Gantz : Les nouveaux pilotes pourraient être amenés à attaquer l’Iran d’ici 2, 3 ans
Lapid a évoqué la force de frappe d’Israël à longue portée et le président Herzog, sa capacité à attaquer « à tout moment et tout moyen, y compris l’Iran »
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministre sortant de la Défense, Benny Gantz, a déclaré mercredi aux pilotes fraichement diplômés de l’armée de l’air qu’ils pourraient être amenés à prendre part à des frappes sur les installations nucléaires iraniennes dans un proche avenir.
« Israël a considérablement amélioré son niveau de préparation, ces dernières années, dans la perspective d’une attaque contre l’Iran », a déclaré Gantz, sur la base aérienne de l’armée de l’air israélienne de Hatzerim, dans le sud d’Israël, dans ce qui sera sans doute son tout dernier discours en qualité de ministre de la Défense.
« D’ici deux ou trois ans, il est possible que vous deviez vous envoler en direction de l’est et prendre part à une attaque contre des sites nucléaires en Iran, hypothèse à laquelle nous nous préparons activement », a-t-il déclaré.
Ces deux dernières années, à mesure que l’Iran donnait les signes d’une envie de revenir à l’accord nucléaire de 2015, l’armée israélienne a redoublé d’efforts pour mettre en place un scénario militaire offensif efficace contre les sites nucléaires de Téhéran.
L’armée israélienne a indiqué qu’elle s’en prenait occasionnellement à des livraisons d’armes en Syrie, destinées aux milices soutenues par l’Iran, dont la principale, le groupe terroriste libanais du Hezbollah.
« Certains, parmi vous, devront peut-être effectuer des missions en territoire libanais, en Syrie ou ailleurs dans le monde, pour sauver des Juifs. Je sais que vous mènerez ces missions à bien, non seulement grâce à nos excellents avions, mais aussi grâce à vos valeurs et votre professionnalisme », a ajouté Gantz.
Lors de la cérémonie, le Premier ministre sortant Yair Lapid a également rappelé la force de frappe d’Israël dans un discours aux pilotes fraichement brevetés.
« Il y a deux semaines, nous avons organisé un exercice conjoint à grande échelle avec l’US Air Force. Il s’agissait d’une simulation d’attaque à des milliers de kilomètres des frontières israéliennes, annonciatrice d’une série d’autres exercices déjà programmés », a expliqué Lapid.
« Nos ennemis doivent savoir que nous ne resterons pas les bras croisés face aux menaces que nous considérons attentatoires à l’existence du pays. J’ai évoqué ce point avec le nouveau Premier ministre, [Benjamin] Netanyahu, et c’est l’une des rares questions sur lesquelles il existe un consensus au sein de la population israélienne. Aucun gouvernement israélien n’acceptera que l’Iran devienne une puissance nucléaire. S’il est nécessaire d’agir, nous agirons », a ajouté Lapid.
Le président Isaac Herzog a rendu hommage à l’armée de l’air d’Israël, « force sophistiquée, capable de tuer, rapide et précise, capable de dissuader, défendre et faire la différence sur le terrain. »
« Elle est capable de se porter partout, en tout moment et par tout moyen. Nos ennemis le savent bien. Cela vaut également pour l’Iran », a-t-il déclaré.
« Cela ne fait aujourd’hui de doute pour personne : l’armée de l’air israélienne a les moyens de faire ce qu’il faut, et elle le fera. Et l’État d’Israël fera tout ce qu’il faut pour défendre ses citoyens et le peuple juif. Nous donnerons toujours la priorité aux moyens pacifiques, mais nous n’hésiterons pas à employer des moyens militaires pour obtenir un résultat décisif et affronter quiconque s’en prendra à nous pour nous faire du mal.
Les médias d’État iraniens ont annoncé le mois dernier que les autorités avaient commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % à la centrale nucléaire souterraine de Fordo, comme l’avait fait dès 2019 celle de Natanz.
L’enrichissement à 60 % précède de peu l’obtention d’un uranium de qualité militaire, enrichi à 90 %.
Ces derniers mois, les experts en non-prolifération ont indiqué que l’Iran disposait désormais de suffisamment d’uranium enrichi à 60 % pour en faire le combustible d’une bombe nucléaire, au moins.
Les autorités israéliennes n’ont par ailleurs eu de cesse de rappeler le danger des supplétifs de l’Iran dans la région, du Hezbollah au Liban aux Houthis au Yémen, ainsi que d’autres groupes basés en Syrie.