Blackford (@blackfordian1) August 16, 2024
La guerre entre Israël et le Hamas à Gaza a été déclenchée par le massacre du 7 octobre 2023 perpétré par les terroristes du Hamas et faisant plus de
1 200 morts, principalement civils, dans le sud d’Israël. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Des faits repris par John Mason, qui conclut : « Et nous devons nous rappeler que c’est l’Iran et le Hamas qui ont déclaré qu’ils voulaient qu’Israël soit rayé de la carte… Cela ressemble plus à une intention de génocide qu’à tout ce qu’Israël a dit ou fait. »
Le gouvernement écossais a par ailleurs décidé lundi 19 août qu’il allait cesser d’organiser des réunions avec des responsables israéliens jusqu’à ce que de « réels progrès » vers un accord de paix soient constatés.
Le secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Angus Robertson, a justifié la décision du gouvernement local et précise : « Nous maintiendrons cette position jusqu’à ce que des progrès réels aient été accomplis sur la voie de la paix, qu’un accès sans entrave à l’aide humanitaire soit assuré et qu’Israël respecte pleinement ses obligations internationales en matière d’enquête sur le génocide et les crimes de guerre. »
On ne sait pas si le gouvernement écossais a parlé des otages toujours retenus par le Hamas depuis le 7 octobre.
Récemment, un couple d’Israéliens a été hué et chassé d’un spectacle humoristique à Édimbourg après avoir dit au comédien qu’il ne trouvait pas sa blague sur Israël drôle.
En juillet, des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël ont bloqué l’entrée de l’usine du groupe technologique français Thales à Glasgow, en Ecosse, tout en appelant à un cessez-le-feu à Gaza et à arrêter de fournir des armes à Israël.
En mars, le joueur de football israélien Liel Abada a quitté le Celtic pour le club américain de Major League Soccer, Charlotte, après avoir subi des pressions de la part de ses compatriotes pour quitter la Premiership écossaise à la suite de manifestations de soutien aux Palestiniens de la part de certains supporters dans le cadre de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Alors que de nombreux pays suspendaient leurs aides à l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en janvier dernier en raison de l’implication de certains de ses membres dans le pogrom du 7 octobre, l’Écosse, aux côtés de la Norvège, avait décidé de poursuivre son financement. Les beaux-parents de l’ex-Premier ministre d’Écosse, Humza Yousaf, sont originaires de l’enclave.