En Israël, des sénateurs US rejettent le plan de Trump pour Gaza, attendant une alternative des États arabes
Lindsey Graham, un allié de Trump, a estimé que ce dernier "a lancé une discussion qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps" ; pour un sénateur démocrate, la proposition du président est "un raté"

Le sénateur républicain américain Lindsey Graham a rejeté lundi la proposition faite par le président Donald Trump de s’emparer de Gaza et d’en expulser les Palestiniens. De son côté, le sénateur démocrate Richard Blumenthal a déclaré qu’il s’attendait à ce que les États arabes proposent une alternative viable.
Ces éminents représentants du sénat américain faisaient partie d’une délégation bipartisane venue en déplacement en Israël. Ils avaient rencontré, dans la journée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a répété dimanche qu’il soutenait la vision controversée qui a été avancée par Trump pour l’avenir de la bande de Gaza.
Les officiels israéliens souscrivent à la proposition de Trump. Le ministre de la Défense, Israel Katz, a chargé l’armée de préparer un plan qui permettrait aux Palestiniens de Gaza de partir de leur propre gré.
Mais Graham, qui est un allié de longue date de Trump et une personnalité déterminante du parti républicain au sein de Congrès, avec une forte influence sur les questions de politique étrangère et de sécurité nationale, a déclaré à la presse que le Sénat n’était guère enclin « à ce que l’Amérique prenne le contrôle de Gaza d’une manière ou d’une autre ».
Blumenthal s’est contenté de dire que le plan était « un raté ».
La proposition de Trump a été largement condamnée par les responsables arabes et certains critiques ont estimé qu’elle équivalait à un « nettoyage ethnique ». Lundi encore, Netanyahu a répété que les Palestiniens de Gaza devaient avoir le choix de quitter la bande.
Katz a fait savoir, lundi, qu’il allait établir une nouvelle administration, au sein du ministère, qui sera chargée à toutes les questions relatives au départ volontaire des Palestiniens de l’enclave.
« La seule chose que le président Trump a faite, c’est qu’il a lancé une discussion qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps », a dit Graham, affirmant que les États arabes s’étaient « réveillés » en cherchant à trouver une meilleure alternative pour la bande de Gaza.

Des responsables saoudiens, émiratis, jordaniens et égyptiens devraient se réunir dès ce mois-ci pour discuter de l’avenir de Gaza, dans l’espoir d’établir un plan qui contrera la proposition de Trump – une proposition qui a entraîné une onde de choc dans presque toutes les capitales arabes après 16 mois de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande, un conflit qui avait été déclenché par le pogrom commis par les hommes armés du groupe terroriste dans le sud de l’État juif, le 7 octobre 2023.
Blumenthal a déclaré que le roi Abdallah de Jordanie l’avait convaincu que les États arabes présenteraient un plan couvrant la normalisation des liens avec Israël, l’autodétermination des Palestiniens, des accords de défense régionaux et la sécurité d’Israël.
« Si ces éléments font partie d’un plan réaliste, cela pourrait changer la donne pour la région », a-t-il affirmé.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.