France : La justice suspend l’interdiction d’une conférence de Kemi Seba
Condamné à maintes reprises pour provocation à la haine raciale et violences en réunion, l’activiste franco-béninois fait l'objet d'une procédure de déchéance de nationalité
Un tribunal administratif français a suspendu samedi un arrêté interdisant une conférence près de Paris de l’activiste panafricaniste franco-béninois controversé Kemi Seba, ex-leader d’un groupuscule dissout par le gouvernement français en 2006.
Dans sa décision consultée par l’AFP, la juge des référés du tribunal administratif de Versailles, en région parisienne, a estimé que l’arrêté préfectoral, qui faisait état de risques de troubles à l’ordre public, portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion ».
Seba a annoncé sur son compte X que la conférence, prévue samedi à Fleury-Mérogis, près de Paris, était maintenue.
Condamné à de multiples reprises en France pour provocation à la haine raciale et violences en réunion, Seba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, fait l’objet d’une procédure de déchéance de nationalité, annoncée par l’activiste lui-même et confirmée à l’AFP de source proche du dossier.
Pourfendeur du « néo-colonialisme » des puissances occidentales en Afrique, Seba est l’ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs, dissout par le gouvernement français en 2006.
Ces dernières années, Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique et a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
En France, il a été accusé l’an dernier par le président de la commission Défense de l’Assemblée nationale Thomas Gassilloud (majorité présidentielle) d’être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français ».