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En Cisjordanie, Netanyahu et Gallant blâment l’Iran pour la flambée du terrorisme

Les deux hommes se sont rendus sur les lieux d'un attentat meurtrier ; un commandant militaire a déploré "le pic" d'une vague terroriste ; des émeutes ont agité la frontière de Gaza

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense  Yoav Gallant, à droite, sur les lieux d'une attaque terroriste à l'arme à feu près de Hébron, en Cisjordanie, le 21 août 2023. (Crédit :  Amos Ben Gershom/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant, à droite, sur les lieux d'une attaque terroriste à l'arme à feu près de Hébron, en Cisjordanie, le 21 août 2023. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

HEBRON, Cisjordanie – S’exprimant lundi soir sur les lieux d’un attentat terroriste à l’arme à feu meurtrier survenu à proximité de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont affirmé que l’Iran était responsable de la vague continue de terrorisme.

« Nous sommes au beau milieu d’une offensive terroriste qui est encouragée, dirigée et financée par l’Iran et par ses groupes mandataires », a déclaré Netanyahu.

« Les changements les plus significatifs, sur le terrain, sont liés au financement et aux objectifs poursuivis par l’Iran », a renchéri Gallant.

« L’Iran cherche tous les moyens de nuire aux citoyens d’Israël. Nous entreprendrons des actions variées qui rétabliront la sécurité pour les citoyens d’Israël », a noté Gallant qui a ajouté que « toutes les options sont sur la table ».

Netanyahu a indiqué qu’Israël œuvrait « 24 heures sur 24 et sept jours sur sept » pour arrêter « les meurtriers et tous ceux qui tentent de tuer des citoyens israéliens ». Il a précisé qu’il soutenait pleinement « tous les commandants et tous les soldats qui travaillent, jour et nuit, à assurer notre protection à tous ».

« Nous devons tous les soutenir », a-t-il continué.

Il a expliqué qu’Israël utilisera « des moyens supplémentaires pour régler nos comptes avec les meurtriers et avec ceux qui les envoient, qu’ils soient proches ou loin de nous. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et le ministre de la Défense Yoav Gallant émettent une déclaration depuis les lieux d’un attentat terroriste survenu près de Hébron, en Cisjordanie, le 21 août 2023. (Crédit : GPO)

Prenant la parole avant les deux hauts-responsables, le chef du Commandement militaire central, le général Yehuda Fox, a indiqué qu’Israël était au pic d’une vague de terrorisme majeure. Il a fait cette déclaration suite aux deux attentats à l’arme à feu commis dans la journée et à une autre attaque meurtrière qui avait endeuillé Israël pendant le week-end.

« Nous sommes au pic d’une escalade, d’une vague terroriste, de l’une de ces vagues de terrorisme que nous n’avions pas connue depuis longtemps », a expliqué Fox aux journalistes depuis le siège de la brigade régionale de Judée, à proximité de Hébron. « L’armée et les forces de sécurité mènent quotidiennement des opérations avec pour objectif de déjouer le terrorisme ».

Le chef du Commandement central, le général Yehuda Fox, parle aux journalistes réunis au siège de la brigade régionale de Judée, à proximité de Hébron, le 21 août 2023. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Des attentats palestiniens à l’arme à feu, à l’arme blanche ou à la voiture-bélier commis en Israël et en Cisjordanie ont fait 29 morts du côté israélien et des blessés graves depuis le début de l’année. Au mois de mai, par ailleurs, des tirs de roquettes émanant de la bande de Gaza ont tué deux personnes en Israël, et l’attaque menée par un policier égyptien sur la frontière avec l’État juif, au mois de juin, a entraîné le décès de trois soldats.

L’année dernière, 27 civils israéliens et étrangers avaient trouvé la mort lors d’attentats terroristes commis par des Palestiniens ou par des Arabes israéliens en Israël et en Cisjordanie. Trois militaires avaient été tués dans des attaques menées contre les troupes et un commandant de la police israélienne avait perdu la vie lors d’affrontements avec des hommes armés palestiniens, lors d’une opération réalisée en Cisjordanie.

« Nous nous efforçons de devancer l’ennemi et de déjouer ses plans. Aujourd’hui et cette semaine, nous n’avons pas réussi », a continué Fox en référence à l’attaque meurtrière commise près de Hébron et à la mort de deux civils israéliens – un père et son fils – à Huwara, dans la journée de samedi.

« Nous pourchasserons nos ennemis à Huwara et à Hébron, et partout ailleurs », a-t-il juré. « Nous tirerons les leçons de ces incidents, nous ouvrirons des enquêtes et nous en tirerons les enseignements nécessaires », a-t-il ajouté.

Les forces de sécurité israéliennes sur la scène d’une attaque meurtrière à l’arme à feu à proximité de Hébron, en Cisjordanie, le 21 août 2023. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Répondant à une question du Times of Israel au sujet des inquiétudes portant sur une éventuelle propagation de la vague terroriste – qui s’est majoritairement abattue sur le nord de la Cisjordanie – dans le sud du territoire, Fox a indiqué que les militaires avaient d’ores et déjà déjoué de nombreux attentats dans le secteur de Hébron.

« Il est vrai que la plus grande partie du terrorisme qui a eu lieu au grand jour, récemment, a touché la zone de la Samarie », a dit Fox, se référant au nord de la Cisjordanie par son nom biblique. « Mais aussi ici, nous avons déjoué des dizaines d’attaques – si ce n’est plus – qui impliquaient notamment des cellules terroristes de la région de Judée [le sud de la Cisjordanie]. »

« J’ai réellement l’espoir que nous serons en mesure d’améliorer la situation dans le nord de la Samarie aussi, ainsi qu’en Judée, et que nous pourrons déjouer les attentats terroristes avant qu’ils ne se produisent », a-t-il continué.

De leur côté, en riposte aux deux attaques meurtrières de ces derniers jours, les activistes de la droite de l’échiquier politique ont lancé une nouvelle campagne sur les réseaux sociaux réclamant le limogeage de Fox.

Une affiche qui a circulé sur internet appelle ainsi à « virer immédiatement Fox », avec une photo du général entourée des photos de 24 victimes récentes du terrorisme.

Les activistes attribuent à Fox la responsabilité de cette vague d’attentats, l’accusant de ne pas suffisamment adopter de mesures de répression à l’encontre des Palestiniens. Des critiques qui ont été reprises, ces derniers jours, par plusieurs politiciens qui siègent au sein de la coalition au pouvoir.

En réponse à cette campagne et aux critiques émises par les législateurs, Fox a indiqué aux journalistes qu’il ne prenait pas les choses personnellement. « Rien n’est personnel. Cela fait 35 ans que je porte l’uniforme et avec moi, il y a des dizaines de milliers d’autres Israéliens dans l’armée et dans les forces de sécurité qui œuvrent à défendre les citoyens d’Israël », a-t-il dit.

« Je suis au service du public depuis 35 ans et je continuerai à l’être aussi longtemps que, selon moi, je serais encore capable de relever les défis et d’assurer la sécurité des citoyens d’Israël, au nom de tous les citoyens d’Israël – même de ceux qui ne m’apprécient pas », a-t-il poursuivi.

Oded Revivi, le maire d’Efrat, l’une des plus grandes implantations de Cisjordanie, a pris la défense de Fox, expliquant que ces appels étaient nuisibles. « Le général Fox, ainsi que des milliers de soldats et de réservistes sur le terrain, ont mené des opérations d’arrestation, jour et nuit, au cours des deux dernières années. Ce sont des centaines de terroristes qui ont été tués et gravement blessés, et le secteur compte des dizaines de bataillons de réserve. Le général et ses commandants sont sur le terrain et personne ne peut nier les efforts incessants de l’armée – depuis le chef d’état-major jusqu’au simple solodat – des efforts livrés pour tenter d’assurer notre sécurité en Judée-Samarie et d’assurer la sécurité de tous les citoyens d’Israël », a-t-il déclaré, selon le site de divertissement et d’information Srugim.

« Il est temps de nous dresser, tous ensemble, contre l’ennemi ; il est temps de transmettre le message clair et déterminé que nous ne bougerons pas d’ici et que nous avons la conviction que l’armée connaît son travail, qu’elle est en mesure de relever frontalement le défi difficile qui est le sien », a-t-il ajouté.

Les responsables du Commandement central ont été très critiqués par les groupes issus du mouvement pro-implantation, au fil des années, qui estiment qu’ils n’agissent pas suffisamment contre les menaces sécuritaires ou qu’ils entreprennent des actions inacceptables contre les implantations juives illégales.

Les forces de sécurité israéliennes sur la scène d’une attaque meurtrière à l’arme à feu à proximité de Hébron, en Cisjordanie, le 21 août 2023. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Dans la matinée de lundi, Batsheva Nigri, 42 ans, avait été tuée et Aryeh Leib, 40 ans, avait été grièvement blessé lorsque leur véhicule avait été pris pour cible par des hommes armés palestiniens, près de Hébron. La fille de Nigri, âgé de 12 ans, se trouvait dans la voiture pendant l’attaque mais elle n’avait pas été touchée, avait raconté le Magen David Adom.

Nigri et sa fille avaient été prises en auto-stop par Leib qui se rendait lui aussi dans le secteur de Jérusalem depuis le sud de la Cisjordanie.

Le véhicule a finalement essuyé au moins 22 tirs et trois impacts de balle ont été trouvés à proximité, a révélé l’enquête initiale menée par l’armée.

Les soldats de Tsahal qui étaient stationnés à un poste, à proximité, ont entendu les coups de feu sans comprendre immédiatement qu’un attentat avait eu lieu. Le terroriste avait déjà pris la fuite à l’arrivée des militaires, selon les investigations.

L’armée israélienne a annoncé avoir lancé une chasse à l’homme pour retrouver le terroriste et un certain nombre de routes ont été fermées dans la zone. Les soldats ont encerclé Hébron, interrogeant les Palestiniens qui entrent et qui sortent de la ville.

Batsheva Nigri, tuée dans un attentat terroriste le 21 août 2023. (Autorisation)

Tsahal a donné une description du véhicule qui aurait été utilisé par les hommes armés pour l’attaque. La voiture n’avait pas de plaque d’immatriculation et elle se serait dirigée, semble-t-il, vers Hébron et ses environs.

Les forces de sécurité ont trouvé, plus tard, une voiture incendiée aux abords de la ville palestinienne de Halhul. Elle aurait correspondu à la description du véhicule utilisé par les attaquants.

Cette attaque est survenue quelques jours après qu’un terroriste palestinien a tué deux Israéliens, un père et son fils, alors qu’ils faisaient des courses dans la ville de Huwara, au nord de la Cisjordanie. Shay Silas Nigreker, 60 ans, et son fils de 28 ans, Aviad Nir, ont été abattus alors qu’ils faisaient laver leur automobile dans une station automatique, samedi après-midi.

Shay Silas Nigreker, 60 ans, et son fils Aviad Nir, 28 ans, qui ont été tués lors d’un attentat terroriste dans la ville de Huwara en Cisjordanie, le 19 août 2023. (Autorisation)

La division de Cisjordanie de Tsahal est habituellement constituée de 13 bataillons. Au cours des 18 derniers mois, ce nombre a fluctué dans un contexte de renforcement des attaques terroristes palestiniennes, avec un pic de 26 bataillons au mois d’octobre 2022. Suite au déploiement de lundi, il y aura 23 bataillons qui seront stationnés en Cisjordanie.

Le chef d’état-major Herzi Halevi sur les lieux d’un attentat terroriste à l’arme à feu près de Hébron, en Cisjordanie, le 21 août 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Par ailleurs, lundi, un homme palestinien a été grièvement blessé après avoir été touché par une balle tirée par un membre de l’unité Yamas – une unité antiterroriste d’élite qui agit sous couverture et qui est placée sous l’autorité de la police des frontières- dans la ville de Beita, située près de Huwara, en Cisjordanie.

Sur des images violentes qui ont été partagées par les médias palestiniens, l’homme essuie le tir alors qu’il s’éloigne des forces israéliennes.

Des médias palestiniens ont affirmé que l’homme, nommé Ameed al-Jaghoub, avait succombé à ses blessures – mais le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a indiqué, pour sa part, qu’il se trouvait dans un état critique.

Un porte-parole de la police des frontières a confié au Times of Israel qu’alors que les forces se trouvaient à Beita pour arrêter un homme qui était recherché, « des émeutes violentes se sont produites ».

Pendant ces heurts – « qui ont mis en danger la vie des soldats, et ce de manière déterminante » – les Palestiniens ont jeté des parpaings et des pierres sur les agents de l’unité Yamas, a indiqué le porte-parole.

Il a ajouté que les forces israéliennes avaient utilisé des moyens de dispersion anti-émeute et qu’elles auraient aussi ouvert le feu à balles réelles, notamment à l’aide de fusils de type « Ruger », alors que les échauffourées s’intensifiaient.

Le calibre 22 de ce fusil est considéré comme moins létal que les calibres plus larges qui sont habituellement utilisés par les militaires. Les groupes de défense des droits de l’Homme condamnent l’usage de cette arme dans le cadre de la lutte anti-émeutes dans la mesure où elle peut encore s’avérer potentiellement mortelle. Les troupes tirent généralement sur les membres inférieurs des émeutiers lorsqu’elles se servent de ce fusil et elles évitent de viser la tête, conscientes de possibles conséquences mortelles..

« Les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a déclaré le porte-parole en évoquant la vidéo.

Les violences se sont accrues dans toute la Cisjordanie au cours de l’année passée – avec une recrudescence des attentats à l’arme à feu contre les civils et contre les soldats israéliens, des raids d’arrestation nocturnes lancés par l’armée qui ont été pratiquement quotidiens et dans un contexte de renforcement des attaques de représailles des extrémistes juifs du mouvement pro-implantation contre les Palestiniens.

Selon un décompte réalité par le Times of Israel, 173 Palestiniens de Cisjordanie ont aussi été tués depuis le début de l’année – la plupart d’entre eux pendant des affrontements avec les forces de sécurité ou alors qu’ils commettaient des attentats. Toutefois, certains étaient des civils qui se trouvaient là par hasard et d’autres ont trouvé la mort dans des circonstances peu claires, notamment lors de heurts avec des partisans extrémistes du mouvement pro-implantation.

Lundi également, des centaines de Palestiniens de la bande de Gaza se sont livrés à des émeutes le long de la frontière avec Israël.

Un porte-parole de Tsahal a fait savoir au Times of Israel que les émeutiers avaient lancé des explosifs et que plusieurs personnes avaient tenté de franchir la barrière de sécurité.

Les forces militaires ont mis en détention un certain nombre de Palestiniens, qui seront interrogés par le Shin Bet, a ajouté le porte-parole.

De son côté, le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas à Gaza, a annoncé que 18 personnes avaient été blessées par balle par les Israéliens pendant ces violences.

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