Pourquoi Frédéric Haziza dit avoir failli quitter la France
Le directeur de la rédaction de LCP avait estimé que le dispositif de sécurité autour du journaliste mettait "en danger" l'ensemble de la rédaction, quelques jours après l'attentat de Charlie Hebdo

Frédéric Haziza a l’habitude d’interroger les invités qu’il reçoit dans son émission hebdomadaire « Les Enfants de la République », sur Radio J, sur leur expérience de l’antisémitisme en France. Mais dimanche 9 février, le journaliste a choisi de raconter une anecdote personnelle, dont il dit qu’elle a bien failli lui faire « quitter la France ».
Ce jour-là, il recevait le dessinateur Plantu, qui a perdu de nombreux amis lors de l’attentat contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo le 10 janvier 2015, pour parler notamment des contraintes liées à la protection policière imposée au caricaturiste face aux menaces dont il est la cible.
Après une longue hésitation, Frédéric Haziza a, à son tour, déclaré qu’il avait été placé sous protection policière le jour-même de l’attentat. Ce dispositif, censé le protéger en tant que personnalité publique juive, a duré neuf mois et aurait pu lui coûter son travail. Il a été mis en place après que le journaliste eut reçu des menaces de la part de l’extrémiste de droite Alain Soral, de Dieudonné ainsi que de leurs partisans et d’islamistes.
« J’ai jamais raconté cette histoire. Moi aussi, j’étais sous protection policière en 2015, comme vous », a-t-il confié.
« À l’époque, j’étais à LCP [La chaîne parlementaire]. 14 janvier, réunion de rédaction. Vous savez ce qu’il se passe ? Le directeur de la rédaction [Jean-Pierre Gratien] dit : ‘avec cette protection policière qui attire l’attention, Haziza met en danger la vie des journalistes de la Chaine, comme ce fut le cas de Charb à Charlie Hebdo’. » Le même d’ajouter : ‘Charb était protégé et pourtant à cause de lui la rédaction de Charlie a été décimée’ ».
« Ce jour-là, je me suis dit : ‘Il faut que je quitte la France’. C’est de la lâcheté ».