Eli Feldstein et le sous-officier sont maintenus en détention
La Haute Cour enquête sur l'affaire de la fuite d'informations confidentielles suite à l'appel de la décision du tribunal de Tel Aviv par les procureurs
Les deux suspects, dans le scandale impliquant le bureau du Premier ministre et la fuite présumée de documents classifiés dans les médias, resteront en détention pour le moment, après que les procureurs ont fait appel de la décision du tribunal de Tel Aviv de les placer en résidence surveillée.
Le juge de la Cour suprême, Alex Stein, a déclaré jeudi qu’il gelait l’ordonnance du tribunal pendant qu’il étudiait les détails de ce dossier. Une décision est attendue la semaine prochaine.
Eli Feldstein, collaborateur et porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ainsi qu’un réserviste, sont soupçonnés d’avoir divulgué des informations confidentielles dérobées au Directorat des Renseignements militaires, puis de les avoir transmises à la presse étrangère.
Le réserviste est accusé d’avoir divulgué des renseignements militaires à Feldstein. Ce dernier est accusé d’avoir transféré des informations classifiées dans l’intention de porter préjudice à la sécurité de l’État, un crime passible d’une peine de prison à vie, ainsi que de possession illicite d’informations classifiées et d’obstruction à la justice.
L’affaire est centrée sur la fuite présumée d’un document hautement confidentiel au média allemand Bild en septembre, qui détaillait ostensiblement les priorités et les tactiques du groupe terroriste palestinien du Hamas dans les pourparlers portant sur les otages, dans le but présumé de retourner l’opinion publique contre un accord de « trêve contre libération d’otages ». Des responsables de la défense ont déclaré qu’il est apparu par la suite que le document ne reflétait pas nécessairement la position des dirigeants du Hamas et que sa divulgation risquait de mettre en danger les sources de renseignements.
Feldstein est accusé d’avoir envoyé le document à Bild alors qu’il savait qu’il avait été obtenu de manière illicite et que la censure militaire avait interdit sa publication.
Si le juge de Tel Aviv avait indiqué mardi qu’il ne voyait pas de preuves suffisantes pour étayer l’accusation portée par l’État contre Feldstein d’avoir eu l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale, il avait en revanche indiqué qu’il existait des preuves « évidentes » que Feldstein avait sciemment enfreint la censure militaire lors de la fuite d’un document classifié volé au Directorat des Renseignements militaires.
Mercredi matin, l’avocat de Feldstein a déclaré que son client avait décidé de ne plus porter le chapeau à la place du Premier ministre et de son bureau.
Netanyahu a cherché à se distancier de cette affaire, assurant qu’il avait appris l’existence de ce document classifié par les médias.