Gal Hirsch annonce son entrée en politique
L'ex-général avait dû quitter la fonction publique en 2015 suite à des enquêtes ; il rejoindra un parti avec "un programme social et une position dure sur la sécurité"
Un ancien général, dont la nomination en tant que chef de la police en 2015 avait été avortée en raison de suspicions de transactions illégales, a annoncé mercredi qu’il entrait en politique à l’approche des élections législatives prévues le 9 avril prochain.
Lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, Gal Hirsch a déclaré qu’il se présentera avec un parti qui aura un programme social et une position belliciste sur les questions sécuritaires.
« Ce qu’il faut pour le pays, c’est être un pays nationaliste de droite sur les questions de sécurité mais également d’avoir de la compassion, parce que je pense toujours aux minorités, aux personnes âgées et aux autres », a-t-il dit.
Hirsch n’a pas précisé quel parti il rejoindra, mais les médias estiment qu’il s’agit d’un parti qui n’a pas encore été annoncé, ou bien qu’il rejoindra le Likud.
Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, qui avait nominé Hirsch pour le poste de chef de la police, a dit avoir demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu mercredi de réserver une place sur la liste électorale du Likud pour l’ancien brigadier général.
« Gal est courageux, moral, un officier méritant qui a dévoué sa vie à la sécurité d’Israël et à mon grand chagrin, il a été victime d’une injustice, qui l’a empêchée de devenir chef de la police », a écrit Erdan sur Twitter.
Hirsch avait été nominé pour le poste de chef de la police en 2015, mais peu après l’annonce de sa nomination, des médias avaient révélé que le FBI et la police israélienne menaient depuis deux ans une enquête sous couverture pour corruption sur une affaire à laquelle il était lié.
La nomination de Hirsch a été révoquée le mois suivant par Erdan après que le procureur général de l’époque Yehuda Weinstein eut déclaré qu’il ne pouvait pas légalement être nommé avant la fin de l’enquête dont il faisait l’objet, ce qui pourrait prendre des mois, selon Weinstein.
La police avait recruté un témoin de l’accusation contre Hirsch, et les preuves qu’il avait fournies incluaient les coordonnées bancaires d’un ministre déchu du gouvernement géorgien d’origine israélienne, à qui la société de Hirsch, Defense Shields Holdings, aurait versé des pots-de-vin dans le cadre d’un accord visant à détourner des fonds de Tbilissi.
Bien que l’une des enquêtes sur ses activités commerciales avait été fermée, les enquêteurs ont continué à se pencher sur ses activités en Géorgie.
Hirsch, qui nie toute malversation, a abordé ces enquêtes policières lors de son discours de mercredi. « Je suis déchiré parce qu’il y a une enquête ouverte, mais fabriquée de toutes pièces contre moi. Cependant, quelque chose s’est passé – il y a eu un acte malfaisant qui m’a empêché de me mettre au service du public », a-t-il dit.
Après avoir quitté l’armée israélienne sur fond de controverse après sa performance durant la Seconde guerre du Liban en 2006, Hirsch est devenu PDG de Defensive Shields, une société qui se décrit comme un « fournisseur de solutions stratégiques, opérationnelles et tactiques pour les secteurs de la défense, de sécurité et de sécurité intérieure dans le monde entier ».
Defensive Shield était également le nom de l’opération menée en 2002 par l’armée israélienne contre les groupes terroristes en Cisjordanie. Hirsch avait été salué pour son rôle dans cette opération.
Autrefois officier prometteur, qui semblait destiné à gravir les échelons au sein de l’armée, Hirsch a été contraint de quitter la fonction publique suite à la guerre de 2006, sur fond de critiques l’accusant de ne pas avoir empêché l’enlèvement et le meurtre de deux soldats lors d’une attaque du Hezbollah, à l’origine du conflit.
Peu après que son nom eut été retiré de la liste des prétendants au poste de chef de la police, Hirsch a déclaré qu’il y a eu « une série d’incidents diffamatoires et d’efforts pour noircir mon nom » et qui ont contribué à nuire ma candidature, soulignant qu’il n’avait jamais cherché à obtenir ce poste.