France: Un collectif pour sauver une chapelle et sa fresque à la mémoire de la Shoah
La large fresque murale, menacée par des infiltrations d’eau, a été peinte par Miklos Bokor, rescapé du camp d'extermination d'Auschwitz
Une large fresque murale du peintre Miklos Bokor (1927-2019), rescapé du camp d’extermination d’Auschwitz, se trouve menacée par des infiltrations d’eau dans la chapelle de Malodène, dans le Lot. À terme, elle pourrait être détruite par cette menace.
Face à ce péril, Raphaël Daubet, ancien maire de Martel où se trouve la chapelle, aujourd’hui sénateur (Parti radical), fait appel aux pouvoirs publics afin de préserver la chapelle et la peinture.
« Les pouvoirs publics, les fondations et les mécènes doivent se mobiliser pour un acte fort qui consistera à préserver un lieu de mémoire de la Shoah, unique dans le département du Lot », a-t-il déclaré auprès de La Dépêche du Midi.
« Face à la poussée d’antisémitisme qui déchire notre pays, face au retour terrifiant des guerres de religion ailleurs dans le monde, l’œuvre de Miklos Bokor, plus que jamais, doit devenir un symbole. La preuve tangible que notre terre historique du Lot porte elle aussi à jamais, dans sa chair, le tatouage funeste de la Shoah », a-t-il ajouté.
« La chapelle et sa fresque historique doivent demeurer un sanctuaire. Mais une salle dédiée à Miklos Bokor pourrait facilement être créée, demain, dans le Musée de la Raymondie, pour projeter des images de la fresque inouïe qu’elle abrite. »
La fresque est déjà inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La chapelle de Malodène, construite au 13e siècle, vendu en tant que bien national à la Révolution, avait été rachetée par Miklos Bokor en 1997. Elle est le dernier vestige du prieuré de Maradénou.
La mairie de Martel aurait pu racheter la chapelle afin de la protéger, mais elle n’en a pas les moyens. Au lieu de cela, un collectif mené par l’écrivain Charles Soubeyran, une figure de la région, tente de faire appel à des mécènes et aux pouvoirs publics pour sauver l’édifice, une démarche soutenue par le sénateur Raphaël Daubet.