Netanyahu jure que l’Iran paiera « un prix très lourd » après les frappes aux missiles
En visite dans les décombres des immeubles détruits lors d'une frappe iranienne, le président Herzog a appelé les pays du G7 à rejoindre le combat contre le nucléaire iranien ; Ben Gvir est aussi venu à Bat Yam

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que l’Iran paiera « un prix très lourd » pour avoir pris pour cible des civils israéliens, lors de sa visite sur le site de l’attaque iranienne qui a touché, en tout début de matinée, un immeuble résidentiel à Bat Yam, une attaque qui a fait six morts et des dizaines de blessés. Les recherches se poursuivent pour retrouver trois résidents de l’immeuble qui restent portés-disparus.
« L’Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre délibéré de civils, de femmes et d’enfants. Nous atteindrons nos objectifs et nous les frapperons avec une force qui les écrasera », a affirmé Netanyahu, selon un communiqué qui a été émis par le bureau du Premier ministre.
Quatre autres personnes ont été tuées dans la ville arabe de Tamra, dans le nord du pays.
« Nous sommes ici parce que nous sommes engagés dans une lutte existentielle, qui est désormais claire aux yeux de tous les citoyens d’Israël. Imaginez ce qui se passerait si l’Iran disposait d’une arme nucléaire à larguer sur les villes israéliennes », a déclaré le Premier ministre.
« Imaginez ce qui se passerait si l’Iran disposait de 20 000 missiles comme celui-ci – pas d’un seul, mais de 20 000. C’est une menace existentielle pour Israël. C’est pourquoi nous avons lancé une guerre… et nous le faisons avec force. Nos soldats, nos pilotes, sont au-dessus du ciel iranien », a-t-il poursuivi.
« Au nom de tout le peuple d’Israël, j’exprime ma tristesse pour les pertes humaines qui ont eu lieu ici » a continué le Premier ministre, qui a exhorté les citoyens israéliens à suivre les instructions du Commandement du front intérieur pendant les attaques aux missiles.
« Protégez vos âmes, protégez vos corps, protégez vos vies – et ensemble, avec l’aide de Dieu, nous vaincrons. Nous sommes sur la voie de la victoire », a-t-il indiqué en interpellant le public israélien.
Netanyahu n’a pas mentionné Tamra ni son éventuelle intention de s’y rendre au cours de la journée, mais il a condamné, dans la soirée de dimanche, une vidéo montrant plusieurs Juifs israéliens réagissant avec joie aux missiles qui tombaient sur la ville arabe.
« Quatre de nos concitoyennes ont été tuées à Tamra et j’ai entendu des cris de joie. Je rejette cela avec le plus grand dégoût », a dit le Premier ministre.
« Les missiles ne font pas de distinction, ils frappent aussi bien les Juifs que les Arabes. Ils viennent pour nous détruire, tous autant que nous sommes. Nous sommes des frères. Nous sommes ensemble dans cette bataille. Les missiles ne font pas de distinction – mais les premiers intervenants, les responsables du Commandement du front, les forces de sécurité qui viennent nous aider ne font pas de distinction, eux non plus ».

Il a poursuivi : « Aujourd’hui, à Bat Yam, j’ai parlé à l’un d’entre eux, un membre d’une minorité. Il est venu pour sauver des Juifs. Il n’a pas fait de distinction. Nous ne ferons pas de distinction. C’est notre combat à tous. Nous sommes tous unis, Juifs, Arabes, tous ensemble ».
Herzog : « Les missiles ne font pas de distinction »
Le président Isaac Herzog s’est également rendu sur le site.
« Des dizaines de maisons, dans ce quartier, ont été complètement détruites par un seul missile lancé depuis l’Iran à l’occasion d’une attaque cruelle et terrible qui a frappé tout le pays », a continué Herzog, selon un communiqué qui a été diffusé par son bureau.
« Au cours des deux derniers jours, treize Israéliens ont été tués – des Israéliens de tous les âges, des enfants, des adultes, des personnes âgées et de nouveaux immigrants », a souligné le président, qui a noté que « les missiles ne font pas de distinction entre les Juifs, les musulmans, les chrétiens ou toute autre partie de notre merveilleuse mosaïque israélienne ».
« C’est un moment très important dans l’Histoire d’Israël. Nous devons faire preuve de la même résilience émotionnelle et psychique dont nous avons toujours fait preuve », a expliqué Herzog.
Le président israélien a aussi appelé les dirigeants des pays du G7 à rejoindre Israël dans le combat contre la menace nucléaire iranienne.
« J’en appelle les dirigeants du G7 qui se réuniront demain au Canada : Tous doivent se joindre à nous, car si vous voulez éliminer ces armes nucléaires, mieux vaut que nous puissions travailler ensemble, avec nous, et veiller à ce que l’Iran n’atteigne pas cette capacité, afin que notre région puisse avancer vers la paix, vers le dialogue, vers la coexistence et vers le rapprochement », a dit Herzog à la presse internationale qui était rassemblée sur place.
Les leaders des pays du Groupe des Sept – Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis – se réuniront lundi et mardi en Alberta, au Canada, à l’occasion d’un sommet organisé par la présidence canadienne du G7, cette année.

« Notre objectif est de changer la réalité au Moyen-Orient. Il est inacceptable que l’empire du mal continue d’attaquer, d’envoyer ses mandataires et sa terreur, ses missiles, et bien sûr, de développer des capacités nucléaires, les capacités les plus dangereuses pour l’Humanité. Nous défendons donc non seulement Israël, mais aussi le Moyen-Orient, l’Humanité elle-même, la paix mondiale », a ajouté le président.
« L’Iran a décidé d’attaquer des civils, peu importe où et peu importe quoi. Et nous, bien sûr, nous continuerons à nous défendre », a poursuivi Herzog.
De son côté, visitant les lieux où un bâtiment s’est effondré après avoir été touché par un missile iranien à Bat Yam, en compagnie de hauts responsables de la police et des Services d’incendie et de secours israéliens, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré qu’Israël était « en paix » avec les conséquences des frappes iraniennes, car Israël était « obligé » d’attaquer le programme nucléaire de Téhéran.
« Nous avons travaillé très longtemps sur la campagne contre l’Iran. Il était clair pour nous tous qu’une arme nucléaire iranienne était la chose la plus grave qui puisse arriver et nous avons donc pris en compte ce qui pouvait se passer si l’Iran disposait d’une arme nucléaire », a expliqué Ben Gvir.

« Nous sommes en paix avec cela… et, si Dieu le veut, l’État d’Israël vaincra », a ajouté le ministre dans un message vidéo enregistré à l’intérieur d’un appartement endommagé.
Ben Gvir a également salué les Services d’incendie et de secours. Il a rappelé que les Israéliens devaient se réfugier dans les abris anti-bombes en cas d’attaque, car « cela sauve des vies ».
« Nous le voyons encore et encore, même ici, dans cet immeuble : regardez ce qu’il reste du bâtiment, seule la zone protégée a été épargnée. Réfugiez-vous dans les zones protégées », a-t-il insisté.
L’ancien Premier ministre Naftali Bennett a aussi fait le déplacement à Bat Yam. S’exprimant devant les caméras de la Treizième chaîne, il a estimé que l’État d’Israël « s’attelle désormais à éliminer ce cancer du nom de programme nucléaire iranien, qui menace notre existence ».
Dans le combat actuel qui nous oppose à l’Iran, « il n’y a plus ni droite, ni gauche, ni opposition ni coalition », a-t-il poursuivi.
Puis, s’exprimant en anglais, Bennett s’est adressé au peuple iranien, l’exhortant à « se soulever contre son gouvernement ».
« Avec cette guerre, Israël ne vise pas le peuple iranien. Nous apprécions et nous respectons le peuple iranien. C’est au régime que nous nous opposons. » Ce régime est « corrompu et méprisé » par ses citoyens, a-t-il expliqué. « Le moment est arrivé. Faites entendre vos voix. »
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a repris en partie les propos de Bennett, réaffirmant qu’en ce qui concerne la question iranienne, les différences politiques entre Israéliens n’avaient pas de place.
« Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est mon rival politique. Mais sa décision de frapper l’Iran maintenant est celle qu’il fallait prendre. Aujourd’hui, le pays tout entier est uni face à un ennemi qui a juré de nous détruire, et rien ne pourra nous diviser », a-t-il écrit dans une tribune en anglais.
Depuis le début des combats entre Israël et l’Iran vendredi, treize personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées par des tirs de missiles. Le Commandement du Front intérieur a souligné que toutes les personnes tuées et gravement blessées se trouvaient hors des abris anti-bombes.
A Tamra, Odeh pointe le manque d’abris publics dans les communautés arabes
Le président du parti Hadash-Taal, Ayman Odeh, a reproché au gouvernement le nombre insuffisant d’abris publics, particulièrement dans les municipalités arabes, à la suite de la frappe iranienne meurtrière sur la ville de Tamra, dans le nord du pays, durant laquelle 4 personnes ont perdu la vie.

« Tamra n’est pas un village. C’est une ville de 37 000 habitants. C’est une ville sans abris publics. Elle incarne aujourd’hui le lourd tribut de la négligence et de la guerre », a publié Odeh sur le réseau social X après s’être rendu sur les lieux de la tragédie.
Samedi soir, durant l’attaque iranienne, un missile a touché une maison de deux étages à Tamra, tuant quatre femmes et blessant environ dix personnes. Ce sont Manar Khatib et ses deux filles Hala, 20 ans et Shada, 13 ans ainsi qu’une autre parente également appelée Manar Khatib qui ont ainsi trouvé la mort.
« Et il ne s’agit pas simplement de Tamra. Environ 60 % des localités en Israël rapportent ne pas disposer d’abris publics. La menace de destruction sans précédent qui pèse désormais sur nous ne fait aucune distinction entre les différentes communautés. Au contraire de l’État, malheureusement », a-t-il poursuivi. « Mon cœur va à tous les habitants de ce pays, Juifs et Palestiniens ».
« Non à la guerre avec l’Iran. Non à la guerre d’anéantissement à Gaza. Les accords sauvent des vies. Les dictateurs pensent que les guerres sauveront les leurs », a-t-il affirmé.