Erdogan : le monde doit demander « une Palestine indépendante »
Le président turc a déclaré à l’ONU qu’il prévoit d’employer la normalisation des relations avec Israël pour "aider le processus de paix"

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé mardi qu’il prévoyait d’exploiter les relations récemment renforcées avec Israël pour encourager le processus de paix avec les Palestiniens, affirmant que la mise en œuvre d’une solution à deux états est « une obligation de la communauté internationale ».
« Il est indispensable de permettre aux Palestiniens d’établir une Palestine indépendante avec pour capitale Jérusalem Est, sur la base d’une solution à deux états, a-t-il déclaré à l’Assemblée Générales des Nations Unies à New York. C’est une obligation de la communauté internationale envers les enfants palestiniens, rien de moins. »
Mentionnant Israël dans un plus large discours sur le rôle de la Turquie dans la communauté mondiale, Erdogan a affirmé que le récent accord de réconciliation signé entre Ankara et Jérusalem permettrait à son pays de jouer un rôle de négociateur plus important dans le processus de paix.
« Nous essaierons d’utiliser la normalisation des relations pour aider le processus de paix et résoudre les défis économiques et humanitaires auxquels nos frères et sœurs palestiniens sont confrontés », a-t-il déclaré.

Erdogan a déclaré mercredi que la Turquie poursuivrait ses « efforts d’envoi d’aide humanitaire à la bande de Gaza. »
Dans une probable allusion à la hausse récente des attaques palestiniennes, il a exhorté Israël à apaiser les tensions en évitant les provocations.
« Israël doit respecter la sainteté du mont du Temple et mettre fin aux violations de son statut » a-t-il déclaré.
Israël a démenti à plusieurs reprises avoir l’intention de modifier le statu quo du lieu saint, point chaud des violences palestiniennes qui ont repris en octobre dernier.

D’autre part, Erdogan a réclamé à la tribune de l’Assemblée générale une action internationale contre l’ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être l’instigateur de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet.
« Depuis cette tribune, je voudrais appeler tous nos amis à prendre les mesures nécessaires contre l’organisation terroriste Fethullah, pour l’avenir et le bien-être de leur propre population », a-t-il déclaré.
Gülen, 75 ans, vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999.
« Il est évident de par notre expérience que si vous ne combattez pas (cette organisation) dès maintenant, demain il sera trop tard », a affirmé Erdogan.
Il s’agit selon lui « d’une menace pour la sécurité nationale non seulement de la Turquie mais des 170 pays où elle (l’organisation de Gülen) existe ». « En d’autres termes, aujourd’hui la majorité des pays représentés dans cette Assemblée générale sont menacés par cette structure clandestine », a-t-il ajouté.
Ankara a à de multiples reprises exigé de Washington l’extradition de Fethullah Gülen et a adressé aux autorités américaines des documents qui prouvent selon les Turcs son implication dans le putsch avorté.