Gafni : l’embargo sur les entreprises d’infrastructure pétrolière est « anachronique »
Le chef de la commission des Finances souhaite une nouvelle audition publique sur la nécessité de maintenir la confidentialité sur un conglomérat pétrolier appartenant à l'Etat
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
A l’issue d’une discussion sur la décision prise dimanche par le cabinet d’étendre les règles de confidentialité concernant un conglomérat pétrolier appartenant à l’Etat, le président de la commission des Finances de la Knesset, Moshe Gafni, a déclaré mardi que cette confidentialité générale était « anachronique » et devait être modifiée « au vu de la réalité actuelle ».
Gafni, membre du parti de la coalition Yahadout HaTorah, a déclaré qu’il demanderait au conseiller juridique de la commission si une nouvelle audition publique peut être organisée sur la nécessité de maintenir la confidentialité, promettant de ne pas « faciliter la vie » de l’élément le plus visible du conglomérat, la société Europe Asia Pipeline. « Ce qui était juste autrefois ne l’est plus aujourd’hui », a-t-il poursuivi, affirmant qu’il connaissait les raisons pour lesquelles la prolongation avait été réclamée.
Le cabinet a voté dimanche pour prolonger de cinq années supplémentaires le voile du secret sur les activités d’un conglomérat public controversé d’infrastructures pétrolières, malgré plus de 300 objections à cette mesure.
La société Europe Asia Pipeline Company (EAPC) – anciennement Eilat Ashkelon Pipeline Company – est la plus connue des trois sociétés d’État créées par Israël il y a plusieurs dizaines d’années dans le cadre d’un partenariat secret avec le Shah d’Iran.
Jusqu’à la révolution islamique de 1979 et la rupture des relations bilatérales, le pétrole iranien était tranquillement récupéré par Israël à Eilat, sur la mer Rouge, et transporté par voie terrestre jusqu’à Ashkelon, sur la Méditerranée, d’où il pouvait être expédié en Europe.
Il était également utilisé par Israël à des fins internes.
Si la décision de dimanche est approuvée, la loi continuera d’interdire la publication d’informations sur l’EAPC ou sur l’une des trois sociétés associées à l’accord initial entre Israël et l’Iran – le prédécesseur de l’EAPC, la Eilat Ashkelon Pipeline Company, l’Eilat Corporation SA et la Trans Asiatic Oil, Ltd. Chacun d’entre eux a rempli une partie différente de l’accord.
Les informations placées sous embargo comprennent l’identité des actionnaires, des détails sur les transactions pétrolières, la valeur de la société et les questions de gestion.
Les quelques sujets qui peuvent être rendus publics sont l’environnement, la planification et la construction, l’enregistrement des entreprises, les mesures de sécurité, les permis, les licences et les ordres donnés par les organismes d’État, la supervision et l’application de la loi par des organismes tels que le ministère de l’Environnement et l’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA), ainsi que les violations et les dysfonctionnements.