Entre chagrin et poussière, Bat Yam recherche le dernier disparu de l’attaque iranienne
Les opérations de sauvetage se poursuivent lundi alors que les habitants réalisent avoir échappé de justesse à la mort et que la ville commence à prendre conscience de ses blessures ; Netanyahu, Herzog et Ben Gvir se sont rendus sur les lieux

BAT YAM — Au milieu des décombres, là où se dressait auparavant un immeuble résidentiel, dans cette ville du centre d’Israël, les équipes de secours ont travaillé sans relâche toute la journée de dimanche – et elles étaient encore à pied d’œuvre lundi. Dans une course macabre contre la montre, elles tentent de localiser les survivants après qu’une attaque iranienne aux missiles a rasé une partie de la ville côtière pendant la nuit.
La mort d’au moins sept personnes a été confirmée et trois autres personnes étaient encore portées-disparues dans l’après-midi de dimanche, gisant quelque part sous le bâtiment éventré. Aux premières heures de la matinée, lundi, deux corps sans vie ont été retrouvés, portant le bilan humain de la frappe à neuf morts. Les recherches se poursuivent pour retrouver la personne restante.
L’attaque nocturne a entraîné des dégâts considérables, détruisant des immeubles résidentiels et des commerces, faisant s’affaler des étages entiers. Près de 200 personnes ont été blessées.
Selon les responsables du Commandement de la Défense civile, ceux qui s’étaient réfugiés dans des abris sécurisés et dans des bunkers souterrains sont indemnes. Toutes les victimes se trouvaient à l’extérieur des zones protégées.
Leah Shalom, une habitante de Bat Yam, se trouvait dans la pièce blindée de son appartement lorsqu’un missile iranien s’est directement abattu sur son immeuble.
« J’étais seule avec mon chien, mon fils est à Tel Aviv », raconte-t-elle. « J’ai entendu le bruit de plusieurs explosions… Quand j’ai reçu le signal indiquant la fin de l’alerte, j’ai ouvert la porte. Ensuite, quelque chose est soudainement venu percuter violemment l’intérieur de ma maison. J’ai eu de la chance de ne pas avoir quitté la pièce ».
Une foule se rassemble autour du site des opérations de sauvetage à Bat Yam après une attaque meurtrière perpétrée par l’Iran, le 15 juin 2025. (Crédit : Stav Levaton/Times of Israel)
Shalom explique que son appartement est gravement endommagé : des fenêtres ont été brisées, la salle de bain a été démolie et son climatiseur est cassé. Estimant qu’elle est encore trop sous le choc pour évaluer l’ampleur des dégâts, elle dit ignorer quand elle pourra revenir – si elle revient.
Le commandant de la police régionale, Daniel Hadad, avait fait savoir aux journalistes, dans la journée de dimanche, que le bilan s’élevait alors à six morts. 180 personnes ont été blessées et trois personnes sont encore portées disparues. Un nouveau corps sans vie avait été extrait des décombres dans l’après-midi.
« Notre principale priorité, pour le moment, est de retrouver les personnes qui manquent à l’appel et de coordonner les informations sur les personnes actuellement portées disparues », a expliqué Hadad aux médias. Il a ajouté que plusieurs bâtiments avaient été endommagés par l’énorme explosion et que « cela pourra prendre des jours ».
Une ligne d’urgence a été ouverte – le 105 – pour répondre aux questions des personnes inquiètes du sort réservé à un parent, à un ami, à une relation qui vivait dans les secteurs touchés.
« Les dégâts sont considérables ici, il y a beaucoup de décombres et de débris à déblayer pour retrouver les disparus », a noté Hadad lors de son point-presse. Il a précisé que les autorités locales s’efforçaient également de venir en aide à des centaines de résidents qui se sont retrouvés sans abri.

Dans la matinée de dimanche, l’atmosphère était tendue et surréaliste sur le terrain. Les familles des disparus étaient assises, silencieuses, observant les équipes de secours fouiller les décombres.
Les habitants des immeubles voisins – les fenêtres d’un grand nombre d’entre eux sont cassées et les bâtiments ont essuyé des dégâts structurels – n’ont pas été autorisés à rentrer chez eux. Des routes entières ont été bouclées.
Au milieu de ces dévastations, un résident tend son téléphone à un policier militaire qui bloque l’accès au site. Il lui demande de prendre une photo des dégâts causés à son immeuble qui héberge des bureaux et qui se trouve au-delà du cordon de sécurité.
« Je veux juste voir quelle affiche de campagne est encore accrochée », dit-il avec un sourire triste – un humour noir qui souligne non seulement le caractère surréaliste des conséquences de l’attaque, mais aussi les troubles politiques intérieurs qui continuent de déchirer Israël, des troubles qui restent perceptibles même parmi les débris.

Plusieurs personnalités politiques de premier plan sont venues sur les lieux alors que les équipes de secours poursuivaient leurs efforts, dimanche après-midi, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Isaac Herzog et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
« L’Iran paiera un prix très lourd pour son meurtre délibéré de civils, de femmes et d’enfants. Nous atteindrons nos objectifs et nous les frapperons avec une force qui les écrasera », a commenté Netanyahu, selon un communiqué qui a été émis par le bureau du Premier ministre.
« Des dizaines de maisons, dans cette zone, ont été complètement détruites par un seul missile qui avait été lancé depuis l’Iran dans le cadre d’une attaque cruelle et terrible qui a frappé tout le pays », a déclaré de son côté Herzog alors qu’il rencontrait les secouristes et les habitants.

Dans le même temps, Ben Gvir a souligné l’importance, pour les civils, de se rendre dans les abris antiaériens qui « sauvent des vies ».
« Nous le constatons encore et encore, même ici, dans ce bâtiment : regardez ce qui reste du bâtiment, seule la zone protégée a été épargnée. Entrez dans les zones protégées », a-t-il déclaré.
L’armée israélienne a répété son avertissement à la population : « Suivez les instructions du Commandement du front intérieur, elles sauvent des vies ». Les responsables militaires ont souligné que les systèmes de défense antiaérienne israéliens, bien que sophistiqués, ne sont pas infaillibles et qu’il reste essentiel de se mettre à l’abri pour protéger les civils.

Les forces de secours, notamment le Commandement du front intérieur de l’armée israélienne, l’Unité nationale de secours et des équipes de réserve venues de tout le pays, sont venues sur les lieux en toute hâte pendant la nuit. Des unités similaires ont également été déployées à Tamra, une ville à majorité arabe du nord d’Israël, et à Rehovot, dans le centre du pays. À Bat Yam, les autorités indiquent que les opérations de secours devraient se poursuivre pendant encore au moins une journée.
Malgré les ravages, des signes de résilience commencent à apparaître. À Bat Yam, quelques magasins ont rouvert prudemment, tandis que d’autres commerçants continuent d’évaluer les dégâts causés à leurs vitrines et à leurs structures, avec un sentiment d’incertitude quant à l’avenir.
Toutefois, le rétablissement est encore loin. Les recherches pour retrouver les personnes qui seraient encore coincées sous les décombres continuent – et la veille silencieuse des familles en attente de nouvelles de leurs proches rappelle cruellement le lourd bilan humain de l’attaque iranienne.
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