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France: la police neutralise une femme qui criait « Allah Akbar » dans un RER

La police a été prévenue par des appels de passagers mentionnant une femme "intégralement voilée" qui "proférait des menaces" ; elle avait déjà été "condamnée" pour "avoir proféré des menaces à l'encontre de militaires

Des policiers français quittent une station de métro après qu'une femme proférant des menaces dans une rame de RER a été blessée par balle par la police, à Paris le 31 octobre 2023. (Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)
Des policiers français quittent une station de métro après qu'une femme proférant des menaces dans une rame de RER a été blessée par balle par la police, à Paris le 31 octobre 2023. (Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

La police française a tiré et grièvement blessé mardi à Paris une femme qui tenait des propos menaçants et a crié « Allah Akbar » mardi dans un train de banlieue, dans un contexte de tensions en France après l’attentat d’Arras (Nord) et la guerre entre Israël et le Hamas.

Les faits ont eu lieu mardi en début de matinée.

La police a été prévenue par des appels de passagers mentionnant une femme « intégralement voilée » qui « proférait des menaces » dans un train circulant alors en banlieue, a détaillé à l’AFP une source policière.

Selon ces témoins, elle a « prononcé plusieurs fois Allah Akbar », a précisé cette source.

La police a ensuite réussi à « isoler » la femme à la station Bibliothèque François Mitterrand à Paris, qui a été rapidement évacuée, a ajouté cette source.

La femme, âgée de 38 ans, a « refusé d’obtempérer aux injonctions des policiers » et a menacé « de se faire exploser », ont détaillé le parquet de Paris et la source policière.

Deux policiers ont alors tiré à huit reprises, a précisé le parquet qui avait initialement évoqué le tir unique d’un policier.

La femme a été grièvement blessée à l’abdomen et hospitalisée. Son « pronostic vital est engagé », a précisé le parquet.

Les vérifications ont permis d’établir qu’elle n’avait ni explosif, ni arme sur elle, a précisé la source policière.

Cette femme avait déjà été « condamnée » pour « avoir proféré des menaces à l’encontre de militaires de l’opération Sentinelle », en vigueur dans le pays depuis les attentats de 2015, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, évoquant, sans autre détail, de possibles troubles de « santé psychique ».

Photo prise le 25 juillet 2016 à la base militaire et au centre de commandement du plan antiterroriste français « Vigipirate », baptisé « Opération Sentinelle », au fort de Vincennes, en banlieue de Paris, montre un soldat français à côté du logo Vigipirate. (Crédit : IAN LANGSDON / POOL / AFP)

Elle faisait aussi l’objet d’une fiche pour radicalisation, ont précisé à l’AFP deux sources policières, sans être en mesure d’indiquer si cette fiche était aujourd’hui clôturée ou toujours active.

Climat de tensions

Deux enquêtes ont été ouvertes. L’une, confiée à la police judiciaire parisienne pour « apologie, menaces de mort et acte d’intimidation sur un dépositaire de l’autorité publique ».

L’autre a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, et vise les tirs des policiers, comme c’est le cas lorsqu’un policier fait usage de son arme à feu.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions en France, en raison de la guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas et après l’assassinat de l’enseignant Dominique Bernard à Arras (Nord) le 13 octobre par un jeune fiché pour radicalisme islamiste.

Depuis cette attaque, la France a relevé au maximum le niveau d’alerte du plan Vigipirate contre les attentats, en passant en alerte « urgence attentat ».

Des alertes à la bombe ont depuis lors visé des dizaines de lieux en France, conduisant à de multiples évacuations d’aéroports, gares ou sites touristiques comme le château de Versailles.

Au total, 100 alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis le 18 octobre, a déclaré mardi le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune.

Lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a recensé « 819 actes antisémites » et « 414 interpellations » en France depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne a été avisé de 129 messages diffusés sur internet « à caractère antisémite » ou exprimant un « soutien explicite » au Hamas ou à des « actions terroristes » depuis le 7 octobre, dont certaines adressées à des responsables et députés d’extrême gauche par un groupe s’intitulant « la brigade juive », selon un dernier bilan du parquet datant de vendredi.

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