En Autriche, Rivlin avertit du danger d’ignorer la montée de l’extrémisme
Le président et le chef d'état-major passent trois jours en Europe pour alerter sur la menace iranienne et défendre Israël face à l'enquête de la CPI sur des crimes de guerre
Le président Reuven Rivlin s’est rendu en Autriche pour la deuxième étape de sa tournée européenne mercredi, où il a mis en garde contre le danger d’ignorer la montée de l’extrémisme.
« L’Autriche ne s’est pas réveillée un matin avec les croix gammées du Troisième Reich. L’antisémitisme, le racisme et la xénophobie couvaient depuis des années. C’est ainsi que les horreurs se produisent – par l’apathie et le mépris », a déclaré M. Rivlin lors d’une cérémonie devant un monument aux victimes de la Shoah à Vienne, à laquelle il a assisté en compagnie du président autrichien Alexander Van der Bellen.
M. Rivlin effectue une tournée européenne, en compagnie du chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Aviv Kohavi, dans le but de souligner la menace que représente le programme nucléaire iranien et de défendre leur opposition à la décision de la Cour pénale internationale d’enquêter sur des crimes de guerre présumés commis par Israël et les groupes terroristes palestiniens.
Dans son discours, M. Rivlin a également mis en garde contre les dangers de ne pas réagir aux agressions de l’Iran et de ses mandataires.
« La communauté internationale doit prendre conscience de la menace que représente l’Iran et adopter une position intransigeante contre son programme nucléaire et son soutien aux organisations terroristes », a déclaré M. Rivlin.
« C’est là que l’intervention de la communauté internationale est nécessaire, et non dans le domaine du droit international qui est cyniquement exploité pour des raisons politiques afin d’affaiblir l’État d’Israël », a-t-il ajouté, en faisant référence à la CPI.
M. Rivlin a également remercié l’Autriche de se tenir aux côtés d’Israël sur la scène internationale pour son engagement en faveur de la sécurité d’Israël.
M. Van der Bellen a souligné les liens étroits qui existent aujourd’hui entre l’Autriche et Israël, déclarant qu’il était « de notre devoir de nous opposer à toute résurgence de l’inhumanité, du racisme et de l’antisémitisme de manière décisive et sans compromis. Notre objectif aujourd’hui est de permettre la vie juive sans interférence en tout lieu – Israël, l’Europe, Vienne ou tout autre lieu ».
Rivlin a également tenu une réunion de travail avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Au cours de la réunion, le président a exprimé ses remerciements pour l’engagement de l’Autriche dans la lutte contre l’antisémitisme avec une nouvelle stratégie nationale, et pour son soutien à Israël concernant la CPI.
M. Kohavi a également fait le point avec les dirigeants autrichiens sur la menace iranienne et a souligné l’importance d’empêcher l’Iran d’acquérir des capacités nucléaires militaires.
La procureure en chef de la CPI, Fatou Bensouda, a annoncé au début du mois qu’elle ouvrait une enquête sur les actions commises par Israël et les Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est depuis 2014. Les Palestiniens ont déjà déclaré qu’ils coopéreraient à l’enquête menée par le tribunal de La Haye. Israël n’a pas encore décidé s’il y participerait, mais la décision d’ouvrir une enquête a été condamnée par de hauts responsables israéliens.
Ce voyage de trois jours intervient alors que l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU s’efforce de sauver l’accord entre les puissances mondiales et l’Iran qui s’est effiloché depuis que l’ancien président américain Donald Trump s’en est retiré en 2018. L’Allemagne et la France sont toutes deux signataires du plan d’action global conjoint, qui a accordé à l’Iran un allègement des sanctions en échange de restrictions de son programme nucléaire.
Après son retrait de l’accord, les États-Unis ont réappliqué des sanctions strictes à l’encontre de l’Iran, qui a réagi en s’éloignant de ses propres engagements dans le cadre de l’accord, notamment en accélérant l’enrichissement de l’uranium, un processus essentiel à la production de l’arme nucléaire.
Le président américain Joe Biden et son administration ont répété à plusieurs reprises qu’ils réintégreraient le JCPOA si Téhéran commençait par s’y conformer. L’Iran insiste pour que les États-Unis lèvent les sanctions avant de revenir aux termes de l’accord, ce qui place les deux parties dans une impasse.
Ces derniers mois, l’Iran a pris des mesures répétées pour violer l’accord et faire monter la pression sur les États-Unis, notamment en enrichissant de l’uranium au-delà des limites fixées par l’accord et en empêchant les inspections de ses installations nucléaires par les Nations unies.
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