Englman: Le ministère de la Santé n’a pas vérifié 82 % des signalements d’effets secondaires du vaccin COVID
Le ministère n'a pas suffisamment lutté contre la désinformation sur les vaccins durant la pandémie et a pris des décisions sur la sécurité des vaccins sur la base de données incomplètes, dit le contrôleur
Le bureau du contrôleur de l’État Matanyahu Englman a publié mardi un rapport dans lequel il critique la conduite du ministère de la Santé pendant la pandémie de COVID-19, et révèle que le ministère n’a pas traité ou analysé les milliers de signalements qu’il a reçus concernant divers effets secondaires des vaccins.
En 2021, le ministère de la Santé a reçu quelque 345 200 signalements d’effets secondaires causés par le vaccin contre le coronavirus, envoyés par les hôpitaux et les organismes de santé, a indiqué le bureau du contrôleur, mais seulement 18 % des signalements ont été enregistrés avec précision dans la base de données du ministère. Les 82 % restants ont été perdus en raison d’erreurs techniques et de dysfonctionnements du système.
Le ministère de la Santé n’a pas non plus traité 33 000 signalements supplémentaires d’effets secondaires déposés par le public en raison d’une capacité limitée d’analyse des signalements anonymes. En outre, le manque de personnel au sein du département d’épidémiologie du ministère a empêché l’examen et l’investigation des signalements qui contenaient des informations permettant d’identifier les personnes concernées.
En raison de l’absence de données, le ministère de la Santé a fondé ses conclusions sur la sécurité du vaccin COVID-19 sur seulement 55 000 signalements.
Le bureau du contrôleur a constaté que la majorité des effets secondaires enregistrés avec succès étaient bénins et comprenaient des plaintes telles qu’une faible fièvre et une douleur à l’endroit où le vaccin a été administré.
Toutefois, il y a également eu des cas d’effets secondaires plus graves, dont environ 200 rapports de femmes ayant subi des changements dans leurs cycles menstruels après avoir été vaccinées. Bien que le ministère de la Santé ait enregistré ces effets secondaires, il n’a pas enquêté en temps voulu, a déclaré le bureau du contrôleur.
En pratique, le ministère de la Santé n’a enquêté que sur 1 000 cas d’effets secondaires graves. Sur ce nombre, il a examiné 275 cas de myocardite et de péricardite, dont la majorité a nécessité l’hospitalisation du patient.
En réponse aux conclusions détaillées du rapport, le ministère de la Santé a déclaré mardi qu’il avait recueilli avec exactitude tous les cas d’effets secondaires signalés, précisant qu’il avait recueilli les données dans un nouveau système plutôt que dans la base de données habituelle du ministère.
« Étant donné que des dizaines de signalements ne contenaient pas d’informations essentielles ou n’étaient pas liés aux vaccins contre le coronavirus, il a été convenu que les signalements seraient collectés manuellement et analysés par les employés du ministère de la Santé », a ajouté le ministère pour expliquer pourquoi les bases de données semblaient avoir des lacunes.
Le rapport du contrôleur d’État a également constaté que le ministère de la Santé n’avait pas suffisamment sensibilisé le public à la lutte contre les fausses informations et la propagande anti-vaccination, et qu’il n’avait pas de stratégie pour empêcher la propagation de cette dernière.
L’échec de la lutte contre la désinformation anti-vaccinale peut avoir entraîné un scepticisme accru à l’égard des vaccins en général, a constaté le bureau du contrôleur, citant des données recueillies dans une enquête du Government Advertising Bureau en 2022, qui a révélé que 57 % des parents craignaient que les vaccins ne causent des dommages permanents à leurs enfants, en hausse par rapport à 46 % en 2016.
Au vu de ces résultats, Englman a demandé au ministère de la Santé de mettre en place un système plus avancé de stockage, de collecte et d’analyse des données sur les effets secondaires des vaccins.
Il a également suggéré qu’à l’avenir, le ministère de la Santé collabore avec la direction nationale de la diplomatie publique pour formuler une stratégie de lutte contre la désinformation en cas d’urgence, comme l’apparition d’une pandémie.
Dans sa réponse, le ministère de la Santé a ajouté que le rapport « ne reflète pas le travail du ministère pendant la pandémie ni la réalité à laquelle sont confrontés les systèmes de santé dans le monde entier et en Israël en particulier ».
« Malgré ce qui est écrit dans le rapport, l’État d’Israël a été félicité dans le monde entier pour sa gestion de la pandémie de COVID-19, et le ministère est fier de ses pratiques et de ses équipes professionnelles et dévouées.