Israël en guerre - Jour 402

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Gantz exige que les fonds de la coalition soient réinjectés dans l’effort de guerre

Le ministre menace le gouvernement d'une crise ; le responsable du Trésor, Smotrich, insiste sur la rétention de 900 millions de shekels pour les implantations et pour les haredim

À gauche : le ministre des Finances Bezalel Smotrich, à la Knesset, le 20 novembre 2023 ; à droite : le ministre Benny Gantz lors d'une conférence de presse, à Tel Aviv, le 22 novembre 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon ; Chaïm Goldberg/Flash90)
À gauche : le ministre des Finances Bezalel Smotrich, à la Knesset, le 20 novembre 2023 ; à droite : le ministre Benny Gantz lors d'une conférence de presse, à Tel Aviv, le 22 novembre 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon ; Chaïm Goldberg/Flash90)

Le ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz, a averti dimanche qu’une incapacité à réallouer tous les fonds de la coalition aux besoins induits par le conflit qui oppose Israël et le Hamas pourrait amener son parti HaMahane HaMamlahti à voter contre la proposition de budget de guerre et à réfléchir « aux prochaines initiatives à prendre », laissant entendre qu’il pourrait claquer la porte du gouvernement.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir qu’il n’accepterait pas les demandes de Gantz, disant que la proposition qui a été soumise sera bien présentée lundi devant le cabinet et qu’elle « répond aux besoins » de la guerre.

Le cabinet doit discuter des changements à apporter dans le budget de l’État 2023 en prenant en compte les exigences induites par le conflit et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a insisté sur la nécessité de conserver des centaines de millions de fonds discrétionnaires de la coalition qui seront ainsi alloués aux objectifs qui prévalaient au sein du gouvernement avant le 7 octobre.

Le budget de la guerre sera financé grâce à une augmentation du déficit, à des fonds qui seront prélevés aux différents ministères et grâce aussi à l’utilisation d’une partie de l’argent laissé à la discrétion du gouvernement, avait déclaré le Trésor au début du mois.

Mais Smotrich a conservé la somme d’environ 900 millions de shekels, une somme qui avait été promise aux partis dans le cadre des accords de coalition pour financer les objectifs poursuivis par leurs électorats respectifs. Ainsi, plus de 300 millions de shekels sont destinés au développement des implantations et à « des projets liés à l’identité juive » par le biais de la ministre des Missions Nationales, Orit Strock, et plus de 200 millions de shekels doivent être versés pour financer des projets culturels et éducatifs ultra-orthodoxes.

Dans un courrier écrit à Netanyahu, Gantz a expliqué qu’allouer de fortes sommes à des besoins controversés qui ne sont pas en lien avec la guerre « nuira à la résilience nationale et à l’unité de la société israélienne ».

« En ce moment même, toute la société israélienne doit se partager le fardeau. Le public en est conscient et le gouvernement doit agir en conséquence », a-t-il indiqué.

Gantz, opposant fervent au gouvernement actuel depuis son établissement et qui n’y est entré que temporairement, le mois dernier, pour aider à piloter le pays pendant la guerre qui a suivi l’assaut meurtrier du Hamas sur le sol israélien, a souligné que « tout l’argent disponible doit être alloué aux besoins de la guerre, et exclusivement à eux. Si la session est maintenue, si le budget reste le même, HaMahane HaMamlahti votera en sa défaveur et réfléchira aux prochaines initiatives à prendre ».

De son côté, le bureau du Premier ministre a insisté sur le fait que « nous présenterons demain un budget sans précédent de 30 milliards de shekels pour 90 jours qui répond aux besoins de la guerre. Le budget permettra de subvenir aux besoins de l’armée, aux niveaux offensif et défensif ; il soutiendra les familles des otages, les blessés, les soldats tombés au combat, les citoyens qui ont été assassinés et les familles des évacués – et il promettra également que l’économie israélienne pourra continuer à travailler et à prospérer ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprime lors d’une conférence de presse au siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, le 22 novembre 2023. (Crédit :Chaim Goldberg/Flash90)

Il a ajouté que « plus de 70 % des fonds discrétionnaires, à 1,6 million de shekels, ont déjà été coupés ».

Le gouvernement a été très critiqué, depuis le 7 octobre, pour son incapacité à offrir un soutien financier approprié aux Israéliens affectés par la guerre et notamment aux centaines de milliers de personnes qui ont dû quitter leurs habitations et dont les revenus ont pâti.

Smotrich a insisté sur le fait que le nouveau budget prévoyait une somme suffisante pour répondre à ces besoins et il a qualifié les dépenses politiques à hauteur de près d’un milliard de shekels de « fonds de caisse » en comparaison avec l’enveloppe plus largement.

La Banque d’Israël, de son côté, a fait part de son désaccord, avertissant au début du mois que les coupes proposées par le Trésor n’étaient pas suffisantes et que le gouvernement devait débloquer de l’argent supplémentaire, jusqu’à présent alloué à des problématiques sans lien avec la guerre, pour faire face au coût du conflit en cours, évoquant notamment les fonds discrétionnaires de la coalition.

Le gouverneur de la Banque centrale d’Israël, Amir Yaron, s’exprimant lors d’une conférence de presse à Jérusalem, le 11 avril 2022. (Crédit : Yonathan Sindel/Flash90)

En plus du projet du ministère des Finances d’enlever environ 4 milliards de shekels au budget de l’État 2023 pour financer la guerre, il est encore possible de prélever 8 à 10 milliards de shekels dans les enveloppes de dépenses sans lien avec le conflit et telles qu’elles ont été prévues dans le budget de l’État de l’année prochaine – notamment les paiements versés aux partis de la coalition pour répondre aux demandes de leurs électeurs, selon un réexamen qui a été fait par la Banque centrale.

L’envergure de la réduction du budget actuellement proposée « n’est pas large et en conséquence, sa contribution au renforcement de l’engagement pris par le gouvernement – qui a juré de procéder à des arrangements fiscaux concernant les coûts de la guerre – reste limitée », a estimé la Banque centrale dans son réexamen.

La Banque centrale s’est ainsi indirectement inquiétée de ce que le nouveau plan fiscal mis en place par le gouvernement puisse porter atteinte à la place du pays sur les marchés internationaux et avoir un impact négatif sur les futures décisions prises par les agences de notation – ce qui pourrait entraîner des coûts plus élevés pour l’endettement de l’État juif.

Le budget 2023-2024, qui a été présenté au mois de mai, comprenait presque 14 milliards de shekels de fonds discrétionnaires dont une grande partie était allouée à des programmes d’éducation en direction de la communauté ultra-orthodoxe.

Pour financer les coûts de la guerre menée contre le groupe terroriste soutenu par l’Iran – une guerre qui a été déclarée après les atrocités commises par les hommes armés du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre – le Trésor propose des amendements prévoyant une augmentation d’environ 31 milliards de shekels pour 2023 (22 milliards de shekels en dépenses de défense et neuf milliards de shekels pour les dépenses civiles) en plus d’une réduction de quatre milliards de shekels des autres dépenses.

La Banque d’Israël a souligné que, selon ses estimations, le coût fiscal total de la guerre, en 2023, n’atteindra pas seulement les 35 milliards de shekels qui sont actuellement présentés par le ministère des Finances. Des dépenses supplémentaires, dans le cadre de ce conflit, seront probablement nécessaires à la fin de l’année ou en 2024 et le gouvernement devra les financer à partir de son budget.

Anticipant l’après-guerre, la Banque centrale a noté que les dépenses gouvernementales seraient probablement plus élevées en raison d’une augmentation permanente des dépenses liées à la Défense et du paiement des taux d’intérêt, le niveau et le coût de sa dette publique s’accroissant.

Sharon Wrobel et Carrie Keller-Lynn ont contribué à cet article.

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